Aux oubliettes
Par Benoit Charette
Vous dire que la Toyota Avalon n’est pas très attirante physiquement serait un euphémisme. Cette berline transpire le conservatisme par tous ses orifices et, même si elle regorge de qualités intrinsèques, sa clientèle fond comme neige au soleil depuis quelques années. Il semble que le timide rafraîchissement en 2000 n’ait pas eu les résultats attendus.
Carrosserie
Toyota pratique la politique de l’immobilisme en 2004. L’Avalon nous revient telle quelle sans changement. L’unique version proposée est la XLS. Bâtie sur une plateforme de Camry avec des proportions plus généreuses au chapitre de l’empattement et de la largeur du véhicule, elle offre plus d’espace aux passagers. Sa grille façon Buick montre un étrange sourire timide. Je trouve dommage de cacher une si bonne voiture sous une robe aussi banale.
Habitacle
Pour la génération des moins de 40 ans (dont je fais encore partie), la présentation de l’habitacle vous ramène loin dans votre enfance, plus précisément à l’époque où vous vous retrouviez sur le siège arrière de la grosse américaine de votre père. Le tableau de bord longitudinal, à l’image des Buick des années 70, est d’une laideur peu commune. Même avec un panneau d’information multifonction, les concepteurs auraient difficilement pu créer quelque chose de plus laid. Il faut tout de même préciser que le tout est très fonctionnel. Les sièges baquets offrent un confort correct, mais qui manque un peu de soutien pour le dos. L’un des aspects positifs est le silence qui règne dans l’habitacle; un véritable havre de paix. Comme sa vocation de berline de luxe l’exige, l’Avalon offre une longue liste d’équipements de série comme le climatiseur, le régulateur de vitesse, l’ordinateur de bord, le toit ouvrant électrique, une excellente chaîne audio JBL avec lecteur de six CD et plus encore.
Mécanique
Raffinement est le mot d’ordre de l’Avalon. La mécanique est certainement l’un des bons exemples de cette berline qui cultive l’onctuosité. Souple, puissante, soyeuse, les qualificatifs ne manquent pas. Avec la même base mécanique que la Camry, soit un V6 de 3 litres, et l’addition de la technologie VVT-I, (Variable Valve Timing with Intelligence), l’Avalon développe 210 chevaux. Cette puissance, jumelée à une superbe boîte de vitesses automatique à 4 rapports, se traduit par des performances surprenantes ficelées de fil de soie; très réussi. Ce moteur pourrait facilement se retrouver dans une berline sportive et fournir des prestations très positives si l’on se donnait la peine de réveiller le loup qui dort sous sa peau de mouton.
Comportement
On pourrait presque qualifier l’Avalon de sportive en robe de chambre. Le moteur et la boîte de vitesses permettent des accélérations et des reprises qui n’ont pas à rougir devant bien des berlines sportives. Toutefois, l’enveloppe n’a pas les mêmes visées que la mécanique. La direction manque de précision, et la suspension est confortable avant d’être sportive. Même si la voiture demeure assez neutre, on devine que le côté pantouflard de l’Avalon prédomine, et que la vocation un peu plus athlétique est reléguée au second rang. Mais dans l’ensemble, le châssis est d’une rigidité sans faille, et les freins, d’une efficacité rassurante.
Conclusion
Les raisons qui expliquent que les ventes de l’Avalon soient en chute libre ont beaucoup à voir avec ses lignes anonymes et son intérieur sans inspiration. Si l’on pouvait faire un test à l’aveugle comme pour les boissons gazeuses, l’Avalon sortirait toujours gagnante; en effet, en termes de dynamisme, de raffinement et de qualité d’assemblage, elle n’a pas d’équivalent dans sa catégorie. Mais les tests à l’aveugle n’existent pas dans le monde de l’automobile, et l’esthétique tant extérieure qu’intérieure devra être revue si Toyota veut se gagner plus d’adeptes. À moins qu’elle n’ait déjà une place réservée au musée Toyota ?
Forces
La qualité de fabrication Le haut niveau de confort Une fiabilité exemplaire
Faiblesses
Des lignes anonymes Un intérieur démodé La direction surassistée
Nouveautés
Pas de changement majeur
Amyot Bachand 2e opinion
Quand on s’assoit dans une Avalon, on a l’impression de se retrouver dans une bonne grosse américaine, et croyez-le ou non, c’est ce que vise Toyota. L’Avalon veut séduire les acheteurs âgés de grosses intermédiaires américaines qui chérissent le confort et l’espace avant tout, ainsi que les gadgets automatisés que propose cette classe d’automobiles. Avec l’Avalon, Toyota offre tout cela aux acheteurs de 55 ans ou plus avec sa qualité et sa fiabilité légendaires. Ce n’est pas notre genre de véhicule, et il semble bien que la clientèle de ce type de voiture soit à la baisse. Toyota a confié à l’un des ses ingénieurs chevronnés le mandat de repenser la voiture; ce dernier vise le marché de la Maxima. C’est à espérer pour bientôt (2005).