Prohibitif
Daniel Rufiange
Le marché de l’automobile est littéralement inondé d’utilitaires et de multisegments, et Mazda est entrée dans la danse gaiement avec les Tribute, CX-7 et CX-9. Au sommet de cette hiérarchie chez le constructeur nippon, on retrouve le CX-9 qui offre aux familles – car c’est bien à des familles qu’on s’adresse ici, souhaitons-le – polyvalence, habitabilité et confort. Seulement, si un questionnement collectif est déjà amorcé sur la pertinence de ce genre de véhicule, le temps n’est-il pas venu de se questionner sur lesquels devraient disparaître ? Où se situe le CX-9 dans cette jungle ?
Carrosserie
Les lignes du CX-9 me plaisent, je l’avoue. Réussi que ce design à la ceinture de caisse montante et à la toiture arrondie. C’est peut-être la seule façon de donner un caractère sportif à un véhicule qui ne le sera jamais. Néanmoins, le CX-9 fait bonne impression et domine le paysage là où il est garé. À l’avant, on reconnaît la calandre aux lignées élancées des produits Mazda.
Deux versions nous sont offertes, soit les GS et GT. Pendant que la première roule sur des jantes de 18 pouces, la seconde se pavane sur des roues de 20 pouces; rien de trop beau pour la classe ouvrière. Dites-moi : il y a quelqu’un qui pense aux coûts de remplacement de ces pneus, sans parler des pneus d’hiver obligatoires ? Pensez à faire des provisions.
Habitacle
Mazda utilise tout son charme pour se présenter sous son plus beau jour. Il faut avouer que c’est un succès. L’ensemble offert est d’excellente facture, et la présentation est très bien. Cependant, on en souhaite un peu plus sur un véhicule de ce prix, surtout si on compare à ce qui se fait ailleurs – Buick Enclave, Hyundai Veracruz, entre autres –. En revanche, j’ai adoré la position de conduite; les nombreux réglages du dossier et de l’assise permettent de trouver sa position préférée, et ce, sans trop compromettre l’ergonomie.
À l’arrière, les places sont bienveillantes. Cependant, l’accès aux 6e et 7e places demandera une certaine contorsion, particulièrement au moment de descendre; elle demeure un jeu d’enfant pour les tout petits, toutefois.
Mécanique
Pas de chicane alors que Mazda n’offre qu’un seul engin aux acheteurs. Le V6 de 3,7 litres – qu’on retrouve aussi dans la Mazda6 – fait un excellent travail et traîne sans peine les 1588 kilos du CX-9. Par contre, il faut s’attendre à fréquenter la station-service fréquemment car ce moteur n’est pas une référence en termes de frugalité. Soit dit en passant, y a-t-il un moteur Mazda qui le soit ?
Il va s’en dire que, sur un véhicule de ce prix, on retrouve tous les éléments de sécurité, des freins ABS au système de contrôle électronique de la stabilité en passant par la répartition assistée de la force de freinage.
Comportement
Voilà sans aucun doute l’un des points forts du CX-9. Même si la conduite d’un camion n’est jamais vraiment excitante, on prend goût à celle de ce véhicule. La douceur de roulement est au rendez-vous, le degré d’insonorisation est notable, et le roulis demeure relativement limité en virage; même à bord du plus gros véhicule Mazda, on retrouve l’essence de l’esprit « vroum-vroum ». De plus, chaque déplacement s’agrément d’une chaîne audio de bonne qualité, chose que Mazda a l’habitude de proposer aux audiophiles.
Comme mentionné précédemment, la seule vraie déception, c’est la consommation de carburant; près de 14 litres aux 100 kilomètres lors de mon essai, ce qui est nettement en deçà d’un seuil de décence; qu’on se mette au travail de ce côté.
Conclusion
Le CX-9 est un véhicule bourré de qualités. Outre sa consommation, il se montre agréable en tous points. Mais il y a un hic. Une version bien garnie vous coûtera plus de 50 000 $, sans compter les taxes, la livraison et les pneus d’hiver. C’est cher payé pour un camion Mazda, ne trouvez-vous pas ?
Points forts
– Douceur de roulement
– De la place pour sept
– Lignes réussies
Points faibles
– Prix d’une version GT bien équipée
– Consommation de carburant élevée
– Visibilité lors des changements de voie
– Coût de remplacement des pneus