Toujours dans le peloton de tête
Par Philippe Laguë
Moins touchés par la hausse du prix du carburant, les VUS compacts demeurent très populaires chez nous et, depuis l'introduction du RAV4, en 1997, Toyota est un des chefs de file dans ce créneau.
CARROSSERIE
Critiqué à l'origine pour la petitesse de son habitacle, le RAV4 a pris de l'expansion au fil des renouvellements. Ainsi, le modèle actuel affiche des dimensions supérieures à celles de ses prédécesseurs, ce qui se traduit par des gains au chapitre de l'habitabilité et de l'espace de chargement. Le RAV4 de troisième génération ressemble aussi moins à un jouet; son allure plus costaude, plus virile, plaira à la clientèle visée, qui aime qu'un VUS ressemble… à un VUS.
HABITACLE
La qualité des matériaux est à la baisse depuis quelques années chez Toyota, et cette tendance se confirme à l'intérieur du RAV4. On s'attend à mieux d'un véhicule Toyota, d’une part, et d'un véhicule dont le prix peut facilement dépasser les 30 000 dollars, vu les nombreuses (et coûteuses) options, d’autre part. En revanche, la qualité de construction reste conforme aux standards de la marque.
L'ergonomie du RAV4 est exemplaire : c'est simple et efficace, dans la plus pure tradition de ce constructeur qui a toujours privilégié l'essentiel. Tout est à portée de la main, d’utilisation intuitive. Dans le même souci d'efficacité, on retrouve de nombreux espaces de rangement.
À l’avant, les sièges procurent un bon maintien latéral, tandis que l'inclinaison du dossier de la banquette arrière est réglable, ce qui ajoute au confort, tout comme l'espace pour la tête et les jambes. On est bien loin du premier RAV4, critiqué pour la petitesse de son habitacle. Mieux encore, une troisième rangée de sièges peut être ajoutée (en option).
MÉCANIQUE
Le V6 sera apprécié de ceux qui désirent tracter ou transporter de lourdes charges. Si la consommation de carburant est votre priorité, le 4-cylindres demeure cependant le meilleur choix. Évidemment, ce n'est pas le même couple que le V6, mais si vous roulez rarement avec un véhicule chargé à pleine capacité, cela importe peu : le niveau de performances est tout à fait satisfaisant. De plus, l'expertise de Toyota au rayon des motorisations à 4-cylindres n'est plus à faire.
Une aberration, cependant : il ne peut être jumelé à une boîte de vitesses manuelle; seule l'automatique est offerte et encore, elle n'a que 4 rapports, contre 5 pour les versions à moteur V6. Comme quoi tout n'est pas parfait chez Toyota.
La direction est engourdie, comme c'est trop souvent le cas chez Toyota. Dans les virages serrés, la lenteur de la direction agace, et on perçoit un léger déphasage. Mais au moins, cette fois, on est allé mollo sur le dosage de l'assistance. Le freinage est progressif, puissant aussi, mais les distances d'arrêt sont un peu longues.
COMPORTEMENT
L'agrément de conduite ne fait pas partie du code génétique des Toyota et, pourtant, le RAV4 se tire plutôt bien d'affaire. C’est d'autant plus étonnant que la suspension semble avoir été calibrée en fonction du confort. À ce chapitre, les trains roulants effectuent un travail remarquable : la douceur de roulement évoque celle de la Camry, ce qui n'est pas peu dire !
Même si on sent un peu de mou dans les amortisseurs, la caisse s'aplatit dans les virages et reste bien stable, de sorte que la tenue de route du RAV4 s'apparente à celle d'une berline. La motricité ne fait jamais défaut, grâce au système de transmission intégrale, offert de série sur toutes les versions.
CONCLUSION
Malgré une concurrence très relevée, le RAV4 se classe dans le peloton de tête dans le créneau des VUS compacts, grâce à son excellente paire de moteurs, son confort étonnant et son comportement rassurant, sans oublier la fiabilité légendaire des Toyota. Le service après-vente peut cependant varier considérablement chez les concessionnaires; aussi est-il recommandé de faire preuve de vigilance à ce chapitre. Vous voilà prévenu.
FORCES
– Habitabilité en net progrès
– Excellent tandem de moteurs
– Comportement routier étonnant
– Confort et douceur de roulement
– Fiabilité
FAIBLESSES
– Qualité des matériaux en baisse
– Consommation (V6)
– Pas de boîte manuelle
– Boîte automatique à 4 rapports (4-cyl.)
– Qualité du service après-vente variable
QUOI DE NEUF ?
Aucun changement majeur (à confirmer)