Crocodile Dundee a plié bagage
N a d i n e F i l i o n
Certes, la nouvelle Subaru Outback a perdu en partie son style distinctif. Cependant, elle a gagné en puissance sous le capot. Et pour cause : c’est la première fois qu’elle est livrée avec un turbocompresseur. Bravo!
Carrosserie
La troisième génération de la Subaru Outback partage sa toute nouvelle plateforme d’assemblage avec la nouvelle Legacy. Elle partage aussi, malheureusement, son allure générique. Adieu les bas de caisse caractéristiques, bonjour les extrémités arrondies. L’Outback se serait-elle « dé-outbackisée » ? Dommage, j’aimais bien la marginalité de celle qui se targue d’être l’ancêtre des crossovers.
Habitacle
Si l’extérieur a sombré dans le conventionnel, l’intérieur de la Subaru Outback continue d’offrir une finition de qualité et une impression de grand confort. Le «techno» fait bon ménage avec la sobriété. Le revêtement de cuir est doux au toucher et les appliques de bois donnent fière allure à l’habitacle. Les sièges sont confortables et, de série, savent très bien réchauffer le «popotin» lorsqu’on le leur demande. Les places avant sont spacieuses, mais les passagers arrière se sentiront un brin à l’étroit. La banquette se rabat à plat (60/40) sans qu’on ait à retirer les trois appuie-tête. Une critique « décibel » : le silence n’est pas maître à bord. Toit ouvrant ou pas, une fâcheuse ceinture de vent attaque le haut du pare-brise dès que l’on franchit les 100 km/h.
Mécanique
La grande nouveauté pour la Subaru Outback : un turbocompresseur qui vient se joindre au moteur boxer quatre cylindres de 2,5 litres. La puissance grimpe ainsi à 250 chevaux et le capot s’orne d’une prise d’air. À cette version de performance 2.5XT s’ajoutent les versions de base 2.5i et 2.5i Limited (moteur boxer quatre cylindres, pour 168 chevaux), ainsi que les versions 3.0R et 3.0R VDC (moteur boxer six cylindres 3,0 litres, pour 250 chevaux). Privilégiez ce dernier moteur si la capacité de remorquage prime pour vous. Côté boîtes de vitesses, la nomenclature passe de la manuelle à cinq rapports à l’automatique à quatre, voire cinq rapports, avec mode manuel ou encore commandes au volant – une première pour Subaru en Amérique du Nord. Loin de moi l’idée de me plaindre le ventre plein, mais à quand la boîte manuelle à six vitesses ?
Comportement
Décidément, le turbo vient donner à l’Outback le cran qui lui manquait, et ce, tout en souplesse et sans hésitation. Par contre, le moteur six cylindres s’essouffle rapidement en altitude. De son côté, le moteur quatre cylindres de base se fait bruyant et peu sophistiqué. La traction intégrale de Subaru n’est pas légendaire pour rien : elle rassure sur la route, en plus de permettre réellement de sortir des sentiers battus. Le dispositif ne sauve pas le conducteur de toutes les situations, mais on peut lui faire confiance, il travaille toujours avec sérieux. Un reproche à la suspension toutefois, qui se fait ici beaucoup trop molle. La tenue de route en virage en est sérieusement affectée alors que les ressorts s’écrasent et que le véhicule tressaute de gauche à droite – un brin inquiétant, vous en conviendrez.
Conclusion
Si la voiture intermédiaire de Subaru coûte davantage que sa précédente génération, elle a le mérite d’offrir plus. Plus de coussins gonflables, un double embout d’échappement, un ordinateur de bord, un aileron de toit arrière… Dommage que le chauffe-bloc continue d’être optionnel et que le volant chauffant ne soit toujours pas offert dans celle qui se targue d’être la réponse à nos hivers canadiens.
Forces
•Yé, un turbo ! •Habitacle luxueux et confortable •Grand choix de moteurs et de boîtes de transmission
Faiblesses
•Style devenu générique •À quand la boîte manuelle à six vitesses ? •Suspension molle et peu rassurante
Nouveautés en 2005
•Nouveau modèle
2e opinion Benoit Charette
• Subaru, contrairement à beaucoup de compagnies, offre une voiture haute sur pattes alors que la majorité des véhicules multifonctions sont plutôt des camions bas sur pattes. L’Outback se conduit comme une voiture et se comporte comme tel sur la route. Vous n’avez jamais l’impression de sacrifier le plaisir de conduire pour profiter de la sécurité des quatre roues motrices. De plus, elle offre assez de dégagement pour de petites escapades et un des meilleurs rouages intégraux de l’industrie. En prime, l’Outback est offerte en version turbo de 250 chevaux. Cette Subaru n’est plus seulement pratique, elle se révèle aussi sportive, une excellente nouvelle. Par contre, la suspension est un peu molle et le prix demandé vous fera grimacer.