Le loup dans la bergerie
Par Benoit Charette
Imaginez une équipe de football où le plus gros joueur de ligne courrait court plus vite que le meilleur porteur de ballon. C’est un peu le parallèle qu’on pourrait faire entre le X5 et une voiture de sport. Plus près de la GT sportive que du camion, cette familiale hautes sur pattes a révolutionné l’approche peu utilitaire et très sportive.
Carrosserie
Contrairement à la plupart de ses rivaux qui affichent des lignes plutôt lourdes, le X5 a enfilé sa tenue de sport. Face à un Mercedes ML ou à un Lincoln Aviator, ce tout terrain de ville de la firme bavaroise offre une musculation de rêve. Il est à la fois massif, robuste et racé; ses ailes bombées, son nez provocateur et ses roues découpées attirent le regard à tout coup. Les lignes deviennent bestiales, quasi féroces, avec les roues de 20 pouces du 4,6-litres.
Habitacle
L’habitacle est à l’image de la version choisie. Celui du 4,6-litres rappelle la très sportive M5. Sièges, cuir, titane, chrome, cadrans sport, couleur high-tech… sport et élégance ne font qu’un. À l’opposé, vous pouvez obtenir des sièges en tissu très confortables dans la version de 3 litres et une liste d’équipements de série quelque peu écourtée. Richement garni, le X5 offre toute la panoplie de la parfaite limousine. Tout est fait pour améliorer le confort à bord, aucun reproche à l’assemblage et à la finition; seules certaines commandes sont hors de portée du conducteur.
Mécanique
C’est ici que vous passez à la caisse, car le moteur choisi fait foi de la quantité de billets verts que vous devrez allonger. La motorisation de base se présente sous les traits d’un 6-cylindres en ligne de 3 litres développant 225 chevaux. Ce modèle vise les gens raisonnables qui prennent plaisir à le conduire et qui conservent quelques dollars pour autre chose que de l’essence. Vient ensuite le V8 pour les enthousiastes qui aiment avant tout la démonstration exemplaire des 290 chevaux allemands en parfaite harmonie. Depuis son lancement, les ventes se partagent environ moitié-moitié entre le V6 de 3 litres et le V8 de 4,4 litres. En haut de l’échelle, la pièce de résistance, le 4,6-litres avec ses 340 chevaux et son poids de 2,2 tonnes. Malgré ce poids, le X5 atteint les 100 km/h en 6,5 secondes, à peine une seconde de plus que la redoutable M3. Il faut avoir le cœur et le portefeuille très solides.
Comportement
La première chose qui frappe quand on prend le véhicule en mains est l’extrême rigidité du châssis, chose très rare dans ce segment de marché. Avec sa coque autoporteuse, sa transmission intégrale et ses suspensions bien calibrées, le X5 peut être conduit comme une voiture GT. Rivé au bitume, quasi insensible au roulis, il se déplace aisément de courbes en virages, fermement mais sans appréhension. Les nombreuses béquilles électroniques veillent, le freinage mordant sécurise, et la boîte séquentielle reste d'une redoutable efficacité. Même si l’aventure hors-route ne figure pas dans les principales habitudes des propriétaires, le système de contrôle de vitesse en descente (HDC, Hill Descent Control), déjà utilisé par Land Rover, équipe également le X5. Il n’est donc pas question d'un boîtier de transfert comme sur les « vrais » tout terrains, mais seulement d'un différentiel central qui répartit la puissance selon un rapport 38/62 % entre les trains avant et arrière. La vraie vocation de ce véhicule est la même que tous les produits de BMW; le plaisir de conduire sur route.
Conclusion
Le X5 est l’utilitaire des amateurs de voitures sport et le seul de sa catégorie (avec l’Infiniti FX 45) à pouvoir se conduire comme une sportive sans broncher.
Forces
Châssis très rigide Moteurs performants Tenue de route exemplaire
Faiblesses
V8 gourmand Fiabilité perfectible Direction floue au centre
Nouveautés
Pas de changement majeur
Amyot Bachand 2e opinion
À mes yeux, le X5 demeure le Schumacher des 4 x 4. Son allure en fascine plus d’un, que ce soit pour bien paraître ou purement pour la beauté et la simplicité de ses lignes. Le X5 adore la route, les virages serrés et n’hésite pas à bondir à la moindre sollicitation. Au contraire de la plupart des autres utilitaires de toutes catégories, il s’arrête sur une pièce de dix cents. Son appétit, ou plutôt sa soif, est gargantuesque. Quand on regarde sa fiche de fiabilité, on est frappé de stupeur : 1/5. Voilà qui n’est pas digne d’un constructeur allemand !