Un miracle sur quatre roues
Par Nadine Filion
Quand c’est trop beau pour être vrai, on dit souvent que ça ne peut l’être. La nouvelle Prius 2004 fait exception à la règle. De un, l’hybride de seconde génération passe de la catégorie des voitures compactes à celle des berlines intermédiaires. De deux, elle se fait plus puissante, moins gourmande en essence (moins encore que l’ancienne Prius!) et, du coup, moins polluante. Qui plus est, elle se conduit comme n’importe quel autre véhicule Toyota, en plus de bénéficier de la légendaire qualité de la marque japonaise. Et tout cela pour le même prix ! Bref, un miracle sur quatre roues. Dire que la plupart des autres constructeurs d’automobiles sont toujours à piocher sur leur première génération d’hybride…
Carrosserie
Dorénavant, on ne pourra plus confondre la Prius avec la petite Echo. Outre un accroissement de 10 % de son habitacle, l’hybride reçoit une configuration à hayon qui lui permet d’offrir 25 % plus d’espace de chargement. Surtout, elle hérite de nouvelles lignes extérieures qui s’éloignent radicalement du design précédent – et qui lui procurent l’un des plus bas coefficients de traînée de toute l’industrie : 0,26. En fait, la nouvelle Prius clame haut et fort sa différence et elle ne passera sûrement pas inaperçue avec sa silhouette à la fois distinguée et moderne. Tiens, son coffre arrière prend les allures de la Honda Insight… Une coïncidence ? Contrairement à de nombreux autres produits de la gamme Toyota, la nouvelle Prius ne partage pratiquement aucune pièce ou aucun composant avec quelque véhicule que ce soit. On l’a assemblée sur une plateforme modifiée de la Corolla, une plateforme complètement différente de la première génération. Son aérodynamisme, qui joue directement sur la consommation de carburant, a été au cœur des préoccupations. Si elle est de la même hauteur que sa devancière, elle se fait plus longue de 140 millimètres; de même, son habitacle est plus large de 61 millimètres, ce qui la fait résolument passer dans la catégorie des intermédiaires.
Habitacle
L’intérieur de la nouvelle Prius ne souffre d’aucun complexe face à la Camry et aux autres vedettes de sa catégorie. Les sièges sont confortables, les places arrière sont spacieuses, et les matériaux employés sont de qualité. L’ensemble est simple, épuré et sans fla-fla. Tellement, que les options cuir, réglage électrique des sièges et toit ouvrant n’existent pas… Sous le hayon, le plancher de l’espace de chargement se soulève en un « flip-flop » qui offre du rangement additionnel. Bien sûr, la banquette arrière se rabat en configuration 60/40, et le cache-bagages se retire – on peut même le ranger sous le « flip-flop » en question. L’ouverture du coffre est béante, et son seuil bas facilite le chargement. Dissimulées en partie sous la banquette, les batteries du système hybride se font très discrètes et n’empiètent pas sur l’espace intérieur. La pièce maîtresse de l’habitacle : un écran tactile de 18 centimètres logé au centre du tableau de bord. D’une simple pression du doigt, on commande la climatisation et la chaîne audio (ces commandes se trouvent également au volant). Surtout, il affiche la consommation de carburant et montre le va-et-vient entre le moteur à essence et le moteur électrique. Il est convivial et simple à lire (en anglais ou en français) grâce à un réglage des contrastes et quatre choix de couleurs de fond. Les autres instruments de bord se retrouvent devant le conducteur, à la base du pare-brise; voilà qui est ingénieux, puisque le conducteur peut y consulter les renseignements nécessaires sans quitter la route des yeux.Autre curiosité : le levier de vitesses en forme de manche à balai dans la console, près du volant. Ne cherchez pas la position « park », elle existe plutôt sous la forme d’un bouton-poussoir. Un autre bouton-poussoir active le démarrage. Une fois le moteur lancé, il faut s’habituer à n’entendre… que le silence.
Mécanique
C’est le Hybrid Synergy Drive qui prend place à bord de la Prius 2004, une évolution du système hybride de l’ancien modèle. Doit-on rappeler que la technologie utilise l’énergie du freinage, qu’elle emmagasine dans des batteries pour ainsi alimenter le moteur électrique ? Pour chaque tranche de 50 kilowatts ainsi récupérés, le dessin d’une petite Prius s’affiche à l’écran tactile, un peu comme une étoile en guise de récompense au cahier de l’écolier… Le moteur électrique se fait 50 % plus puissant qu’auparavant, et il est jumelé à un moteur à essence à 4 cylindres (1,5 litre) qui produit six chevaux supplémentaires, soit 76 chevaux. Une fois combinée, la puissance des deux moteurs équivaut à celle livrée par une Camry à 4 cylindres (2,4 litres). La grande nouveauté : le moteur électrique de la Prius est plus souvent de service. En démarrage à basse vitesse et si la réserve d’énergie est suffisante, il peut se débrouiller seul – jusqu’à 52 % du temps en circuit urbain –, sans qu’aucune goutte d’essence soit consommée. Ce n’est pas le cas pour les Honda Insight et Civic hybrides, dont le moteur à essence se met de la partie dès que la voiture s’ébranle. Véritable démonstration du futur sur quatre roues, la Prius compte également sur des technologies avant-gardistes, comme la boîte de vitesses à variation continue à sélecteur électronique (ou « drive by wire »), sans aucun lien mécanique. Ceux qui voudront débourser 4 000 $ de plus pour le seul ensemble d’options offert auront droit, outre le contrôle de la stabilité amélioré, à la chaîne audio haut de gamme, aux coussins de sécurité gonflables supplémentaires, aux phares antibrouillard et au « Smart Entry & Smart Start ». Offert pour la première fois sur un véhicule Toyota, ce dispositif permet le déverrouillage des portières et le démarrage de la voiture sans clé – pour autant que le conducteur a sur lui la télécommande. À noter que le régulateur de traction et les freins ABS sont de série.
Comportement
Outre une direction électrique qui donne un curieux sentiment de légèreté, tout dans la conduite de la nouvelle Prius tient du traditionnel. La puissance ne faillit pas – bien qu’en démarrages brusques, la voiture met une demi-seconde à s’ébranler, un pe