Des changements à l'horizon 2010
Par : Benoit Charrette
Malgré les hauts cris de tous les puristes de la marque lors du lancement du Cayenne, en 2002, force est d'admettre que ce véhicule, malgré une fiabilité déficiente, s'est révélé un franc succès pour la petite firme de Zuffenhausen. Et l'on ne compte pas s'arrêter en chemin ! Porsche se prépare, en effet, à faire avaler leur langue aux écolos. On prépare pour 2010 une version diesel et, tenez-vous bien, une version hybride dont la motorisation, comportant un moteur V6, serait suffisamment puissante pour boucler le 0 à 100 km/h en 7 secondes tout en affichant une consommation moyenne de carburant sous la barre des 10 litres aux 100 kilomètres. Étudiée par Porsche de concert avec Volkswagen, cette technologie devrait également profiter à la Panamera et, même, au Touareg.
Carrosserie
On a l'embarras du choix quand vient le moment de choisir son Cayenne. Du raisonnable V6 de 290 chevaux à la démesure du Turbo S et de ses 550 chevaux, c'est votre portefeuille qui fixe la limite. Il faut tout de même noter l'arrivée de la version GTS cette année; elle est au Cayenne ce que la GT3 est à la 911. Les gens de Porsche ont compris que les propriétaires, pour la plupart, n'exploitent pas du tout le potentiel hors route du véhicule; ils ont, du coup, orienté le GTS pour le bitume. En termes de style, le GTS reprend les lignes typiques du modèle Turbo, sans le turbo sous le capot. L'unique jeu de roues de 21 pouces est irrésistible (et très cher).
Habitacle
Ici, la configuration de l'intérieur est directement liée au modèle choisi. Notons qu'il y a très peu de changements, et l'écart entre le modèle V6, qui ressemble plus à un Touareg, et le Turbo S est toujours très grand. Dans la version GTS, les flancs des sièges sport ont été rehaussés, et la banquette arrière se présente sous la forme de deux baquets individuels. Pour autant, la position de conduite n'est pas parfaite. Après toutes ces années, je la trouve encore un peu élevée, et le volant est un peu bas. Mon père, qui conduit avec ses genoux, vous dirait que le volant est parfait, c'est une question de goût. Pour avoir un intérieur digne des produits Porsche, il faut aller vers les versions V8, le modèle de base porte un peu trop bien son nom.
Mécanique
Porsche, c'est d'abord et avant tout une mécanique. Au V6 de base de 290 chevaux, on peut également compter, dans le Cayenne S, du V8 de 4,8 litres de 385 chevaux. S'ajoute à cela cette année le V8 de 4,8 litres qui déplace le Cayenne GTS. Grâce à un système d'admission retravaillé et agrandi, le 4,8-litres voit sa puissance passer à 405 chevaux. Vient ensuite le Cayenne Turbo toujours avec le même V8 de 4,8 litres mais gavé de deux turbos qui portent la puissance à 500 chevaux. Et finalement le Turbo S qui produit le véhicule le plus puissant de la famille Porsche avec 550 chevaux toujours à partir du même V8. Le V6 et le GTS sont jumelés à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports de série (Tiptronic, en option) tandis que les autres disposent de l'automatique Tiptronic à 6 rapports.
Comportement
Si vous regardez uniquement les chiffres, il semble impossible pour une masse aussi importante et imposante de pouvoir procurer la moindre sensation de sportivité. Mais grâce à la fée électronique, vous pouvez pratiquement défier les lois de la gravité. Le GTS est le tout premier Cayenne à recevoir le système de suspensions pilotées PASM, qui combine une suspension à ressorts en acier au système d'amortissement piloté PASM. En option, on peut même s'offrir une suspension pneumatique (toujours avec le PASM) associée au système Porsche Dynamic Chassis Control (PDCC), qui compense activement le roulis. En clair, vous pouvez obtenir la technologie jusque-là réservée aux modèles Turbo, sans payer le prix d'un turbo. Ajoutez à cela un système de transmission intégrale d'une grande efficacité et vous avez un véritable passe-partout.
Conclusion
Si Porsche peut avec succès rendre ce véhicule plus écolo sans faire perdre cette sensation unique derrière le volant, son avenir est assuré pour encore plusieurs années.
Deuxième avis : Philippe Laguë
Pardonnez-moi le cliché, mais il est inévitable : le Cayenne, c'est vraiment la Porsche des 4 x 4. Parmi les VUS, seul le BMW X5 peut se permettre de le tutoyer, du moins sur le plan des prestations routières. Sauf que le Cayenne est aussi capable de s'aventurer hors route, ce qui est au-dessus des compétences du BMW et de la plupart des VUS de luxe. De plus, le Cayenne semble avoir surmonté ses problèmes de fiabilité, ce qui lui permet, là aussi, de faire mieux que certains rivaux – et pas les moindres : le X5 fait piètre figure à ce chapitre, tout comme le Range Rover. Et ce n'est pas tout : Porsche nous promet une version hybride sous peu, ce qui pourrait rendre le Cayenne un peu plus fréquentable que ses congénères énergivores et polluants. Ceci dit, le Cayenne n'est pas un modèle de vertu, avec ses gros moteurs et sa consommation astronomique.