Second début
Par Pascal Boissé
Irrités d’être ridiculisés par la presse automobile du monde entier, les dirigeants de Subaru ont mis les bouchées doubles afin de corriger le design de leur utilitaire Tribeca sur le marché depuis seulement deux ans. Principalement à cause de sa calandre ratée, inspirée par Alfa Romeo ou Edsel, selon vos références, ainsi que par ses formes peu distinctives, ce produit avait partiellement manqué la cible. Saluons le courage et la réactivité de Subaru! Certains constructeurs américains devraient prendre exemple sur eux.
Carrosserie
Non seulement a-t-on revu le style du Tribeca, avec une face avant plus conventionnelle ainsi qu’un pare-choc arrière qui semble maintenant apte à faire son travail mais, chez Subaru, on s’est assuré que ce genre de gaffe ne se reproduirait plus: Zapatinas, le chef designer responsable de ce fiasco, a été licencié. Le nouveau look du Tribeca n’est pas férocement original ni spectaculaire, mais il est mille fois plus harmonieux qu’avant. À l’instar d’autres produits Subaru, mais dans un style qui lui est propre, le Tribeca roule sur la ligne très fine qui sépare les voitures des camions. Sa silhouette et le dessin de son vitrage latéral réussissent à bien masquer la présence d’une troisième rangée de sièges.
Habitacle
L’intérieur a subi moins de modifications que l’extérieur, et l’insolite tableau de bord enveloppant et sinueux est toujours présent. Cette configuration de planche de bord est originale bien que pas toujours bien exploitée, mais sa finition est irréprochable. Au centre, l’écran multifonction 7 pouces sert aussi à la caméra de recul, une bonne chose puisque la visibilité arrière est problématique, surtout si les appuie-tête sont relevés. Étrangement mal placées, devant cet écran, on trouve des buses de ventilation, là précisément où l’on aurait souhaité retrouvé un vide-poche ou des porte-verres. Les sièges sont très confortables, du moins à l’avant. À l’arrière, l’espace pour les jambes manque cruellement, tant pour les occupants de la rangée centrale que pour ceux des rudimentaires places de la troisième rangée qui ne pourra accueillir que des enfants. Cette troisième rangée de sièges est désormais exclusive à la version la plus équipée du Tribeca. Lorsque ces sièges sont en usage, l’espace à bagages se résume à 255 litres.
Mécanique
Tant qu’à revoir la carrosserie, on en a profité pour régler quelques lacunes sur le plan mécanique: la cylindrées du moteur 6 cylindres à plat augmente à 3,6 litres, permettant un léger gain de puissance mais, surtout, fournissant 32 lb-pi supplémentaires. De plus, ce moteur fonctionne désormais au carburant régulier, une nouveauté. La boîte de vitesse automatique a fait l’objet d’une sérieuse révision, car son fonctionnement, autrefois saccadé, est maintenant plus fluide. Bien entendu, puisqu’il s’agit d’un Subaru, le Tribeca est obligatoirement muni de la traction aux quatre roues.
Comportement
Dans toutes conditions, le Tribeca est très stable et fait preuve de beaucoup d’aplomb en virage. Les accélérations sont franches et vigoureuses, ce qui n’est pas désagréable sauf quand on doit s’arrêter à la pompe et payer pour nos péchés. Bien que le roulement du Tribeca soit généralement silencieux, les pneus de notre véhicule d’essai émettaient un grondement bruyant sur des routes de béton, ce qui empêchait toute conversation dans l’habitacle.
Conclusion
Sous sa forme précédente, le Tribeca était un véhicule intéressant mais souffrant de certains handicaps, notamment sa carrosserie qu’on avait peine à regarder sans plisser les yeux et sa boîte automatique hésitante. Le Tribeca est désormais débarrassé de ses irritants majeurs, modernisé et mis à jour. Reste à voir si ce sera assez pour lui permettre de se tailler la place qui lui revient sur le marché.
Forces
Redessiné (enfin!) Tableau de bord original Tenue de route
Faiblesses
Espace pour les jambes limité à l’arrière Visibilité arrière Consommation Pas de volant télescopique
Nouveautés en 2008
Dessin de l’avant et de l’arrière de la carrosserie Nouveau moteur 3,6 l Boîte automatique améliorée
2e opinion Benoit Charette
Après moins de deux ans sur le marché, Subaru a décidé d’apporter quelques modifications à son vaisseau mère. Une chirurgie au nez s’imposait pour corriger cette drôle de calandre qui ressemble maintenant à celle d’une… Chrysler. C’est tout de même un pas en avant. Subaru a aussi répondu à la critique concernant la puissance du moteur et surtout le couple qui faisait un peu défaut. Pour 2008, la puissance est ainsi accrue de 245 à 256 chevaux, et le couple passe de 215 à 247 lb-pi hors route. Ces améliorations se font positivement sentir au volant. En effectuant rapidement les correctifs, Subaru met toutes les chances de son côté pour mieux réussir dans ce segment très compétitif.