Esprit, êtes-vous là ?
Par : Benoit Charette
Les ventes de la Volvo S80 sont en chute libre depuis deux ans. Entre 2000 et 2001, le nombre de véhicules vendus au Québec est passé de 634 à 257, une baisse de près de 60 %. Et le portrait d'ensemble pour le Canada n'est guère mieux : de 1692 en 2000 à seulement 684 ventes en 2001. La S80 a vieilli prématurément; son prix est exagéré pour ce que la voiture a réellement à offrir, et sa conduite est sans inspiration; il manque une âme à cette berline.
Carrosserie
Pour tout dire, la S80 est demeurée inchangée depuis son lancement en 1998. La haute sécurité est toujours au rendez-vous avec sa cellule de sécurité en acier très résistante. Ses lignes bombées, un peu rondouillardes, ont été la source d'inspiration pour les autres voitures de la famille. Mais, force est d'admettre qu'avec la concurrence féroce qui règne dans le segment des voitures de luxe, une silhouette de plus de cinq ans commence à montrer des signes de vieillissement. Les dernières nouvelles obtenues de Volvo confirment qu'une nouvelle S80 arrivera à l'automne 2004 et sera construite sur la plateforme de la nouvelle XC90, avec un empattement plus long de quelque 5 centimètres et un nouveau moteur V6.
Mécanique
Pour 2003, pas de changements mécaniques, la S80 est offerte en deux versions. La S80 2.9 est équipée d'un moteur à 6 cylindres en ligne de 2,9 litres développant 194 chevaux. La S80 T6 offre la même mécanique coiffée d'un double turbo qui pousse la puissance à 268 chevaux. La seule boîte de vitesses offerte est l'automatique à cinq rapports avec la possibilité, comme plusieurs autres berlines de cette catégorie, de changer les vitesses manuellement. Mais comme la plupart des autres systèmes du genre, celui-ci est inutile et sans intérêt.
Comportement
Loin d'être une sportive, la S80 T6 dispose d'une puissance progressive et d'un couple important qui permettent des reprises très efficaces. Particulièrement adaptée aux autoroutes et à la conduite en ville, la boîte automatique convient bien à cette grosse routière. Le confort et l'amortissement sont d'ailleurs à l'avenant de la mécanique, et la S80 manque d'originalité; tout est si bien étouffée qu'on a peine à saisir quoi que ce soit. En revanche, le train avant se voit parfois dépassé par le couple important malgré l'antipatinage de série. La consommation de la T6 est importante par rapport à ses concurrentes atmosphériques.
Habitacle
Fidèle à ses habitudes, Volvo offre une ambiance très flatteuse pour les occupants. En commençant par les sièges qui demeurent encore au sommet de leur art dans la S80. Ensuite, l'espace intérieur parmi les plus généreux de la catégorie. Ajoutez un tableau de bord bien organisé, une chaîne audio du type ambianceur digne d'une chaîne maison dans la T6, un système de navigation et un système d'antipatinage à l'accélération (DTSC) font également partie de la liste d'options. Il ne faut pas oublier toute la sécurité avec ses coussins gonflables frontaux, latéraux et le rideau gonflable.
Conclusion
Luxe, confort et douceur de roulement qualifie très bien cette grande routière de Volvo. Il faudra toutefois trouver un moyen de lui greffer une âme, car on s'ennuie rapidement à son bord, et la plupart des concurrentes offrent une conduite plus inspirée.
Forces
Sièges très confortables
Places arrière très spacieuses
Performances intéressantes (T6)
Faiblesses
Bruits de vent importants provenant du toit ouvrant
La direction surassistée
Mode "Geartronic" sans intérêt