L’allure d’un VUS… et les défauts
Par Philippe Laguë
C’est le nouveau truc à la mode : comme les véhicules utilitaires sport ont mauvaise presse, les constructeurs déguisent des automobiles en baroudeurs et les rebaptisent véhicules multisegments (ou crossovers, comme on dit à Paris). Sauf erreur, la paternité de ce concept revient à Toyota, avec l’introduction du Highlander, en 2001.
CARROSSERIE
Lors de son renouvellement, il y a deux ans, Toyota a repris les principaux ingrédients de la recette, soit le châssis et la mécanique de la Camry; mais le châssis a été allongé et renforcé, car le Highlander de deuxième génération est plus long, plus large et plus haut que son prédécesseur. Sur le strict plan esthétique, pas grand-chose à redire, sinon que c’est dans le plus pur style Toyota : inodore, incolore et sans saveur.
HABITACLE
Au moins, ils ont fait un effort à l’intérieur. L’instrumentation, regroupée dans un bloc avec deux immenses cadrans, est non seulement agréable à l’œil, mais facile à consulter. Assemblé avec soin, l’habitacle est aussi une réussite ergonomique. L’accessibilité aux diverses commandes est irréprochable, et elles sont encore plus faciles à manier avec leurs grosses mollettes.
Les dimensions accrues de la carrosserie se traduisent, en toute logique, par une habitabilité supérieure dont bénéficient les occupants de la deuxième et de la troisième banquettes, cette dernière étant désormais offerte en équipement de série. Les sièges médians peuvent aussi s’avancer, ce qui facilite l’accès à la troisième rangée de sièges. Et puisqu’il est question des sièges, mentionnons qu’ils sont aussi confortables à l’avant qu’à l’arrière, mais manquent de maintien latéral.
MÉCANIQUE
Le 4-cylindres 2,7 litres est offert en entrée de gamme. L’économie de carburant est sa principale motivation. Vous avez aussi les V6 de 3,3 et de 3,5 litres, le premier figurant dans une motorisation hybride. Leur puissance est exactement la même (270 chevaux), mais pas leur consommation : la motorisation hybride permet un gain significatif à ce chapitre : on passe d’une consommation moyenne d’environ 12 litres aux 100 kilomètres pour le V6 de 3,5 litres à 8,5 litres aux 100 kilomètres pour l’hybride. C’est mieux que le 4 cylindres, mais le prix lui, est plus élevé.
Le rendement de la boîte de vitesses automatique est à l’image de Toyota: tout se passe en douceur, avec des passages fluides. Dans la plus pure tradition Toyota, le rendement des composants mécaniques est irréprochable… ou presque : le freinage est puissant, mais la pédale est spongieuse.
COMPORTEMENT
La direction est bien dosée, précise, mais un brin lente, avec un léger déphasage. On reconnaît bien là la conduite engourdie des Toyota, qui donne l’impression que tout se passe au ralenti. Autre mauvaise note : un rayon de braquage très important.
Vu ses dimensions et son poids, le Highlander ne brille pas par son agilité, et si on effectue des manœuvres plus rapidement, il montre aussitôt une forte propension au roulis. Autrement dit, si on le brusque, il se comporte comme un camion. En conduite normale, toutefois, le roulis se manifeste moins, et la tenue de route, rassurante, se rapproche de celle d’une automobile. Tout comme la douceur de roulement, en tous points semblable à ce que procurent les confortables berlines de la marque.
CONCLUSION
Ces faux utilitaires ont souvent les mêmes défauts que les vrais. Ils sont imposants, et leur consommation se rapproche davantage de celle d’un VUS que d’une automobile. C’est le cas du Highlander, dont la version hybride n’en est que plus attrayante. L’autre péché du Highlander, c’est son prix qui, avec le jeu des options, en fait un concurrent direct de son clone de luxe, le Lexus RX 350.
Bien sûr, il y a la fiabilité, qui est le fonds de commerce de Toyota. Mais cela ne suffit pas à rendre le Highlander plus pertinent, d’autant plus qu’un autre multisegment, le Venza, élaboré lui aussi à partir de la plateforme de la Camry, vient le cannibaliser.
FORCES
– Assemblage toujours rigoureux
– Ergonomie et habitabilité
– Confort et douceur de roulement
– Efficacité mécanique
– Version hybride
– Fiabilité, toujours…
FAIBLESSES
– Embonpoint
– Consommation en forte hausse (V6 de 3,5 L)
– Conduite engourdie
– Important rayon de braquage
– Options nombreuses et coûteuses
NOUVEAUTÉS EN 2010
Aucun changement majeur