La voilà cette fameuse camionnette rétro !
Par Éric Descarries
Il y a déjà plus de deux ans que Chevrolet nous annonce la SSR, cette fameuse camionnette à l’allure rétro devant s’inscrire dans le créneau des véhicules spécialisés de GM. Cela valait-il vraiment la peine d’attendre si longtemps ?
Carrosserie
La version finale de la SSR retient presque toutes les caractéristiques du prototype dévoilé il y a quelques années au Salon de l’auto de Detroit dont incluant l’allure de camionnette Chevrolet de 1950 et le toit escamotable qui va se placer dans son propre compartiment devant la caisse. Là où nous avons plus de précision, c’est au sujet de la caisse elle-même. Celle-ci arrive avec un capot verrouillable qui permet à son utilisateur d’en faire un grand coffre à bagages. La SSR devient alors l’un des rares roadsters à offrir un très vaste coffre pour les grands voyages. Outre ce détail et le repositionnement des rétroviseurs à la hauteur des portières, la version finale de la SSR est identique à celle du prototype. Notons que les portions avant et arrière sont de plastique malléable pour servir de pare-chocs. La carrosserie, elle, est en acier.
Habitacle
À l’intérieur, la camionnette SSR ne peut accueillir que deux personnes. Le tableau de bord se veut une réplique de celui d’un produit ancien, mais on y a ajouté des éléments très modernes. L’instrumentation, simple mais complète, est très lisible. Les commandes du chauffage et de la climatisation sont à boutons rotatifs. La radio est des plus simples à utiliser. Le volant, issu de la famille des utilitaires de moyennes dimensions de GM comportent quatre branches et quelques commandes. Les garnitures de portières sont ornées de bandes métalliques qui reprennent le thème des années 50. Quant aux deux sièges, ils sont confortables mais manquent de soutien latéral. Il y a un peu d’espace derrière ces sièges, mais il ne faut pas trop y compter. Encore une fois, le coffre est très vaste… En passant, on peut le déverrouiller grâce à une commande intérieure.
Mécanique
Enfin, la décision a été prise. Comme la SSR repose sur un châssis modifié de TrailBlazer allongé, il n’y avait pas de solution plus simple que d’y glisser un V8 Vortec de 5,3 litres. Cette mécanique développe quelque 305 chevaux et ne vient que couplée avec une boîte de vitesses automatique à 4 rapports. La propulsion se fait par l’intermédiaire du pont arrière rigide, alors que la direction révisée est à crémaillère. Soulignons qu’elle demande un peu plus d’effort mais elle est plus précise que celle de la moyenne des camionnettes de ce calibre.
Comportement
Soulignons immédiatement que la SSR n’est pas un véhicule de performance mais bien plutôt une boulevardière, comme le précisent les ingénieurs de Chevrolet. Sa suspension n’est pas souple mais assure quand même un certain confort. La SSR se conduit mieux avec le toit ouvert. C’est là qu’il est le plus agréable de l’utiliser. La sonorité du V8 n’est audible qu’à l’effort. Autrement, il procure des accélérations… acceptables. Il pourrait être plus spectaculaire, mais… attendons la version à boîte manuelle… si elle vient. Le freinage est suffisant, mais c’est la direction qui impressionne le plus. Si elle demande plus d’effort, elle procure quand même plus de précision.
Conclusion
À un prix de près de 70 000 $, la SSR ne s’adresse pas à tout le monde. Elle attirera certainement les amateurs de hot rods les plus fortunés. Mais cette camionnette pourrait également être un excellent véhicule de voyage très polyvalent (imaginez-vous à conduire vers la Floride avec le toit abaissé en tirant votre moto sur une remorque). La SSR offre un espace de bagages sûr (il est parfaitement verrouillé) et une capacité de remorquage de 2500 livres. Intéressé ?
Forces
Une certaine polyvalence Une direction solide Un grand coffre
Faiblesses
Le moteur un peu poussif Le prix élevé L’utilisation limitée
Nouveautés
Tout nouveau véhicule Le moteur V8 de 5,3 litres
Amyot Bachand 2e opinion
Le SSR est une réussite en termes de design. Il allie modernisme et allure rétro s’inspirant des lignes des camionnettes Chevrolet des années 1947 à 1953. Avec son pavillon en place, l’effet rétro est encore plus frappant. En version cabriolet, le SSR nous transporte dans la période de l’âge d’or des hot rods. C’est d’ailleurs le sentiment que l’on ressent à son volant. Il est un peu pataud avec son énorme diamètre de braquage et ses roues de 19 pouces à l’avant; mais on roule pour se faire voir, pour le simple plaisir d’entendre les vibrations de la mécanique à 8 cylindres. Si l’allure plaît, la qualité d’assemblage déçoit : des bruits de caisse se font entendre rapidement sur des routes secondaires légèrement cahoteuses. Mais pour le spectacle, c’est un gagnant…