Cocktail ensoleillé
par Michel Crépault
On associe un cabriolet à l’été. Volkswagen a dédié l’Eos aux quatre saisons. Il s’agit en fait du premier coupé VW doté d’un toit rigide mais rétractable, et comptant quatre places respectables.
Carrosserie
L’Eos me rappelle l’Audi A4 cabriolet, en plus cintrée, leurs mensurations n’étant pas si lointaines. En fait, puisqu’une décapotable est suffisamment coûteuse à construire sans qu’on ait à reprendre à zéro, la Eos emprunte à la Passat (châssis modifié et suspension arrière) et à la Golf (train avant). Le nez est heureux avec sa calandre cernée de chrome, et les antibrouillards et les phares modernes sculptés en œil de prédateur. De côté, l’auto met en valeur un long pavillon dépourvu de pilier B. En revanche, l’arrière semble manquer de métal, impression qui s’évanouit dès qu’on décoiffe le véhicule.
Habitacle
On reconnaît instantanément la signature allemande: plastiques forts, accents de métal bien disposés, cadrans à l’honneur, interrupteurs invitants mais pas toujours clairs d’emblée. La qualité est au rendez-vous. Je croyais que le toit pliant de la Cadillac XLR était un summum de complexité au plan de l’articulation automatisée, mais c’était avant de voir celui de l’Eos. Que de pièces en mouvement! Le ballet est certes beau à voir, mais les visites chez le concessionnaire seront peut-être plus fréquentes. Précisons que ce toit amovible est le premier à incorporer un panneau ouvrant; on peut se contenter de rafraîchir son coco ou encore carrément se décoiffer. Quand le toit est rangé dans son antre aménagé au-dessus du coffre à bagages, le volume utile de celui-ci en prend pour son rhume, passant de 380 à 205 litres.L’accès à la banquette arrière est convenable si on se donne la peine de coulisser généreusement les sièges avant. Les places tiennent de la cuvette sans être inconfortables pour autant, seulement claustrophobes une fois le toit relevé.
Mécanique
Le modèle d’essai était pourvu du 2,0 FSI turbocompressé de 200 chevaux, engin déjà connu chez VW (Golf et Passat) et Audi (A3), et le seul à notre disposition alors que les Européens ont droit à un diesel et que les Américains profitent en sus du V6 3,2 litres de 250 chevaux. Nous supposions que ces autres moteurs débarqueraient ici en 2008, mais nous attendons toujours. La boîte manuelle à six rapports est de série, tandis que la boîte à double embrayage DSG est optionnelle.
Comportement
En refermant ma portière la toute première fois, la glace a vibré dans son fourreau de métal. À l’instar des cabriolets qui se respectent, les vitres descendent et lèvent automatiquement pour assurer une meilleure étanchéité avec le toit. Est-ce ce mécanisme qui est fautif? Toujours est-il que ça jouait des castagnettes. Une fois en mouvement, cependant, le toit baissé, la solidité de l’Eos n’a fait aucun doute malgré l’état de nos routes.La boîte séquentielle DSG existe surtout pour distraire pendant quelques minutes car, même si le conducteur oublie de passer les rapports à l’aide des petites palettes greffées au volant, la transmission semi-manuelle le fait pour lui. Au moins, en optant pour ce gadget, on choisit le mode Sport, lequel est moins nonchalant que l’automatique conventionnel. J’ai même fait crisser les pneus avant sans le vouloir. Fidèle à la tradition allemande, la direction est à la fois ferme et incisive, sans être sportive. Il s’agit après tout d’un cabriolet censé distiller la joie de vivre dans un univers manucuré.
Conclusion
Comme l’Eos vient d’avoir un an et que, de surcroît, VW ne s’attend pas à en vendre des tonnes, la cuvée 2008 n’apporte rien au catalogue, si ce n’est l’option de la radio satellite (une raison supplémentaire de pianoter sur ces jolis interrupteurs).La construction est bonne, de même que l’expérience au volant. L’Eos est moins stylée qu’une Volvo C70 mais nettement plus vivante. Et pour le prix, vous obtenez un coupé, quatre places et un toit qui se découvre en partie ou totalement. La proposition est originale.
Forces
Intérieur inspirant et de belle qualité Suspension et moteur à la hauteur Premier mariage entre panneau et toit ouvrant
Faiblesses
Complexité du toit amovible, donc fragilité potentielle Réussite mitigée de la section arrière Coffre à bagages très peu pratique
Nouveautés en 2008
Radio satellite Sirius (en option)