Kia « Sedoné » les moyens de réussir.
Hugues Gonnot
Difficile d'arriver sur un marché où les constructeurs rivalisent d'astuces depuis près de 20 ans pour séduire les pères et les mères de famille. Plutôt que de chercher l'originalité à tout prix, Kia a utilisé une recette simple et visé un bon rapport prix/équipement.
Carrosserie
Si on les compare à certaines concurrentes (Honda Odyssey et la nouvelle Nissan Quest, par exemple), les lignes de la Sedona sont assez classiques et manquent un peu de mordant. Pourtant, les versions EX, avec un fini bicolore, ont une belle élégance. Avec ses 4,93 mètres, la Sedona se situe exactement entre les petites (Mazda MPV, Dodge Caravan) et les grandes fourgonnettes (Ford Windstar, Dodge Grand Caravan) : un compromis intéressant. Le coffre est logiquement un peu petit dans la configuration à 6 passagers, mais ce n'est pas le plus gros problème; le hayon est beaucoup trop lourd et difficile à rabaisser.
Habitacle
Oubliez les anciennes Kia avec des finitions bas de gamme. La Sedona montre que les choses bougent vite du côté de Kia. Pourtant, il reste bien quelques petits irritants. Notre exemplaire d'essai avait un hayon qui fermait mal, et le rhéostat d'éclairage de la planche de bord souffrait de quelques faux contacts.Si l'ambiance est peut-être un peu terne dans la version LX de base, elle est franchement agréable dans la version EX : plastiques et velours de belle qualité, petites touches de similibois et de chrome bienvenues. La version EX De Luxe ajoute un fini en cuir et des sièges chauffants.Les sièges sont confortables et autorisent une bonne position de conduite. À toutes les places, on a de l'espace pour les jambes et pour la tête. En fait, c'est plutôt du côté de la modularité qu'il y aurait des progrès à faire : enlever les sièges demande un bon effort car ils sont assez lourds. Kia devra penser à une troisième rangée rabattable dans le plancher pour suivre la concurrence. Mais là où la Sedona donne des leçons, c'est au chapitre du rapport prix/équipement : déjà, dans la LX, on trouve les vitres et le verrouillage électriques, la climatisation avant et arrière ainsi que le régulateur de vitesse. La version EX ajoute les sièges électriques, les roues en aluminium, l'ordinateur de bord et des antibrouillards, entre autres.
Mécanique
Une seule configuration mécanique mais qui fait de l'excellent travail. Plus que par sa puissance, le V6 de 3,5 litres, aussi vu dans le Sorento, se distingue par une belle souplesse à tous les régimes. Il est secondé par une très bonne boîte de vitesses automatique à 4 rapports surmultipliée : commandes agréables (et bien placées), aucune hésitation dans les changements de rapports et des rétrogradations forcées efficaces. La direction est très agréable sur la route, mais elle se révèle trop lourde dans les manœuvres à basse vitesse; de plus, le rayon de braquage, même si la Sedona n'est pas la plus grande des fourgonnettes, est le plus grand de la catégorie. À revoir. Les freins, quant à eux, sont progressifs mais manquent légèrement de puissance lors de freinages appuyés.
Comportement
Pas de surprise de ce côté-là : on apprécie la Sedona quand on la conduit tranquillement. Le compromis de suspension met clairement l'accent sur le confort sans pour autant rendre la tenue de route délicate ou mollassonne. De plus, la prise de roulis est acceptable, vu le gabarit.
Conclusion
La Sedona se montre très classique dans ses choix. Il n'en reste pas moins qu'elle offre de sérieux arguments en plus de son équipement et de son ensemble mécanique réussi : des cotes de sécurité 5 étoiles et une garantie de 5 ans/100 000 kilomètres. À ce prix, elle mérite qu'on s'attarde attentivement sur son cas.
Forces
La souplesse de son moteur Son rapport prix/équipement L’ambiance à l’intérieur (EX) La garantie et les cotes de sécurité
Faiblesses
La lourdeur du hayon Pas de troisième rangée rabattable Un rayon de braquage trop grand
Luc Gagné 2e opinion
On peut aisément confondre la fourgonnette Sedona avec une Dodge Caravan ou une Ford Windstar. Et pour cause, le constructeur coréen s’est visiblement inspiré des championnes de ce créneau pour la concevoir. Comme toute fourgonnette qui se respecte, elle a deux portières coulissantes, qui se verrouillent une fois ouvertes, et une seconde banquette amovible. Son moteur V6 lui assure des performances convenables pour un véhicule à vocation familiale. La servodirection m’a semblé lourde, mais néanmoins précise et pas surassistée. Quant à la suspension, elle absorbe bien les défauts du revêtement de nos « belles » routes québécoises. La consommation du moteur est élevée, sans doute une conséquence de la masse importante du véhicule. Évidemment, on n’a pas la seconde banquette qui se recroqueville sur elle-même et disparaît dans le plancher, comme celles des Honda Odyssey et Mazda MPV. En revanche, on a droit à une garantie et à des prix très alléchants. C’est à voir… et à essayer !