Deux mondes à part
Par : Hugues Gonnot
Après l'abandon du coupé en 2002, il ne reste aujourd'hui que deux formes de carrosserie dans la gamme Sebring. En y regardant de plus près, on se rend compte qu'il s'agit vraiment de deux modèles très différents qui s'adressent à deux clientèles qui n'ont pas grand-chose en commun.
Carrosserie
Certains la trouvent anonyme, d'autres l'adorent. Une chose est sûre, l'évolution stylistique de la berline est mesurée par rapport à la précédente génération et elle n'a certainement pas la classe de sa cousine l'Intrepid. La décapotable est beaucoup plus réussie, probablement parce qu'on lui a épargné les passages de roues hypertrophiés façon Volkswagen Passat.
Mécanique
Le moteur à 4 cylindres de base, développant 150 chevaux, s'avère assez rugueux. Il ne monte pas dans les tours avec plaisir et son couple à bas régime est un peu juste. Sa boîte de vitesses automatique parfois lente à réagir ne l'aide pas non plus. Il est sûr que le V6, monté en série sur la LXi, apporte un plus, mais là encore le plaisir d'utilisation ne se montre pas à la hauteur de certaines concurrentes. Toutes les berlines Sebring reçoivent une boîte de vitesses automatique à 4 rapports, mais la commande semi-manuelle Autostick n'est disponible qu'avec le pack d'option Luxe. C'est un peu différent pour le cabriolet. Seule la version GTC peut recevoir une boîte manuelle à 5 rapports tandis que la version Limited a droit d'office à l'Autostick. Du côté des freins, le système ABS est disponible en option sur tous les modèles sauf la version cabriolet Limited. Est-ce vraiment normal ? D'autant plus que la puissance des freins n'est pas mirobolante et que le contact à la pédale n'est pas toujours rassurant.
Comportement
La Sebring est une voiture sage et demande à être conduite de la même manière. Dans ces conditions, son comportement est neutre et elle est relativement confortable, sans plus. Au-delà, elle prendra du roulis et le travail des suspensions pas spécialement convaincant poussera vos passagers à vous demander de baisser le rythme. À bon entendeur…
Habitacle
Comme c'est maintenant l'habitude chez Chrysler, l'intérieur est très spacieux, tant dans la berline que dans le cabriolet. Pour une américaine, la finition est satisfaisante (quelques plastiques sont encore légers) mais face à une japonaise, malheureusement… L'ergonomie générale est satisfaisante, et trouver une bonne position de conduite ne pose pas de problème. Il y a trois niveaux de finition pour la berline. L'équipement de base de la LX est déjà bon : climatisation, confort électrique, radio avec lecteur CD et régulateur de vitesse, entre autres. À peine plus chère, la version LX Plus ajoute le déverrouillage à distance et des sièges électriques avec réglage du soutien lombaire. La LXi a droit aux garnitures en cuir et aux jantes de 16 pouces. Le cabriolet, quant à lui, offre quatre niveaux de finition. Tous ont droit à la capote électrique. Au-dessus de la LX, la GTC comporte des sièges sport. La LXi a un équipement similaire à son homologue berline, tandis que la Limited présente des sièges de meilleure finition, une radio haut de gamme et l'ensemble de commodité électronique, comprenant une alarme. Par ailleurs, la contenance du coffre se situe dans la bonne moyenne.
Conclusion
La berline Sebring offre des prestations honorables, sans plus. C'est un ensemble de petites faiblesses qui finissent par nuire à l'homogénéité du véhicule et donc à son attrait. La concurrence offre des voitures plus inspirantes pour des prix similaires et même si elle progresse constamment, la qualité n'est pas encore au meilleur stade. Reste le cas du convertible, absolument sexy et seul dans sa catégorie, ce qui le rend pratiquement incontournable. D'ailleurs, Chrysler le sait et exige un supplément de prix assez coquet par rapport à une berline équipée de façon similaire.
Forces
Espace intérieur
Le cabriolet !
Faiblesses
Ensemble moteur-boîte pas toujours convaincant
Finition en progrès mais…