Le meilleur de tous les mondes ?
Par Jean-Pierre Bouchard
Bon an mal an, Hyundai vend une poignée de ses grandes berlines Azera. Ce n'est toutefois pas le plus grand vendeur de la marque. Tout au plus, elle lui permet de servir de vitrine pour améliorer son image. La grande berline s'adresse à une clientèle qui ne cherche pas d'emblée l'apparat ou encore le prestige d'une marque, mais plutôt une voiture qui lui offre un rapport équipement-performances-raffinement-prix imbattable.
Carrosserie
L'Azera présente une carrosserie aux lignes élégantes, à défaut d'être vraiment originales. Les stylistes de Hyundai lui ont donné des formes finement arrondies, qui sont moins massives que celles de la Buick Lucerne et qui sont peut-être un peu plus fluides que celles d'une Toyota Avalon, par exemple. Le constructeur la décline en versions GLS et Limited. Et, contrairement aux rivales, toutes origines confondues, ne cherchez pas la liste d'options. Car tout, ou presque, est inclus ! C'est d'ailleurs l'un des points fort de la firme.
Habitacle
La présentation intérieure n'a rien à envier aux meilleures berlines de la catégorie, et même à des berlines plus chères. Les stylistes de la firme n'innovent toutefois en rien. Ils ont plutôt analysé la concurrence, en particulier japonaise, retenu les meilleurs ingrédients et les ont servi à la saveur coréenne. Les matériaux utilisés sont, pour la plupart, de belle facture. Et, d'une façon générale, ils sont soigneusement assemblés. Ce n'est pas la rigueur d'une Lexus, mais c'est mieux que bon nombre d'américaines. L'ensemble dégage une nette impression de richesse. À l'avant, les sièges assurent un grand confort. Ils sont habillés de cuir. À l'instar du conducteur, le passager avant peut compter sur des réglages électriques. Le conducteur trouve facilement une bonne position de conduite. Le volant est inclinable et télescopique, à réglage électrique du côté de la Limited. Aucune mémoire toutefois pour enregistrer les réglages. Le dégagement pour les jambes plaît aux personnes de grande taille. Le toit ouvrant limite, par contre, le dégagement pour la tête. Les commandes sont placées dans l'environnement immédiat du conducteur, alors que la consultation des instruments de bord ne pose aucun casse-tête. La visibilité est bonne dans toutes les directions. Les espaces de rangement sont nombreux. Les passagers de la banquette profitent d'un généreux dégagement pour les jambes et d'un bon dégagement pour la tête. La banquette, dont le dossier est rabattable 60/40, est confortable pour au moins deux adultes. Le coffre dispose d'une grande ouverture et d'un généreux volume de chargement.
Mécanique
C'est un V6 de 3,8 litres de 263 chevaux qui active les roues avant de la berline, le même qu'on utilise dans d'autres véhicules Hyundai et Kia. Ce moteur assure des accélérations adaptées aux dimensions et au poids du véhicule, et démontre suffisamment d'entrain au moment de dépasser. Autrement, il effectue le travail avec compétence, en plus de le faire en douceur. La boîte de vitesses à 5 rapports l'accompagne de façon harmonieuse. Elle peut parfois être un peu lente avant de rétrograder. La consommation de carburant frise les 12,5 litres aux 100 kilomètres.
Comportement
À défaut d'être agile, l'Azera est une voiture au tempérament calme et mielleux. La suspension, somme toute ferme, autorise une belle douceur de roulement dans la plupart des situations. En virage prononcé, le roulis est toutefois plus prononcé. On n'a pas l'impression qu'elle s'agrippe au bitume. La direction offre un bon équilibre : ni trop légère ni trop lourde. Les sensations de la route sont inexistantes. La voiture est dotée de freins à disque, aux quatre roues, efficaces. Le contrôle de la stabilité du véhicule avec antipatinage l'équipe de série.
Conclusion
Hyundai commercialise une voiture spacieuse, confortable, performante et équipée de toutes les caractéristiques de luxe. Même si elle n'apporte rien de neuf au sein de la catégorie, elle amalgame toutefois ce que les autres ont fait de plus intéressant. Un atout : son prix décent. Un inconvénient : une valeur de revente moyenne. La Honda Accord est toutefois tout aussi spacieuse et, pour le même prix, encore plus moderne. Le constructeur offre des produits de mieux en mieux construits. Car mine de rien, selon la réputée firme JD Power, la qualité initiale en 2008 était supérieure à bon nombre de marques de prestige établies. À mes yeux, toutefois, les mots « prestige » et « Hyundai » ne vont pas encore ensemble.
Deuxième avis : Benoit Charette
Avec l'arrivée de la nou-velle Genesis comme vaisseau amiral, on se demande un peu beaucoup ce qui arrivera de l'Azera. D'un point de vue dynamique, l'Azera n'a pas le panache de la Genesis et est plus ennuyeuse à conduire qu'une Sonata. C'est un peu la Buick de Hyundai. Comme un athlète qui reprend l'entraînement après quelques mois d'arrêt, la voiture ne semble pas trouver ses repères. Il suffirait de peu de choses, une boîte de vitesses automatique plus dynamique, une suspension mieux calibrée. Sans être totalement sportive, elle pourrait suivre un petit programme d'entraînement. Mais maintenant que la Genesis a repris le flambeau, l'Azera a perdu toute sa pertinence sur le marché. Si vous voulez mon avis, je serais bien surpris qu'on la revoie l'an prochain.