Hot Wheels
Amyot Bachand
General Motors est le premier constructeur à porter une attention spéciale à une camionnette au point de créer un cabriolet super sport issu de ses modèles des années 1947 à 1953. Chevrolet a créé ainsi une niche unique avec un camion mariant style et tendances des années 1950 dans une exécution très moderne.
Carrosserie
La Chevrolet SSR fait preuve de classicisme et de modernisme dans ses lignes. Le toit en place donne à cette camionnette un air sérieux : rabattu, il lui confère une allure sportive, détendue et amusante. Le toit rétractable électriquement s’avère une réussite. Les panneaux à sections multiples se désarticulent aisément et se rangent dans leur compartiment en moins de 30 secondes. On accède au coffre, bien protégé par un couvercle très hermétique et verrouillable, par le battant arrière. Le couvercle se soulève pour donner accès au plateau de chargement. Cette année, on lui ajoute des lisières pour limiter les mouvements des objets. Il offre 671 litres d’espace utile de rangement.
Habitacle
Cette camionnette « joujou » accueille deux passagers. Elle offre une bonne position de conduite, mais avec une visibilité plutôt limitée lorsque le toit est en place. Le repose-pied a été repositionné pour faire place à la pédale d’embrayage des versions à boîte manuelle. J’ai aimé l’effet rétro avec les chromes et les touches d’aluminium, rappelant cette période clinquante, mais c’est tout de même moins réussi que dans la Thunderbird. On y gagnerait à ajouter plus de support latéral aux baquets par ailleurs confortables, chose rendue nécessaire par la fermeté de la suspension.
Mécanique
Chevrolet n’a pas ménagé ses efforts pour équiper ce hot-rod d’une puissance plus qu’adéquate : le 6,0 litres de la Corvette sied bien à ce mastodonte. Cette année, heureusement, on pourra l’accoupler à une boîte manuelle Tremec T-56 (M10) à six rapports, ce qui devrait nettement améliorer le plaisir de conduire et les accélérations. On a également apporté des corrections à la direction, la rendant plus précise, plus légère à basse vitesse. Avec la boîte automatique, on compte sur un système d’antipatinage et un différentiel Torsen pour transmettre la puissance aux énormes roues de 20 pouces. Avec la boîte manuelle, on a éliminé l’antipatinage pour opter pour un différentiel autobloquant Eaton, une référence en matière de pont arrière. Les quatre freins à disques arrêtent ce beau monstre en moins de 40 mètres de 100 km/h à 0, une distance très respectable pour un véhicule de ce gabarit.
Comportement
Avec ses 390 chevaux, son couple de 405 livres-pied et ses pneus surdimensionnés, la SSR est plus à l’aise sur une piste d’accélération que sur la route. Avec la boîte automatique, on atteint les 100 km/h en moins de 8 secondes. Les reprises de 80 à 120 km/h se font en moins de 6 secondes. Mais il ne faut pas craindre la Chevrolet SSR pour autant sur les routes. Très survireuse, elle négocie assez bien les courbes si on dose l’accélérateur en sortie de virage. Les pneus y sont pour beaucoup. Par contre, la boîte automatique nuit à la conduite normale. Si elle assure de bons changements en accélération, en courbe, on n’arrive pas à choisir le bon rapport. C’est le couple du moteur qui permet de tirer le meilleur de l’ensemble, mais il s’avère délicat de trop pousser, car l’arrière décroche alors rapidement. Vivement la boîte manuelle en option.
Conclusion
On ne verra que peu de SSR au Québec. Toutefois, les amateurs fortunés, qui attendaient sa venue, compteront cette année sur une évolution intéressante, avec une meilleure qualité d’assemblage et une direction mieux adaptée ainsi que la possibilité de choisir une boîte manuelle. D’un point de vue commercial, je préférerais une SSR à un Hummer pour en faire un placard publicitaire roulant. Pour le spectacle et l’attrait, rien ne surpasse la beauté de ce hotrod moderne et bien réussi.
Forces
•Beauté stylistique •Dualité d’utilisation (cabriolet) •Attire les foules •Freinage
Faiblesses
•Boîte automatique •Suspension assez ferme
Nouveautés en 2005
• Nouveau moteur 6,0 litres, transmission manuelle à 6 rapports optionnelle, nouveau couvercle de moteur, système d’échappement modifié, cylindres hydrauliques pour support de capot, lecteur CD/MP3 de série, nouveau groupe d’options avec apparence monochrome, direction révisée, nouvel ensemble de cadrans indicateurs optionnel
2e opinion Pascal Boiss
é • Ni roadster ni camionnette, le Chevy SSR est avant tout un instrument de musique qui joue dans les graves. Même si Ford a signé un accord de licence avec Harley-Davidson, le SSR est probablement ce qui se rapproche le plus, sur quatre roues, de l’esprit des motos de ce constructeur. Comme avec ces dernières, par de belles journées d’été, vous vous baladerez les cheveux au vent en écoutant le grondement rauque, sonore et typiquement américain d’un gros moteur en V, tout en attirant l’attention comme jamais dans votre vie. De nouveaux amis vous attendent à chaque feu rouge ! Et si vous étiez prêt à investir plusieurs dizaines de milliers de dollars pour une Harley, le SSR, à près de 80 briques, vous semblera être une vraie aubaine.