Paria
Par Benoit Charette
Depuis qu’elle a été introduite sur le marché en 1998, la C70 n’a pas changé. Reposant toujours sur la plateforme de l’ancienne 850 (alors que tous les autres modèles relèvent de la S80), la C70 roule lentement vers les oubliettes. Pour 2004, Volvo a procédé à une révision de la gamme. Le cabriolet exotique C70 est animé par un moteur à 5 cylindres turbocompressé à haute pression en aluminium de 2,3 litres qui développe 242 chevaux. La version turbo à basse pression a simplement disparu. Donc un seul modèle, une seule version HT pour cette voiture qui semble laissée de côté par Volvo.
Carrosserie
Aux yeux de plusieurs, la C70 Cabrio est la plus réussie de toutes les Volvo. Avec son avant arrondi, ses flancs musclés et son arrière travaillé, le tout rehaussé par sa sortie d'échappement et ses grandes roues, les lignes sont tout simplement irrésistibles. Et même si la voiture entre cette année dans sa sixième année de production, le coup de crayon du concepteur Peter Horsbury n’a pas pris une seule ride. Un 10 sur 10 pour le concept.
Habitacle
À l'intérieur, vous êtes au summum de l’élégance et du confort. Sellerie de cuir, sièges électriques chauffants, ordinateur de bord, régulateur de vitesse, chaîne audio d’une reproduction acoustique exceptionnelle, tout y est ou presque. Au volant, les divers réglages permettent à tous de trouver une position agréable, et les sièges sont à la hauteur de la réputation sans tache de Volvo. On ne manque de place nulle part, pas même à l'arrière, ce qui est rare pour un cabriolet.
Mécanique
L’offre moteur est réduite à sa plus simple expression pour 2004; seul le moteur turbo à haute pression de 242 chevaux est encore au programme. La C70 est offerte avec un choix d’une boîte manuelle à 5 rapports en équipement de série ou d’une automatique à 5 rapports en option. Les amateurs de conduite sportive préféreront la boîte manuelle qui tire le meilleur parti de la mécanique. La boîte automatique offre des passages de rapports très doux, mais souffre de l'ancienneté de sa conception. Elle ne rétrograde jamais au bon moment et saute systématiquement un ou deux rapports supérieurs lors d'un ralentissement. Il n’y a pas de trace d'une commande séquentielle du type Geartronic ou d'un rappel du rapport engagé au tableau de bord. Ainsi, si la boîte suffit à une utilisation qui est celle d'un gros cabriolet à quatre places, elle est hors course dès qu'on souhaite profiter des qualités du moteur et du châssis.
Comportement
J’ai eu l’occasion, il y a quelques années, de faire tourner la C70 Cabrio sur l’anneau à grande vitesse de Blainville et j’ai été surpris d’atteindre les 240 km/h au compteur dans le plus grand confort. La voiture est extrêmement saine, le train arrière reste planté au sol en toute situation, et le train avant suit très bien, aidé par la progressivité du moteur et par la boîte automatique. Même en déconnectant l'antipatinage, les pertes de motricité sont très rares. La voiture est confortable à faible allure, mais demeure agréable quand le rythme augmente. Ce cabriolet ne souffre, à très bas régime, que de la rigidité des pneus à taille basse montés sur des roues de 17 pouces, rendant assez secs les passages sur les joints de dilatation et les bouches d'égout. Du côté du confort auditif, c'est très bien également. La stabilité à grande vitesse sur l’autoroute est tout à fait imperturbable, tandis que la tenue en virage est très saine.
Conclusion
Même si la voiture est un peu négligée par Volvo, et si le nombre d’acheteurs diminuent dramatiquement chaque année, la voiture présente une qualité de fabrication au-dessus de tout soupçon et un confort princier. La C70 Cabriolet demeure une excellente voiture.
Forces
Sa silhouette unique De l’espace pour quatre adultes Des sièges très confortables
Faiblesses
Une boîte automatique dépassée De l’effet de couple Une faible visibilité vers l’arrière
Nouveautés
La version turbo à basse pression a été abandonnée en 2004
Philippe Laguë 2e opinion
Pour des raisons obscures, Volvo Canada n'a jamais cru bon mettre à la disposition des chroniqueurs du Québec un exemplaire de son cabriolet C70. Pourtant, celui-ci aurait bien eu besoin de cette visibilité, si l'on en juge par ses ventes confidentielles. De là à dire que ce modèle a été laissé à l'abandon, il n'y a qu'un pas. Malgré une ligne magnifique et un confort royal, la C70 n'a jamais été en mesure de lutter avec les décapotables de BMW, Mercedes et Audi. Espérons que les choses se passeront différemment avec la future C50, un superbe cabriolet à 4 places, mais muni d'un toit rigide, cette fois. On nous la promet pour le début de l'année 2005.