Un rendez-vous raté avec l’histoire
Par Benoit Charette
Au moment de l’introduction de la NSX, en 1990, Honda faisait la pluie et le beau temps en F1 avec Alain Prost et Ayrton Senna. Le fabricant aurait dû profiter de cette incroyable vitrine pour proposer une véritable voiture exotique mue par un moteur V8 dérivé de la F1 et 400 chevaux sous la pédale. Au lieu de cela, on présente une voiture sportive certes, mais avec un bloc-moteur V6 de Legend et un maigre 250 chevaux. Les puristes et les collectionneurs s’en sont moqués, et la voiture diffusée à trop grande échelle n’a jamais eu cette aura mythique qui est l’apanage des grandes exotiques. Aujourd’hui, à 140 000 $, c’est du vol qualifié. En 2005, elle sera complètement transformée ou disparaîtra.
Carrosserie
Avec ses lignes fluides qui ne sont pas sans rappeler les Ferrari et autres exotiques du nord de l’Italie, Honda a voulu cette affiliation si forte que les premières NSX n’étaient offertes qu’en rouge. Ses lignes n’ont pratiquement pas changé en 13 ans d’histoire. Si bien que depuis le premier modèle de production présenté au salon de Genève en 1989, la silhouette fait encore son effet devant les badauds qui esquissent encore un sourire d’approbation, particulièrement quand la voiture est jaune ou orange.
Habitacle
Si les lignes ont conservé un certain « sex-appeal », l’habitacle lui a très mal vieilli. Il faut se souvenir qu’au moment de faire son entrée sur le marché, la presse automobile était unanime pour vanter le confort inhabituel de la NSX. Plusieurs avaient affirmé retrouver le confort d’une berline dans une exotique (du jamais vu). Et cette affirmation tient encore la route aujourd’hui. Le plus gros problème est que le dessin de l’habitacle est demeuré inchangé en 13 ans pendant que la technologie, elle, n’est plus du tout la même. Vous avez l’impression de prendre place à bord d’une vieille voiture. L’assemblage et la finition demeure un modèle à suivre, surtout dans le monde des exotiques qui a encore beaucoup à apprendre à ce chapitre.
Mécanique
Son V6 de 3,2 litres à 24 soupapes en position centrale arrière a inauguré le désormais célèbre système V-TEC qui permet de modifier le degré et la durée d'ouverture des soupapes. Il développe 290 chevaux en version à boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. Pour ce qui est de la version à moteur de 3 litres couplé à une boîte automatique, notons qu’elle produit 252 chevaux. Sa structure en aluminium très léger permet des performances de haut niveau malgré une cavalerie un peu mince pour une exotique. La musique du moteur est toujours aussi belle, et la boîte manuelle toujours aussi agréable.
Comportement
L’homogénéité est le mot à retenir quand on parle de comportement. La tenue de route, l’équilibre, la liaison avec sol, les accélérations, tout sur cette voiture relève de la pondération et de l’équilibre, jamais de fausse note, une neutralité quasi parfaite dans toutes les conditions de route. La NSX demeure après toutes ces années, la voiture exotique la plus fiable, la plus confortable et de loin la moins gourmande du marché. La sensation au volant est proche du go kart en raison de la position de conduite très basse et du moteur central arrière qui nous pousse dans le dos.
Conclusion
Nous avions parlé d’un renouvellement possible en 2004 du côté de Honda, mais le fabricant voue un culte au secret peu commun, et nous avons tenté de grappiller quelques renseignements. Voici les rumeurs les plus sérieuses qui circulent en ce moment. La nouvelle NSX possédera assurément un nouvel habitacle et une nouvelle carrosserie possiblement en matériaux composites qui remplaceraient l’aluminium; et tout indique que le V6 laissera place à un V8 de près de 400 chevaux. Nous sommes très anxieux d’en savoir plus.
Forces
Des lignes toujours aussi belles Un comportement exemplaire Une excellente boîte de vitesses manuelle
Faiblesses
Un habitacle dépassé Trop peu de rangements L’absence d’un lecteur de CD
Nouveautés
Aucun changement
Amyot Bachand 2e opinion
Le plaisir de conduire une supersportive l’emporte sur l’aménagement intérieur sommaire, la position de conduite étroite et la visibilité réduite. La NSX siffle plus qu’elle ne rugit de ses 6 cylindres, mais elle vous colle à votre baquet et adore les routes en lacets et les virages serrés. Elle vous communique sa passion de la route et ne demande qu’à rouler, rouler vite et en toute sécurité. Son allure traverse bien les années, mais elle a besoin d’être rajeunie. Montrant une fiabilité sans reproche, elle comblera son propriétaire qui pourra s’amuser longtemps avec elle sans devoir investir son coût d’achat en entretien…