Un nouveau joueur… suédois
Par : Éric Descarries
Le créneau des utilitaires sport ne cesse de grandir. Cette fois, c'est dans le segment des modèles de luxe qu'on note un tout nouveau joueur. Un Suédois. Il s'appelle Volvo XC90. Il n'y a pas lieu de se surprendre, car Volvo fait partie de la grande famille Ford, reconnue comme un grand fabricant de camionnettes de tous gabarits, y compris une gamme d'utilitaires sport des plus variées. Pourtant le Volvo XC90 ne partage pas grand chose avec les produits Ford. C'est un véhicule original qui a son identité propre.
Carrosserie
Évidemment, de l'extérieur, on reconnaîtra les airs de famille de Volvo. La calandre quasi rectangulaire est traversée de la barre oblique typique de la marque. Cependant, la caisse assez volumineuse suit les exigences du genre. Il s'agit d'une grande familiale à quatre portières avec un hayon vitré à l'arrière. Dans les faits, ce hayon se révèle être une grande lunette relevable comportant un petit panneau rabattable, un peu comme sur le BMW X5. Les phares sont immenses et forment le coin de la carrosserie. Le capot est relevé et bombé, ce qui lui donne l'allure imposante d'un camion. Le pavillon est aussi haut que ceux de la concurrence, alors que les feux arrière forment presque complètement le coin de la caisse. On y notera les clignotants et les feux de marche arrière intégrés.
Habitacle
Même si les Américains auront droit à une version à cinq passagers, au Canada, tous les Volvo XC90 seront livrés en configuration à sept passagers avec la sellerie de cuir en équipement de série. Le tableau de bord est très traditionnel avec une instrumentation à cadrans ronds bien lisible. La partie centrale, qui descend vers la console, retient les commandes de la radio, du chauffage et de la climatisation. A l'arrière du véhicule, on a ajouté un changeur à six CD. Les sièges baquets avant sont très confortables, mais l'accès à la cabine se fait par un seuil relativement élevé, configuration oblige. Pour ce qui est de l'arrière, cependant, les larges portières dégagent bien le passage pour les jambes. Trois personnes peuvent prendre place sur cette banquette qui peut également être équipée d'un siège d'appoint pour enfant. Les sièges se replient pour former un plancher et donner plus d'espace de chargement. Même chose à l'arrière. On obtient alors un beau plancher plat jusqu'à l'avant. Vous en voulez plus ? Le dossier du siège du passager avant se replie également à plat. Évidemment, il s'agit d'un produit Volvo et la sécurité prime. Outre des coussins gonflables à l'avant, les passagers peuvent compter sur des rideaux gonflables qui font la longueur du véhicule en cas d'impact. Les passagers de la troisième banquette sont également protégés par la zone d'absorption d'impacts juste derrière le siège. Enfin, il ne faut surtout pas oublier tous les éléments électroniques de contrôle de la conduite.
Mécanique
Dans le XC90, on a le choix de deux moteurs : le cinq-cylindres de base de 2,5 litres développant 208 chevaux combiné à une boîte de vitesses automatique à cinq rapports ou un six-cylindres en ligne biturbo transversal de 2,9 litres produisant 268 chevaux, combiné à une boîte automatique à quatre rapports. La transmission de la puissance passe d'abord aux roues avant; en cas de besoin (différence de motricité), la puissance est relancée en partie ( entre 5 et 65 %) aux roues arrière. Nos véhicules d'essai étaient chaussés de pneus Pirelli Scorpion 235/65R17; toutefois, on pourra se procurer en option des Continental Premium Contact 235/60R18. La direction à crémaillère est toute nouvelle de même que la suspension indépendante aux quatre roues. Le Volvo XC90 offre des freins à disque aux quatre roues appuyés de l'ABS. La pédale offre un peu de résistance, mais transmet bien les réactions.
Comportement
Les premiers essais de ces Volvo XC90 nous révèlent deux voitures différentes selon le moteur choisi. Alors que le cinq-cylindres manque un peu de puissance, le six-cylindres nous a semblé un peu poussif malgré la présence des deux turbos. Le cinq-cylindres jumelé à la boîte à cinq rapports est nettement plus vivant que le six-cylindres couplé à la boîte à quatre rapports. Même si les dépassements ne sont pas dangereux, on apprécierait de meilleures reprises. Il faut savoir jouer avec le levier de vitesses (les boîtes permettent des changements de rapports manuels). La tenue de route est remarquable, et le freinage est très convaincant. La visibilité est bonne tout autour sauf qu'il faut abaisser les appuie-tête de la dernière banquette pour mieux voir dans la lunette. J'ai préféré la version à cinq cylindres, et même le son du moteur était plus agréable à mon oreille. En passant, ce genre d'utilitaire sport n'est pas tout à fait un véhicule tout-terrain. Il sera à l'aise sur les sentiers les moins exigeants et très agréable sur la neige; mais ne vous attendez pas à faire des excursions hors route extraordinaires avec le Volvo XC90. Quant à sa capacité de remorquage de 5000 livres (pour les deux versions), elle se situe dans la bonne moyenne.
Conclusion
Volvo a certes créé un bon concurrent à certains véhicules importés comme le très populaire Acura MDX (au Canada), le BMW X5, le Mercedes ML et le Lexus RX 300 (le leader du segment aux États-Unis). Évidemment, le prix demeure très concurrentiel, et Volvo ne croit pas que le XC90 remplacera la familiale Cross-Country dans le cœur des amateurs.
Forces
Intérieur vaste
Bonne visibilité
Transmission intégrale efficace
Faiblesses
Moteurs un peu poussifs
Appuie-tête obstruant la vue
Piètres performances hors route
Deuxième avis : Gabriel Gélinas
Le XC90 représente un excellent premier effort de la marque dans le créneau des véhicules sport-utilitaires. Fidèle aux traditions établies en matière de sécurité, le XC90 innove avec son système anti-capotage qui commande le freinage sélectif des roues afin d'éviter que le véhicule ne se retourne lors de brusques changements de direction. J'ai testé l'efficacité de ce système sur piste d'essai par de violents braquages à des vitesses aussi élevées que 90 kilomètres/heure et jamais le XC90 n'a menacé des capoter. Superbe. Il faut toutefois déplorer le manque de puissance du moteur de base qui peine à faire avancer un véhicule aussi lourd et