Beau, bon, pas cher
Par Philippe Laguë
La Cobalt est venue remplacer, il y a cinq ans, la tristement célèbre Cavalier. Ce qui, au fond, lui facilitait la tâche, car la barre n’était vraiment pas haute…
CARROSSEIRE
La Cobalt constituait une nette amélioration à tous les points de vue, à commencer par le design, d’inspiration européenne. La berline résiste bien aux outrages du temps; mieux que le coupé qui, lui, ressemble un peu trop à une Cavalier à deux portes. Cela dit, les consommateurs ont le dernier mot, et des coupés Cobalt, il s’en est vendu à la tonne.
HABITACLE
On constate un réel progrès en matière de finition et de construction. Ce n’est pas encore du même calibre que Toyota, Honda ou Mazda; disons qu’elle se situe à la hauteur des concurrentes coréennes. La simplicité a dicté la conception et l’emplacement des commandes, bien placées et d’utilisation intuitive. Pas de lacunes ergonomiques, donc, mais elle s’est cependant montrée chiche pour les espaces de rangement.
Même dans une Cobalt de base, la chaîne stéréo sonne plutôt bien – une constante chez GM. Les sièges se placent à l’abri des critiques, si ce n’est qu’ils manquent un peu de maintien latéral. La banquette arrière est plus ferme, le dossier surtout; et cette fois, le soutien latéral est carrément inexistant. Côté dégagement, c’est correct pour les jambes, mais un peu juste pour la tête. Le dossier de la banquette peut s’incliner, ce qui augmente le volume de chargement d’un coffre généreux en espace. Dommage que son ouverture soit si étroite, et son seuil, trop élevé.
MÉCANIQUE
La gamme Cobalt demeure inchangée et se compose toujours de quatre versions, deux configurations et deux motorisations. Les versions LS, LT et LT XFE reçoivent le 4-cylindres de 2,2 litres Ecotec, bon pour 155 chevaux. Sur le papier, c’est comparable aux autres modèles concurrents, mais à l’usage, j’ai été un peu déçu par son manque de « oumph », et ce, même jumelés à une boîte de vitesses manuelle.
La boîte automatique n’a que 4 rapports, ce qui désavantage la Cobalt par comparaison avec certaines de ses rivales. À sa décharge, cette boîte est solide, fiable, et son rendement est irréprochable.
La boîte manuelle est bien étagée, et la course du levier est courte; cependant, le levier est récalcitrant, ce qui vient un peu gâter la sauce. Toutefois, la version plus sportive (SS) a droit à une autre boîte manuelle, plus fluide. Vocation oblige, la SS hérite d’une motorisation plus puissante, soit un 4-cylindres de 2 litres suralimenté par un turbocompresseur. Avec ses 260 chevaux, la Cobalt SS offre l’un des meilleurs rapports puissance-prix qui soient – bang for the bucks, comme disent les Américains. Si les coupés de la gamme Cobalt sont aussi populaires, c’est en partie à cause de la SS.
COMPORTEMENT
Évidemment, la vocation d’une Cobalt ne la prédispose pas aux sensations fortes. N’empêche, le châssis n’est pas vilain, et son potentiel est mieux exploité par la SS, une petite sportive capable de distiller une bonne dose d’agrément de conduite.
Les berlines sont beaucoup plus sages, et l’accent est plutôt mis sur le confort. Les trains roulants de la Cobalt font le travail : la suspension absorbe bien les trous, les fissures et les bosses de notre réseau routier digne de l’Afghanistan, en plus de procurer une douceur de roulement appréciable. La version de base est, par ailleurs, étonnamment bien chaussée, ce qui contribue au confort.
J’aime bien la direction dans les voitures de GM, moins légère que celle des Honda, moins surassistée que celle des Toyota. Celle de la Cobalt est un peu trop démultipliée, mais son assistance est bien dosée, de sorte qu’il n’est pas nécessaire de corriger constamment.
CONCLUSION
La Cobalt est une voiture honnête, qui se situe dans le milieu de peloton de la catégorie des compactes. Une voiture qui se compare aux Hyundai et Kia coréennes, mais qui n’a pas encore le raffinement mécanique des japonaises les plus réputées. Elle est cependant beaucoup plus abordable que ces dernières et épouse parfaitement la philosophie du « beau, bon, pas cher ». Considérez néanmoins une protection supplémentaire en optant pour une garantie prolongée, car la fiabilité des Cobalt n’est pas celle des japonaises non plus.
FORCES
– Finition en progrès
– Rapport prix-performances (SS)
– Agrément de conduite (SS)
– Confort général
– Prix concurrentiels
FAIBLESSES :
– Ouverture étroite du coffre
– Moteur qui manque encore de raffinement
– Boîte auto à 4 rapports
– Faible valeur de revente
NOUVEAUTÉS EN 2010
Aucun changement majeur