Audi TT
La friandise allemande
Par Michel Crépault
Dans L'Annuel de l'automobile 2007, mon collègue Benoit avait dévalé les Alpes autrichiennes pour nous présenter en primeur la TT 2008. Voyons quelques éléments de cette seconde génération.
Carrosserie
La nouvelle TT est plus longue de 137 millimètres, plus large de 78 millimètres, mais pas plus haute que la précédente. Les designers ont voulu combler les clients qui réclamaient plus d'espace. Bien que les goûts se discutent mal, je trouve que le cabriolet ressemble désormais à une baignoire musclée. On a un peu perdu l'harmonie des rondeurs de l'ancienne voiture. En revanche, le coupé s'est embelli grâce au toit sexy qui enrobe l'arrière et donne un élan naturel à l'auto. Le squelette Space Frame de la TT marie aluminium et acier. Ce dernier est surtout positionné à l'arrière pour mieux répartir le poids, compte tenu du moteur à l'avant, tandis que le cabrio en accepte encore plus dans ses piliers, en cas de tonneau. Malgré ses dimensions élargies, la nouvelle TT accuse 90 kilos de moins que l'ancienne.
Habitacle
Les designers voulaient un intérieur moins sévère. Résultat: une palette de combinaisons contrastantes, comme le rouge et le noir. Et saluons le retour des sièges "gant de baseball" parcourus de coutures géantes! Le volant est maintenant aplati au bas. L'ergonomie des instruments a été repensée pour favoriser le pilote. C'est si vrai que j'ai vu mon passager déposer son coude par inadvertance sur le bouton du toit et celui-ci s'est détaché de ses amarres. Cela dit, l'opération n'aurait pas pu se compléter à la vitesse où nous filions, mais Audi a prévu qu'on puisse actionner le toit quand on roule à basse vitesse.
Mécanique
Le nouveau moteur à 4 cylindres de 2,0 litres TFSI procure 200 chevaux de pur plaisir. Il se montre disponible dès les plus bas régimes grâce à la technologie de l'injection directe qui prête main-forte au turbo. La preuve: nouveau chrono de 0-100 km/h en 6,3 secondes, bien mieux que les 7,8 secondes de l'ancien 1,8 litre. Le V6 de 3,2 litres n'est pas en reste en améliorant ce test de 5,9 à 5,5 secondes, bien que la puissance des 250 chevaux reste identique. Deux transmissions à six rapports: manuelle ou séquentielle, rebaptisée S-tronic, obligatoire pour le modèle 2,0 litres. Des confrères contestent cette décision, mais ils oublient à quel point la S-tronic accomplit des merveilles. Les passages des vitesses sont si alertes qu'ils procurent des accélérations plus rapides que ceux d'une manuelle traditionnelle. De plus, la S-tronic favorise l'économie d'essence. Chez Audi, la traction intégrale quattro n'est pas loin mais, pour le moment, seul le V6 y a droit de série, le 2,0 litres demeurant une traction. Option intéressante: une suspension Magnetic Ride, qui adapte les réactions de chaque roue à l'état de la chaussée et à l'humeur du pilote.
Comportement
La console centrale est bordée de remparts qui compliquent un peu l'accès aux boutons. Mais l'avantage de ces "falaises" est de supporter le genou quand on négocie une courbe avec ferveur. Et ça arrive souvent, car la TT est performante et on veut en profiter. Sur ce plan, le modèle 2,0 litres suffit amplement à la tâche; j'aime la nervosité, le son, la fougue naturelle et la S-tronic. Ne manque que le quattro. L'aileron se déploie automatiquement à partir de 120 km/h. Si un policier, lecteur de L'Annuel de l'automobile, vous intercepte alors que l'aileron est sorti, contestez en disant que vous faisiez semblant de rouler vite grâce à un interrupteur qui permet de rentrer ou de sortir l'aileron sur demande.
Conclusion
Comme dans le cas des récentes Audi, la nouvelle TT déploie ses talents sans aucun complexe. Reste quand même que, des deux, je choisirais la plus humble…
Forces
Nouveau 2,0 litres vif et frugal Transmission S-tronic merveilleuse Look et comportement attirants
Faiblesses
Absence de quattro pour le 2,0 litres Places arrière superflues Visibilité compromise aux trois quarts arrière
Nouveautés
Nouveau modèle 2008 qui prend le relais du 2006 (pas de 2007) Version S en préparation (quand au juste?)
Audi TT 2008
2e opinion Benoit Charette
On dit toujours qu'on n'a pas une seconde chance de faire une première bonne impression. La TT a réussi à me prouver le contraire. La seconde génération m'a conquis dès mes premiers tours de roues, ce qui n'avait pas été le cas du premier modèle, du moins pas de manière aussi convaincante. Audi a été capable de conserver tout le charme Art déco de la voiture en lui ajoutant une mécanique deux litres turbo pleine d'énergie. La finition est toujours impeccable; il ne manque qu'une transmission quattro avec la version de base pour que l'équation soit parfaite. Il y a aussi la version 3,2 litres, plus puissante, mais je trouve que le plaisir que procure le moteur à quatre cylindres est plus que suffisant.