Question de philosophie
Par Hugues Gonnot
De sympathique GT la Celica est devenue, au fil du temps et de ses sept générations, une sportive sans grande concession qui demande à être cravachée pour sortir son plein potentiel. Certains aiment, d’autres pas du tout. C’est un choix à faire, c’est une question de philosophie.
Carrosserie
Pour une fois que Toyota ose, il faut reconnaître que c’est réussi : des lignes tranchées, tendues, très personnelles. Fini le design mou des deux précédentes générations. La Celica a du caractère et ne plaira pas à tout le monde, et c’est parfait ainsi. Autre bon point : la contenance du coffre, acceptable pour la catégorie, puisque la Celica est l’une des plus courtes.
Habitacle
Il faudra évidemment considérer la Celica comme une 2+2. À l’avant, les sièges sont bas, mais la place est suffisante. À l’arrière, c’est une autre histoire… Une bonne position de conduite est facile à trouver, et on se trouve face à un meuble de bord qui reprend la thématique des lignes tendues de l’extérieur. Il y a de la place pour la tête (ce qui n’est pas forcément évident dans cette catégorie), les sièges sont fermes mais relativement confortables et les espaces de rangement sont en nombre suffisant. Toutes les commandes sont à leur place, le tableau de bord est lisible et la qualité de finition est à la hauteur de l’image Toyota : excellente. L’équipement est assez fourni, mais n’arrive pas au niveau de la Tiburon, pourtant moins chère.
Mécanique
Réglons le cas du moteur de base : sympathique, il permet surtout à l’acheteur de cette version de se déplacer dans un véhicule qui a plus de gueule qu’une Corolla. Le moteur de 180 chevaux offre cette puissance assez haut dans les tours. Certains aiment, mais dans cette catégorie, l’Acura RSX Type S est à considérer : elle offre 20 chevaux et 12 livres-pied de couple en plus. Pour ceux qui n’aiment pas, il y a le très agréable et très souple V6 de la Hyundai Tiburon. En fait, la Celica GT-S se retrouve, à ce chapitre, en position délicate, même si elle offre un bon moteur. Ce dernier est couplé à une boîte manuelle à six rapports à l’étagement court, indispensable pour pouvoir aller chercher la puissance, ce qui entraîne logiquement une sonorité relativement élevée à l’intérieur de l’habitacle, même sur l’autoroute à vitesse stabilisée. Le freinage offre une bonne puissance et se montre plus progressif que certains autres produits Toyota. Par contre, la version GT n’offre les freins ABS qu’en option. La direction, quant à elle, se montre très précise sur route sans être fatigante en manœuvres (à noter le bon rayon de braquage).
Comportement
La Celica vire remarquablement à plat et propose un confort acceptable pour ses occupants. Elle absorbe les inégalités avec une certaine douceur, chose que l’on n’attendait pas forcément de prime abord.
Conclusion
La Celica n’est pas forcément donnée. Face à des concurrentes comme la Hyundai Tiburon ou l’Acura RSX, elle n’arrive réellement à se démarquer qu’au niveau de ses lignes. Pour le reste (moteur, équipement, tenue de route), elle perd quelques plumes, tant pour la version GT que pour la GT-S. Pour à peine plus cher que la GT-S, vous pouvez obtenir une Mercedes C230 K Sport presque aussi bien équipée, aussi performante que fiable et plus habitable. Certains répliqueront que ces deux voitures ne peuvent être aucunement comparées (d’autant que la Mercedes C230 K Sport est à propulsion). À la fin, votre choix dépendra de vos attentes et de vos envies. C’est bien ça qu’on appelle une question de philosophie !
Forces
Lignes personnelles Tenue de route
Faiblesses
Moteur très pointu Stricte 2+2
Nouveautés
Aucune
Amyot Bachand 2e opinion
La Celica a toujours eu une double personnalité : celle d’une boulevardière au joli coup d’œil et celle d’une sportive. Cette ambivalence perdure depuis sa naissance en 1971. La GTS-TRD, avec ses 180 chevaux, montre un tempérament sportif, mais comme la Honda S2000, on se lasse de devoir faire tourner ce moteur à haute révolution. Quant à la GT, c’est le choix de la boîte de vitesses qui détermine le tempérament de la voiture. Avec la boîte manuelle, ce joli coupé prend vie et vous donne des accélérations franches et de très bonnes reprises sous les 6 secondes au chapitre des dépassements, alors qu’avec la boîte automatique, c’est le calme et la douceur. Les passages de 80 à 120 km/h demandent plus de 9 secondes. La tenue de route de la GT est sûre malgré la présence d’un survirage en courbe serrée.