Don Juan
Par Benoit Charette
Depuis que Nissan a pris la décision de se débarrasser de son ancienne Altima en 2002, les ventes n’ont jamais si bien fonctionné. La voiture est au plus fort de la lutte avec beaucoup de ses plus proches concurrentes. Elle n’est pas parfaite, mais l’Altima peut maintenant se mesurer sans honte aux Honda Accord et Toyota Camry, et sa nouvelle robe y est pour beaucoup.
Carrosserie
Élégance est un mot nouveau pour parler de l’Altima, mais très à propos. Ses lignes affûtées, ses courbes ondulées et sa partie arrière relevée en font une voiture unique. Seul l’avant ressemble un peu trop à la Maxima. Il est d’ailleurs difficile de distinguer les deux voitures vues de face; un brin d’originalité à la calandre lui ferait le plus grand bien. Si certains trouvent le bloc optique à l’arrière très tendance avec les feux transparents, plusieurs m’ont fait remarquer que ce style n’était pas à sa place sur ce type de voiture. Personnellement, j’aime bien, un fossé de générations sans doute.
Habitacle
Comme elle offre plus d’espace que la Camry ou l’Accord, il faut maintenant considérer l’Altima comme une intermédiaire. On peut dire que la chenille est devenue papillon. Même le design intérieur est tout neuf. On ne parle plus de finition intérieure, mais d’ambiance, un peu comme Audi. La couleur des tissus ou du cuir (en option) est harmonisée aux couleurs du tableau de bord et de la finition intérieure. Les clients ont le choix d’un environnement gris foncé, blond ou givre. Le lecteur de CD avec six haut-parleurs vient en équipement de série. Les audiophiles pourront se procurer contre supplément une chaîne Bose comportant huit enceintes acoustiques. La finition est à la mesure des standards japonais de fabrication même si quelques plastiques qui garnissent les contre-portes et le tableau de bord auraient avantage à gagner en qualité et à présenter une meilleure texture.
Mécanique
Les versions 2.5 S et SL sont propulsées par un 4-cylindres de 2,5 litres à double arbre à cames en tête et développant 175 chevaux, alors que la 3.5 SE est équipée d'un V6 de 245 chevaux. Toutes les versions sont livrées de série avec une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports et proposent une automatique à 4 rapports en option. Toutes les Altima sont également équipées de quatre freins à disque performants et faciles à moduler. L'ABS est de série sur les 2.5 SL et 3.5 SE, en option sur la 2.5 S.
Comportement
Au cours de nos essais au Québec, l’Altima à 4 cylindres nous a démontré sa belle motricité : les accélérations franches en sortie de virage l'ont rarement surprise malgré la faible adhérence de la chaussée sous la pluie. Un signe de bonne santé du châssis et des pneumatiques qui peuvent ainsi se passer du dispositif électronique de stabilité programmé (ESP) ou d'antipatinage. Toutefois, la voiture est sensible aux vents latéraux et demande de fréquentes corrections de cap. En ce qui concerne la version 3.5 SE avec boîte manuelle à 5 rapports, on note un effet de couple en forte accélération. Toutefois les 245 chevaux vous procurent toute l’énergie nécessaire. J’aurais apprécié un meilleur réglage de la suspension avant dans les virages serrés, mais comme très peu de gens vont « brasser » l’Altima de cette manière, disons que, dans des conditions de conduite au quotidien, vous serez pleinement satisfait.
Conclusion
Si vous me demandiez de choisir une seule Altima, j’opterais pour la version 2.5 S pour l’ensemble de ses qualités. Elle est plus équilibrée, et la synergie entre le moteur, la suspension et la carrosserie est meilleure que sur la version 3.5 SE qui offre certes plus de puissance, mais au détriment d’un certain confort. Cela dit, dans l’ensemble, il s’agit d’une excellente voiture qui occupe le haut du palmarès dans cette catégorie.
Forces
Une silhouette réussie Un habitacle spacieux Des moteurs énergiques
Faiblesses
Un effet de couple (V6) Une consommation élevée (2.5 S) Sensible aux vents latéraux
Philippe Laguë 2e opinion
Introduite il y a trois ans, l’Altima de troisième génération ne ressemble en rien à ses devancières. Jamais elle n’a été aussi agréable à conduire et à regarder. Ce virage radical coïncidait avec la prise de contrôle de Nissan par Renault et il a permis à cette berline de séduire des acheteurs plus jeunes qui, hier encore, la jugeaient trop « pépère ». L’envers de la médaille, c’est une qualité d’assemblage à la baisse, qui se situe une coche en dessous des deux générations précédentes… et des autres berlines japonaises de cette catégorie. Espérons que Nissan saura corriger le tir, car c’est le seul reproche significatif qu’on peut adresser à cette berline. Ce serait d’autant plus dommage de ne rien faire que l’Altima n’a jamais eu autant de caractère ni de charisme.