Le coupé 4 x 4
Par Benoit Charrette
En général, les produits de la famille BMW transpirent assez bien le luxe et expriment la réussite. La firme munichoise n'a jamais caché ses intentions en construisant des véhicules qui font l'envie du voisinage. Elle a même bâti son succès sur ce principe. Avec le nouveau X6, BMW en remet une couche. Ce nouveau style de véhicule, baptisé SAC pour Sports Activity Coupe, ou coupé pour activités sportives, est totalement déjanté et exubérant. BMW a voulu s'assurer que tout le monde soit au courant que vous avez réussi dans la vie. Il s'agit d'un véhicule pour les extravertis; en effet, à son volant, vous ne passerez pas inaperçu, je vous le garanti.
Carrosserie
En regardant le X6 de côté, on remarque sa ligne de toit descendante qui lui confère cette silhouette de coupé. Attention, cet utilitaire est gros. Dérivé du châssis du X5, il fait trois centimètres plus long, il est plus large de 5 centimètres et plus bas de 9 centimètres. Toutefois, ses lignes plus fuyantes masquent bien le format. Le X6 est trapu, musclé, menaçant avec sa coque abaissée. Ses ailes surdimensionnées n'ont d'égale que ses entrées d'air tout aussi larges. Vous pouvez aussi obtenir en option des roues de 21 pouces, question de garder l'équilibre dans les proportions. Bref, BMW s'est dit que le propriétaire du X5 qui veut pimenter sa relation avec son prochain véhicule, peut se procurer quelque chose de plus sportif. Le X6 se veut une alternative au Range Rover Sport ou au Porsche Cayenne.
Habitacle
La sublimation se poursuit dans la configuration intérieure. Outre la planche de bord, en tous points semblable à celle du X5, le X6 se distingue sur quelques points précis. D'abord, ceux qui ont de grandes jambes apprécieront les repose-genoux sur la console centrale, absents du X5. Au sujet des absents, il faut noter que le X6 n'offre pas de poignées de maintien à la hauteur du plafond. Ces dernières manquent également à l'arrière, dommage… surtout si vous êtes habitué, comme moi, de les utiliser à l'occasion. À l'arrière, la banquette du X5 a fait place à deux sièges individuels séparés par un boîtier de rangement. Avec 3 centimètres de plus en longueur, les passagers arrière sont plutôt bien traités; mais attention, la forme du toit limite un peu l'espace pour la tête. L'ambiance générale respire la voiture sport, mais il y a tout de même quelques irritants imputables à la forme même du véhicule. Les formes plongeantes rendent la visibilité arrière pitoyable, on n'y voit presque rien. Vous sacrifierez également un peu d'espace dans le coffre qui compte tout de même 570 litres. Vous pouvez augmenter cet espace en utilisant les dossiers arrière rabattables 60/40. Le X6 est également pourvu d'un hayon dont la hauteur de l'ouverture est réglable. Aucun risque, donc, de l'abîmer dans un stationnement souterrain avec un plafond plus bas. Le sélecteur de vitesses de la boîte automatique à 6 rapports (équipant de série tous les modèles) est une réussite tant esthétique qu'ergonomique, qui se commande d'un geste rapide et précis. Rien à redire non plus sur la position de conduite; le conducteur profite d'un siège réglable multiposition avec mémoire, le bonheur.
Mécanique
Il sera difficile de jouer la carte écolo au volant du X6. Les deux mécaniques offertes sont déjà présentes dans d'autres produits de la famille. Il y a d'abord le 3-litres biturbo de 300 chevaux, qui sied très bien à cette coque qui fait plus de 2,2 tonnes, un poids qui se fait discret. Si cela vous semble insuffisant, BMW a toujours une alternative plus puissante avec le modèle équipé d'un V8 de 4,4 litres de 400 chevaux. L'Europe profite en plus de deux mécaniques diesel, dont le 3-litres biturbo de 286 chevaux. Ce moteur promet d'emmener le X6 de 0 à 100 km/h en 6,9 secondes, soit seulement deux dixièmes de plus que notre 3-litres à essence. Il n'est pas exclu que BMW propose ce moteur en Amérique du Nord, mais pas tout de suite. Seule la boîte automatique à 6 rapports est offerte avec un mode manuel proposant des leviers de sélection au volant. Une belle combinaison qui tire un excellent rendement des mécaniques.
Comportement
La masse imposante du X6 ne diminue en rien l'agilité routière proprement stupéfiante de cet utilitaire. Une facilité à se moquer de tous les tracés – notamment des routes sinueuses et escarpées où son pilotage est un délice. Il y a un certain nombre de facteur qui expliquent cette situation. En premier lieu, la direction active AFS ne mérite que des éloges. Si l'on ne pourra guère compter, lors des manœuvres, sur la visibilité vers l'arrière, déplorable, cette direction à démultiplication variable limitant à deux tours de volant le braquage complet des roues rendra la tâche un peu moins pénible. De plus, sa précision chirurgicale ne fait qu'une bouchée des courbes les plus tordues. Une mention honorable également au xDrive qui distribue le couple d'un essieu à l'autre, ainsi qu'au contrôle dynamique de la boîte de vitesses, nouveauté qui répartit la puissance, pour une efficacité optimale, d'une roue arrière à l'autre. Un seul petit bémol : la boîte automatique mériterait peut-être des passages de rapports un brin plus vifs. En conduite plus relaxe, on surprend la boîte à fonctionner au ralenti. Heureusement, les montées en régime savent se montrer rageuses, et le 6 cylindres distille un chant aigu en grimpant dans les tours. Inutile de vous dire que le V8 impose encore plus de respect avec un son guttural qui montre de quel bois cette mécanique peut se chauffer, au besoin. La tenue de route est impériale, le roulis, inexistant, et le freinage, performant. BMW a même réussi à conserver un confort tout à fait respectable. Quelques puristes trouveront même à redire sur la suspension un peu élastique par moments. Personnellement, je préfère un peu d'élasticité à une trop grande rigidité.
Conclusion
Unique et différent à la fois, le X6 35i de notre essai affiche un prix de 63 900 $, et la version xDrive 50i de 400 chevaux dépasse les 78 100 $. Ce qui reste nettement plus cher que le Porsche Cayenne doté d'un V6 de 3,6 litres de 290 chevaux et commercialisé au prix de 55 000 $ ou que le VW Touareg V6 de 3,6 litres FSI de 280 chevaux vendu à 44 975 $. Le X6 est un véhicule unique en son genre, spécificité qu'il fait payer au prix fort, comme plusieurs produits BMW. Mais une fois qu'on a grimpé à son bord, on n'y songera plus… Le X6 sa