En transition pour le mieux
Par Amyot Bachand
La Bonneville a presque disparu du paysage tant GM a cessé de la promouvoir. Pourtant, elle constitue à nos yeux une très bonne routière, la meilleure de la marque.
Carrosserie
Combien d’années faudra-t-il attendre pour voir le résultat de l’influence de Bob Lutz ? À quand le retour des lignes pures et racées des Pontiac du début des années 60 ? L’effet se fait sentir, car cette année on retire les panneaux de plastique dont on avait affublé les Pontiac depuis plusieurs années.Les versions SE et SLE demeurent au catalogue, mais Pontiac retire la SSEi pour la remplacer par une nouvelle version, la GXP, dotée d’un V8 Northstar de 275 chevaux.Malheureusement, il faudra attendre jusqu’au printemps 2004 pour conduire cette dernière-née du nouveau groupe de performances chez Pontiac. Les Vibe, Sunfire et Envoy profiteront également de cette nouvelle appellation et de l’effet « tuning » que ce groupe imprégnera aux véhicules du constructeur.
Habitacle
Peu de changements à cet égard, peu de critiques. L’intérieur bien agencé de la Bonneville accueille quatre adultes confortablement. À l’avant comme à l’arrière, on compte sur un bon dégagement pour les jambes et la tête. Les cuirs, de bonne qualité, respirent suffisamment pour ne pas faire transpirer les occupants. Les sièges, ni trop fermes ni trop mous, assurent un bon soutien lombaire, mais on aimerait un soutien latéral accru. Le système de climatisation efficace garde au frais l’habitacle sans devoir recourir à une soufflerie trop puissante. Les douze buses d’aération à l’avant, dont huit orientables, y sont pour quelque chose. L’instrumentation complète, marque de commerce chez cette Pontiac, se lit aisément et les contrôles se manipulent facilement. La chaîne audio, de bonne qualité, avec contrôle au volant, satisfera les amateurs et ne nécessite pas que l’on monte le volume grâce à la très bonne insonorisation de la voiture.
Mécanique
La Bonneville conserve son fidèle V6 de 3,8 litres. La GXP comptera sur le Northstar de 4,6 litres qui développera 275 chevaux et 224 livres-pied de couple. Il sera accouplé à une boîte automatique à quatre rapports. Les performances de ce nouveau groupe motopropulseur devraient égaler ou surpasser celles du V6 à compresseur qui équipait la version SSEi, soit des accélérations de 0 à 100 km/h sous les dix secondes et des dépassements sécuritaires sous les sept secondes. Si des roues de 16 pouces équipent la SE, des 17 pouces sont de série sur les SLE et la GXP; l’on pourra chausser cette dernière de pneus de 18 pouces.
Comportement
Grâce à ses barres antiroulis avant et arrière, la GXP devrait démontrer une tenue de route aussi rassurante et stable que la SSEi qu’elle remplace. Pontiac a réussi à maintenir un débattement assez court mais confortable en circulation urbaine. Sur l’autoroute et les routes secondaires, la Bonneville haut de gamme s’avère très stable et affiche un caractère et un comportement sportifs plaisants pour une grosse berline de cette taille. Sa tenue de route est rassurante et sécuritaire. Donnons aussi crédit à un antipatinage efficace mais pas trop envahissant. Au chapitre du freinage, Pontiac a sensiblement amélioré la qualité du freinage de son modèle haut de gamme avec des arrêts sous les 40 mètres. N’achetez pas une Bonneville sans freins ABS : vous le regretteriez. Rappelez-vous qu’à 1630 kilogrammes et plus, cette Bonneville a besoin de toute l’aide nécessaire pour s’arrêter.
Conclusion
Pontiac reprend du poil de la bête. Il s’agit encore d’une évolution, mais cette fois dans la bonne direction. Cette grosse berline s’avère la meilleure routière de la gamme Pontiac offerte au Canada.
Forces
Tenue de route (GXP) Performances Confort
Faiblesses
Absence de freins ABS sur SE Feux arrière encore torturés Modèle méconnu
Nouveautés
Nouvelle version GXP avec V8 Northstar de 275 ch Nouvelles teintes Roues de 16 pouces chromées en option sur la SE
Éric Descarries 2e opinion
Enfin, la Pontiac Bonneville telle qu’on la connaît tire sa révérence. Je n’ai pas toujours compris ce qu’elle faisait sur le marché, cette voiture. En fait, Pontiac en avait-elle vraiment besoin ? Ce n’était pas une mauvaise voiture, au contraire, mais dans ses versions les plus poussées, elle affichait des lignes tellement surchargées (surtout avec les carénages de plastique) que je la surnommais la Batmobile. La nouvelle version sans bas de caisse de plastique (grâce à l’intervention du président Bob Lutz) est nettement plus belle. Et le retour du moteur V8 renforcera l’image de puissance de la Bonneville. Alors, elle aura la place qu’elle mérite au sein de la gamme Pontiac. -30-