Qui suis-je ?
Daniel Rufiange
Un certain soir de 1996, un proche cousin nous avait dévoilé sa toute dernière acquisition; une belle Maxima noire ! À l’époque, non seulement cette voiture était-elle excellente, mais représentait le plus beau fleuron du fabricant. Treize ans plus tard, la voiture est encore excellente, mais les « cousins » qui la présentent à leurs proches sont moins nombreux. Que s’est-il donc passé ? Comment cette voiture a-t-elle pu sombrer dans l’oubli de la sorte ? Chronique d’une dénaturation.
Carrosserie
La Maxima a subi une première refonte esthétique majeure pour le millésime 2004 : première erreur. La voiture s’est alors sérieusement endimanchée, et son design n’a tout simplement pas fait l’unanimité. Pourtant, on avait peu de choses à lui reprocher. Les ventes se sont mises à chuter radicalement. L’an dernier, Nissan a répondu en tentant de lui redonner du panache. Mission partiellement réussie. La voiture possède dorénavant plus de caractère, mais ses lignes ne font toujours pas l’unanimité. Au centre de la controverse, on remarque ces phares aux formes bizarroïdes à l’avant combiné à une calandre qui fait plus « camion ». Même à l’arrière, on émet des réserves, mais ça demeure une question d’opinion. La vérité, c’est que, en 2004, Nissan a perdu plusieurs fidèles qui ne sont pas faciles à rapatrier.
Habitacle
Déclinable en deux versions qui affiche un équipement complet et dorlotent chauffeur et passagers. La dernière refonte a bien servi l’intérieur de la Maxima, alors qu’on a modernisé et rendu l’ensemble plus chaleureux. La liste d’équipements, elle, est complète. Ça va des sièges chauffants à deux niveaux au système de navigation, à tous les adaptateurs électroniques possibles en passant par le volant chauffant. En ce qui a trait à la qualité d’assemblage, on peut affirmer que Nissan a fait ses devoirs, même s’il reste quelques petits irritants ici et là, notamment dans le choix de certains matériaux.
Mécanique
Si Nissan n’a pas toujours privilégié la continuité, c’est l’inverse pour ses moteurs. Depuis maintenant sept ans, repose sous le capot le pain et le beurre du département d’ingénierie du constructeur; j’ai nommé le V6 de 3,5 litres. Cet engin est l’un des meilleurs de l’industrie, et il sert merveilleusement bien la Maxima. Nous aurons aussi peut-être droit à une surprise plus tard en 2010, un moteur Diesel, fruit de l’alliance Renault-Nissan. Le nouveau venu sera un moteur V6 de 3 litres – le dCi, déjà présent dans la Renault Laguna – qui développe 235 chevaux. Voilà qui va rendre cette voiture soudainement plus attrayante.
Comportement
Si la Maxima a perdu des parts de marché au milieu des années 2000, ce n’est pas seulement parce qu’on l’a drapée d’une robe que les amateurs ont boudée. Il faut comprendre que la concurrence est très forte, et que la Maxima s’est placée entre l’arbre et l’écorce. À près de 40 000 $ en version de base, elle s’approche dangereusement de sa sœurette, la G37, et de certaines allemandes de renom. De plus, la Maxima demeure la seule traction dans le lot, et c’est là, bien malheureusement, un de ses plus grands handicaps.
Cela ne l’empêche toutefois pas de livrer une expérience de conduite qu’on apprécie à l’usage. Sur l’autoroute, elle se compare à des berlines bien plus chères; sa douceur de roulement n’est rien de moins qu’exceptionnelle. Côté sensations, il reste du travail à effectuer pour faire de cette voiture une sportive, mais sa conduite est plus communicative que celle de la génération précédente.
Conclusion
La Maxima a beau regorger de qualités, elle n’arrivera pas à gruger des parts de marché si elle ne se transforme pas radicalement. Par là, j’entends qu’elle devienne une propulsion et que, ensuite, on lui donne un design plus… populaire ! Enfin, il restera à Nissan à ajuster la facture afin qu’elle représente une alternative aux voitures plus chères et plus luxueuses, surtout en version de base. Nissan a du pain sur la planche. Elle doit s’y mettre et rapidement.
Points forts
– Douceur de roulement
– Arrivée d’un moteur diesel
– Présentation intérieure
– Niveau de confort à bord
Points faibles
– Lignes qui font encore grincer des dents
– Traction
– Boîte CVT : faut aimer
– Prix