La mode pour l’intello
Francis Brière
Malgré des ventes qui ne battent guère de records, Volvo ne prêche pas trop par le changement. La cuvée actuelle du XC90 remonte à 2003 ! Outre quelques fioritures du genre R-Design, le plus gros véhicule de la gamme est resté inchangé. Il ne faut pas toucher aux classiques, direz-vous. Aussi, pourrait-on ajouter que le XC90 tire son épingle du jeu dans ce marché des utilitaires sport. La concurrence plus que féroce n’empêche pas le constructeur suédois de vendre autour de 2000 exemplaires par année au pays.
Carrosserie
Quand on pense que la réalisation de Simon Lamarre, la C30, représente ce qu’il y a de plus audacieux chez Volvo, on comprend que l’avant-gardisme ne fait pas partie du vocabulaire de la firme suédoise. En revanche, je ne connais personne qui fuit du regard les véhicules Volvo. Conservatisme est le mot d’ordre, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas beaux. De fait, le XC90 est un superbe véhicule, des lignes classiques et une surface vitrée idéale. La présentation est sous le signe de la discrétion : phares discrets, calandre discrète, roues discrètes, même les phares antibrouillard le sont. La version R-Design propose quelques ajouts – discrets, eux aussi – comme le logo R-Design, des roues de 19 pouces pour le modèle avec le V6 ou de 20 pouces pour le V8.
Habitacle
En matière de conception, c’est ici que Volvo se démarque. L’habitacle du XC90 est non seulement luxueux, mais il est superbement présenté, conçu à partir de matériaux de qualité et assemblés de façon remarquable. Vous bénéficiez d’un intérieur dont l’insonorisation devient presque troublante. Heureusement, quelques bruits de vent demeurent… Volvo offre une configuration à cinq ou à sept places. Le XC90 reste fidèle à la tradition : il offre un confort hors du commun. Les sièges se comparent à un canapé douillet qu’on retrouve dans son salon. Les appuie-tête invitent à la détente. Si vous optez pour le modèle à sept places, vous aurez beaucoup de mal à trouver une utilité à la troisième banquette. On pourrait y asseoir des enfants en très bas âge, mais elle manque de confort et d’espace.
Mécanique
Le XC90 vous laisse le choix entre deux engins : un V6 de 235 chevaux et un V8 de 311 chevaux. Même la configuration la plus puissante n’en fournit pas trop. Pour être honnête, je ne recommande pas le V6 pour un véhicule de ce poids et de ces dimensions. Cela n’enlève rien aux qualités du moteur, mais c’est nettement insuffisant. Si vous prévoyez lui faire tirer une charge, optez pour le V8. Dans ce cas, il faut prévoir un déboursé substantiel pour couvrir la différence de prix entre les deux versions. Bien que la mécanique du XC90 fasse amende honorable, on retrouve chez Porsche, avec le Cayenne S, ou encore chez BMW avec le X5, des engins plus puissants et mieux adaptés à ce genre de véhicule.
Comportement
Le XC90 ne vous donnera guère de sensations de conduite exaltantes. C’est un véhicule tranquille, comme c’est le cas pour toute la gamme Volvo. Sa tenue de route est sûre et solide. Le comportement routier du XC90 est marqué par la douceur de roulement et par le silence qui règne dans l’habitacle. Les occupants ne manquent pas de confort. Qui s’en plaindrait ? En optant pour de plus grosses roues et d’une suspension plus ferme avec une configuration sportive (le mot est fort !), la sensation de solidité s’accentue sans toutefois compromettre le confort.
Conclusion
Pour l’acheteur d’un Volvo XC90, le choix relève de la raison et non de la passion. Si on n’éprouve aucun plaisir de conduire, le véhicule se révèle rassurant, confortable, réconfortant. On y prend place pour apprécier l’ergonomie et la qualité de fabrication du produit. Malheureusement pour le constructeur suédois, la concurrence offre des produits plus excitants à conduire.
Forces
Confort et silence
Habitacle somptueux
Solidité exemplaire
Faiblesses
Performances moyennes
Lourdeur éléphantesque
Conduite somnifère