La berceuse de « pépé »
Par Amyot Bachand
La Hyundai XG350 vise une clientèle qui préfère les voitures au tempérament calme et doux. Son comportement sur la route rappelle celui des Buick des années 60 : elle berce ses occupants.
Carrosserie
Quand on croise une XG350, on a tendance à croire qu’il s’agit d’une Sonata, puis on réalise qu’elle est plus grosse… On regarde alors de plus près pour découvrir qu’on a affaire à une berline de classe intermédiaire. Son allure plus discrète que celle de sa sœur, la Sonata, tend à renforcer cette méprise.
Habitacle
Spacieux, l’habitacle accueille aisément quatre passagers et un cinquième à l’occasion. Hyundai a choisi d’équiper de série sa XG350 avec les options qu’on retrouve habituellement dans les versions plus chères des berlines intermédiaires. Ainsi, on compte sur un système de commande automatique de la température, une chaîne audio comportant 6 haut-parleurs, un toit ouvrant, le télédéverrouillage, le système d’alarme et le régulateur de vitesse à commandes montées sur le volant. Rien d’extraordinaire dans cette classe. Si la chaîne audio se révèle efficace, on regrette l’absence de commandes au volant pour régler le volume et syntoniser les postes. La climatisation efficace garde l’habitacle au frais : les passagers arrière comptent sur des buses munies d’un ventilateur intégré que le conducteur peut régler. À l’avant, les sièges baquets, pourtant spacieux, n’offrent pas un soutien lombaire approprié : ils sont trop fermes à notre goût. À l’arrière, la banquette, avec son appui-bras central, procure un bon confort et offre un bon dégagement pour les jambes. Au chapitre du rangement, on localise aisément les espaces habituels : boîte à gants, coffrets de rangement et porte-gobelet bien situés dans l’ensemble. La finition intérieure est bonne, mais l’utilisation du plastique est très présente, notamment avec les garnitures de similibois dépassées. L’insonorisation de l’habitacle souffre des bruits éoliens aux vitesses d’autoroute. Le coffre possède un très bon volume de chargement, et le dossier rabattable des sièges arrière permet d’y glisser des skis.
Mécanique
La XG350 est mue par un V6 de 3,5 litres accouplé à une boîte de vitesses automatique à 5 rapports. Ce groupe motopropulseur fait preuve d’une grande douceur en circulation urbaine et sur l’autoroute. Le mode Shiftronic permet de passer les rapports manuellement au besoin, mais la nature de cette berline n’incite pas à utiliser ce mode manuel : toutefois, il se révèle utile pour ralentir la voiture à l’approche d’une circulation dense. La qualité du freinage nous a étonnés avec des arrêts de 100 à 0 km/h dans les 37 mètres, distance très convenable pour un véhicule de ce poids et meilleure que celle de plusieurs de ses concurrentes.
Comportement
Le titre de berceuse convient bien à cette berline. En circulation urbaine ou sur des routes bosselées, la voiture absorbe bien les dénivellations et les bosses, mais elle rebondit avec tangage. En courbe, elle adopte un roulis prononcé, mais avec douceur. Ces mouvements de roulis et de tangage ainsi que le crissement excessif des Michelin Energy rappellent au conducteur de conduire avec modération. On ne peut qualifier ces réactions de dangereuses puisque la XG tient son cap; c’est seulement un peu agaçant, contrariant ou tout simplement pépère. Au contraire de sa mollesse en matière de suspension, ses performances, au chapitre des dépassements, tiennent au couple élevé de son V6. Ainsi, on peut dépasser de 80 à 120 km/h sous les 8 secondes, donnant une marge raisonnable de sécurité.
Conclusion
Si vous recherchez une berline douce pour vous bercer lors de vos randonnées, la XG350 vous intéressera. Toutefois, à 32 000 $, elle affronte une concurrence féroce et peut-être mieux équipée pour séduire l’acheteur.
Forces
Sa douceur de roulement Ses performances honnêtes Le confort des places arrière
Faiblesses
Sa suspension trop molle Sa consommation élevée Une finition plastique
Nouveautés
Une nouvelle calandre
Philippe Laguë 2e opinion
Celle qui trône au sommet de la gamme Hyundai est affublée de l'étiquette peu flatteuse de "char de mononcle". Et alors ? S'il y a un marché pour les grosses berlines américaines comme la Taurus, l'Impala ou l'Intrepid, les constructeurs asiatiques seraient bien fous de ne pas tenter leur chance dans ce créneau ! La présentation intérieure et la qualité des matériaux ne sont toutefois pas à la hauteur des prétentions de la XG 350, qui se veut aussi une berline de luxe. En revanche, l'habitacle est l'un des plus spacieux de sa catégorie, en plus de proposer un confort exemplaire. Quant à l'équipement de série, il n'est rien de moins que pléthorique. Tellement qu'il n'y a rien d'offert en option !