Wonderbar

Par Benoit Charette

On dit qu’impossible n’est pas français. Dans le cas du nouveau Touareg, il semble qu’impossible ne soit pas allemand non plus. Ce véhicule peut tout faire et le faire bien. Ses prouesses hors route relèguent le roi de la catégorie, le Range Rover, au second rang. Ses prestations sur la route sont dignes d’une voiture de luxe : « C’est une Phaeton que vous pouvez traîner dans la boue sans remord » précise à la blague le responsable du concept Mathias Kroell. Volkswagen, qui était dans le « no man’s land » des véhicules utilitaires, fait son entrée par la grande porte.

Carrosserie

Avec l’arrivée récente de la Phaeton et l’addition du Touareg, Volkswagen démontre clairement qu’elle veut monter en grade et faire la lutte aux autres firmes allemandes. Construit de concert avec Porsche, le Touareg partage une bonne partie de son ADN avec le Cayenne. « Les idées de base sont les mêmes » précise Mathias Kroell, mais nous avons favorisé les capacités hors route, alors que le Porsche Cayenne démontre son véritable potentiel sur la route. Visuellement, le Touareg ressemble à une familiale de luxe sur échasses. Le fabricant s’est volontairement éloigné des formes trop souvent mal dégrossies des utilitaires et s’inspire fortement des grandes routières en présentant des lignes sans fard. Plusieurs éléments de carrosserie font référence à une berline de luxe : le traitement des parties avant et arrière, la silhouette générale, les matériaux choisis tant à l’extérieur qu’à l’intérieur; discret mais efficace.

Habitacle

La conception de l'intérieur a nécessité une gamme étendue d'équipements d'excellente qualité permettant de souligner le caractère de véhicule de luxe du Touareg. Des sièges bien conçus, un volant totalement réglable et un système de climatisation séparé pour les passagers des sièges arrière (Climatronic 4-zones offert en option). Le degré élevé de sécurité passive inclut des coussins de sécurité gonflables frontaux et latéraux, des protections actives pour la tête à l'avant et des ceintures de sécurité à trois points d’attache de série sur tous les sièges. ABS, TCS (système d’antipatinage à l’accélération), ESP (correcteur électronique de trajectoire), EBC (contrôle du frein moteur) et HBA (système d'aide au freinage d'urgence) sont installés de série. Volkswagen présente même une première mondiale, un système de navigation hors route. En appuyant simplement sur un bouton au tableau de bord, le système de navigation pour la route se transforme en système de navigation hors route. Grâce au positionnement par satellite (GPS), le système montre votre position et la distance à parcourir pour chaque destination ainsi que la latitude et la longitude. Si vous êtes en plein désert et si vous possédez les coordonnées précises d’un point de rendez-vous, vous tapez ces coordonnées sur le système de navigation et, grâce au GPS, vous arriverez directement à l’endroit désiré.

Mécanique

Le Touareg est d’abord offert avec le choix de moteurs suivant : un V6 de 3,2 litres développant 220 chevaux emprunté à la Phaeton et un V8 de 4,2 litres de 310 chevaux qui provient de l’Audi A8L. En février 2004, s’ajoutera un V10 turbodiesel de 5 litres faisant 313 chevaux qui, aux dires de plusieurs experts, offrira la combinaison optimale pour le véhicule. La seule boîte de vitesses offerte pour les deux modèles est une automatique Tiptronic à 6 rapports. Personnellement, je trouve le V6 sous-motorisé et relativement gourmand en carburant. Le blâme doit aller aux 2200 kilos qui ne favorisent pas les reprises et l’économie de carburant. Dès que la route devient montagneuse, la boîte cherche constamment le bon rapport, ce qui devient un peu fatiguant à la longue. Le V8, même s’il doit traîner plus de 2300 kilos, représente le bon choix pour le moment. Mais si vous avez le portefeuille plus profond, j’attendrais la venue du V10 TDi avant de faire un choix définitif. Si vous devez tirer une remorque, le Touareg V10 peut s’exécuter sans problème avec 3500 kilos.

Conportement

Sur la route, le Touareg s’apparente plus à un BMW X5 qu’au Mercedes Classe M, mais la comparaison s’arrête là. Même s’il se comporte mieux que la moyenne des 4 x 4 sur l’asphalte, avec la suspension pneumatique (en option) qui abaisse automatiquement la garde au sol de 215 à 190 millimètres au-delà de 125 km/h et à 180 millimètres à compter de 180 km/h, il faudra vous procurer un Porsche Cayenne si vous voulez retrouver les gênes sportifs qui caractérisent les produits BMW. Par contre, en situation hors route, le Touareg porte fièrement son nom. Tout sur ce véhicule a été pensé pour les exploits hors route, de la suspension pneumatique au mécanisme d’antirecul dans les pentes. En plus d’être doté d’un boîtier de transfert avec gamme courte, il offre une suspension de base qui permet un dégagement de 237 millimètres et qui autorise de belles prouesses. Les ressorts pneumatiques (en option) peuvent dégager 300 millimètres (à condition d'évoluer à moins de 20 km/h); ce qui permet au Touareg de croiser les obstacles les plus difficiles. Le véhicule propose même le blocage manuel du différentiel central et, en option, le verrouillage du pont arrière. Tous les éléments sont présents pour faire de ce véhicule le surdoué de sa classe. Ajoutez à cela un système d’antipatinage d’une rare efficacité, une transmission 4XMOTION qui donne une motricité individuelle à chaque roue pour vous permettre de sortir des plus mauvaises situations et un porte-à-faux très court qui autorise des angles d’attaque prononcés. Pour mettre à l’épreuve les capacités du véhicule, Volkswagen nous avait conviés à une journée d’essai hors route à Hell’s Revenge, dans le désert de Moab, en Utah. Nous avons grimpé des pentes de 40 degrés et descendu dans des gouffres, nous sommes demeurés en équilibre sur des pentes inclinés à 35 degrés, et cela, en tout confort dans l’habitacle climatisé sous un soleil de plomb à 40 degrés Celsius en écoutant un excellent CD sur la chaîne audio pourvue de 10 haut-parleurs. J’affirme ne jamais avoir essayé à ce jour un véhicule aussi compétent hors route. Ni un Land-Rover, ni même un Jeep (sauf le TJ qui nous servait de guide) ne peut se vanter d&rsquo