Audi Q7
Trop, c'est trop!
Par Nadine Filion
Si vous aimez les gadgets de toutes sortes et leurs multiples "pitons", l'Audi Q7 est pour vous. Sinon, passez votre tour…
Carrosserie
Véhicule surdimensionné, le premier utilitaire d'Audi est décidément très long : il fait plus de cinq mètres. Pas facile à manipuler dans les stationnements… Assemblé sur la plateforme (modifiée) dont bénéficient déjà les Porsche Cayenne et Volkswagen Touareg, le Q7 peut accueillir cinq, voire sept passagers. Ceux assis sur la troisième banquette ne souffriront pas de claustrophobie – en autant qu'ils ne dépassent pas les 5 pi 8 po.
Habitacle
Si l'Audi Q7 passe à l'histoire, ce sera pour sa technologie. Certes, son habitacle est confortable et très bien insonorisé; mais cet aspect du Q7 est relégué au second plan par tous les gadgets avant-gardistes installés à bord, qui font grimper vertigineusement la facture. Il y a l'assistance aux angles morts (un voyant s'allume dans les rétroviseurs s'il y a un véhicule dans l'angle mort); les sièges chauffants avant et arrière (qui, malheureusement, ne ventilent pas le postérieur…); le démarrage sans clé; le hayon électrique; la caméra de recul (essentielle pour manœuvrer ce long cigare roulant); le toit panoramique; les phares au xénon pivotant et la reconnaissance vocale. Surtout, la Q7 offre un régulateur de vitesse intelligent – que dis-je, "supra-intelligent"! Non seulement il s'ajuste à la vitesse des véhicules qui précèdent, mais il va jusqu'à freiner à l'approche d'un bouchon de circulation. Si l'immobilisation complète est requise, il l'exécute de lui-même, sans la moindre intervention du conducteur. Dispositif génial – à condition d'arriver à lui faire confiance.
Mécanique
L'an prochain, un moteur diesel devrait s'ajouter aux actuels moteurs à essence à injection directe V6 de 3,6L (280 chevaux) et V8 de 4,2L (350 chevaux). En attendant, les motorisations offertes sont jumelées à la transmission séquentielle – un petit bonheur, avec son mode "sport" et ses palettes au volant. Bien sûr, la traction intégrale est au rendez-vous : elle envoie en permanence 58 % du couple à l'arrière. La suspension adaptative permet de choisir entre cinq modes, de la balade confortable à la randonnée hors-piste.
Comportement
Une fois sa domestication "technologique" complétée, le Q7 se révèle être… le moins germanique des Audi. D'abord, à cause de son long empattement, il est le moins athlétique de toute la famille. Sa conduite m'a laissée de glace, personnellement. Oh, rien de déplaisant, mais rien d'excitant non plus. La direction est moins précise qu'on aurait pu s'y attendre; toutefois, son assistance correspond au type de conduite commandé par un si grand utilitaire. Quant à sa tenue de route, même si elle est très bonne, elle n'est pas aussi sportive que souhaitée. Certes, le V8 offre des accélérations puissantes : il ne lui faut que sept secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Cependant, ses presque 2500 kilos nuisent à toute expression de vitalité, et ce, malgré l'heureux mariage avec la boîte séquentielle. On aurait pu croire que la version équipée du "petit" moteur allait se traîner, mais, curieusement, pas du tout! Le Q7 V6 se débrouille mieux qu'escompté, en grande partie grâce à la boîte séquentielle qui permet d'utiliser toute la puissance disponible.
Conclusion
Encore une fois, si le Q7 fait sa marque, ce sera parce qu'il constitue un véritable laboratoire sur roues. Attention, cependant : pour bénéficier de toutes ces percées, il faut opter pour les variantes tout en haut de l'échelle – et débourser au minimum 80 000 $. Sans quoi, c'est la panne "technologique" assurée. En effet, à peu près toutes les options intéressantes boudent la version V6 de base. À commencer par le volant à réglage électrique, les phares adaptatifs, le régulateur de vitesse intelligent, l'assistance aux angles morts, la caméra de recul, le démarrage sans clé, le système de navigation… À peu près tout, je vous dis!
Forces
Technologie de pointe Habitacle "à la Audi" Régulateur de vitesse supra-intelligent – génial!
Faiblesses
Long, long, long… Cher, cher, cher… Pas le plus athlétique de la famille Audi MMI : le comble de la distraction au volant
Audi Q7 2008
2e opinion par Carl Nadeau
Pas besoin d'être un grand amateur de VUS pour apprécier les nombreuses qualités du Audi Q7: il suffit d'aimer les belles voitures bien conçues. Les lignes sont pures (merci au designer québécois Dany Garand), et le véhicule a fière allure sous tous les angles. Le châssis rigide, combiné à une suspension bien calibrée, offre un grand niveau de confort et une excellente tenue de route. À l'intérieur, le luxe prime: les cuirs souples et élégants côtoient des boiseries bien choisies et des plastiques de qualité. La position de conduite est bonne, la suspension réglable optionnelle est un pur délice. De quoi donner envie d'exploiter le potentiel de l'excellent V8 ou le couple en souplesse du V6.