Mission accomplie!
par Nadine Filion
Volvo ne nous a pas habitués à des passages générationnels très mouvementés. Pourtant, avec la troisième génération des XC70 et V70, le constructeur suédois a presque fait table rase: nouvelle plateforme, nouvelles motorisations, nouvelles technologies… Heureusement, les racines de la marque sont bien ancrées, et les nouvelles familiales ont su les respecter. Il le fallait bien: au Canada, par exemple, les acheteurs de XC70 sont parmi les plus fidèles qui soient, la moitié d’entre eux n’hésitant pas à renouveler leur expérience.
Carrosserie
Les XC70 et V70 sont les seconds véhicules assemblés sur la nouvelle grande plateforme de Volvo, qu’elles partagent avec la berline S80. Au passage, l’empattement en profite pour augmenter de 60 millimètres. Par rapport à l’ancienne génération, on remarque des lignes plus musclées, pendant que le nez se ramasse et prend de l’envergure. Surtout, le hayon s’est heureusement arrondi. Les phares arrière montent maintenant vers le ciel avec le panneau qui, pour les paresseux, est désormais disposé à se refermer électriquement: un cadeau de chez Land Rover… Si la V70 mise toujours sur une élégance discrète (trop, diront certains), la XC70 a su conserver ce qui la distingue: des appliqués de plastique noir au bas des portières et autour des roues ainsi qu’une garde au sol relevée (de 210 millimètres, maintenant). La calandre a néanmoins perdu son côté sombre, au profit d’un mélange de nuances, de découpes tourmentées, de phares antibrouillard plus dominants et d’un quasi aileron. Personnellement, j’aime bien.
Habitacle
Avec une longueur plus grande de 10 centimètres, les nouvelles V70 et XC70 avantagent d’abord le dégagement aux jambes des passagers à l’arrière. Aussi, le volume de chargement offre maintenant 60 litres supplémentaires. Petit détail, que les malfaiteurs trouveront incommodant: en se refermant, le hayon vient coincer le plateau qui dissimule un compartiment de rangement. À moins d’être munis d’une scie à chaîne, les voleurs ne pourront y accéder… Là où les intérieurs allemands sont souvent froids et austères, celui des nouvelles familiales Volvo se fait convivial. Bonheur! Les sièges avant sont parmi les plus confortables du segment, les matériaux sont sélectionnés avec soin, et les teintes sont chaleureuses (particulièrement le brun expresso). Dans l’ensemble, l’ambiance est épurée et harmonieuse, et elle donne l’impression de rentrer à la maison. Côté équipement, de série ou non, plusieurs technologies sont empruntées à la berline S80, tel le régulateur de vitesse intelligent, doublé d’un tout aussi intelligent radar anticollision qui tire de sa rêverie le conducteur le plus distrait. Aussi, le BLIS (Blind Spot Information System) fait s’allumer un voyant au rétroviseur lorsqu’un véhicule arrive dans l’angle mort. Sans doute Volvo a-t-il procédé aux nécessaires ajustements puisque le BLIS a nettement mieux fonctionné sur nos XC70 et V70 que sur la S80 testée l’année dernière.
Mécanique
Si vous consultez l’Annuel 2007, vous remarquerez que la V70 perd avec cette nouvelle génération son «petit» moteur. Oui, oui, cette version même qui, avec sa boîte manuelle, était offerte sous la barre des 40 000$. C’est que la V70 a décidé de ne jouer que dans la cour des grands et propose le 6 cylindres en ligne de 3,2 litres, repris de la S80. Ce premier moteur 6 cylindres à se glisser dans la familiale produit 235 chevaux et 236 lb-pi, pour le 0-100 km/h en 8,5 secondes. La nouvelle V70 s’amène chez les concessionnaires en début d’année 2008. La XC70, qui nous arrive dès l’automne, se contente de cette seule motorisation compacte et montée transversalement, doublée d’une boîte séquentielle à six rapports. Vous me suivez toujours? Bon, parce que sachez que pour l’année-modèle 2009 (disponible à l’été 2008), la V70 sera pimentée par un 6 cylindres en ligne turbo (3,0 litres). Cette version T6 développera 282 chevaux et 295 lb-pi, pour un 0-100 km/h en 7,2 secondes. Bien sûr, la XC70 est proposée exclusivement avec la traction intégrale, développée par Haldex. En conditions difficiles, jusqu’à 65% de la puissance peut être transférée à l’essieu arrière. La traction intégrale est aussi proposée avec la V70 – elle sera d’ailleurs de série avec la variante T6. Parce que la clientèle en a fait la demande, la nouvelle XC70 embarque à son bord le tout premier contrôle de descente chez Volvo. Le dispositif emprunté à Land Rover limite la vitesse en pente à 10 km/h – à 7 km/h si la manœuvre s’effectue à reculons.
Comportement
Tradition scandinave oblige, les nouvelles V70 et XC70 ne sont pas les plus exubérantes. De fait, les conducteurs avides de sensations enivrantes trouveront leur expérience plutôt neutre. Honnête, irréprochable même, mais neutre. Propulsées par le 3,2 litres, les nouvelles familiales sont lourdes à déplacer, et on en vient rapidement à leur souhaiter davantage de couple au démarrage. Les reprises sont satisfaisantes, mais elles s’effectuent un peu trop bruyamment. Définitivement, le T6 donne plus de caractère à l’expérience, avec des accélérations plus vigoureuses. Dommage que le T6 ne soit, pour le moment du moins, réservé qu’à la V70… La plus grande qualité des nouvelles Volvo demeure leur stabilité. Sur l’Autobahn, elles procurent une impression d’invincibilité, tel un tank. L’aplomb sur route est amélioré par l’empattement allongé, mais aussi par la suspension adaptative Four-C (optionnelle). Cette dernière s’illustre par trois modes bien distincts: le premier mise sur le confort et semble aplanir toutes les aspérités de la route, avec tout juste un peu de roulis, et le dernier («avancé») privilégie le contact direct avec la route, pour une tenue sportive. À défaut d’être très nerveuse, la direction offre un bon toucher de la route et, à mon avis, sa personnalité colle bien au style du véhicule. On peut lui accoler l’assistance à trois niveaux, un autre système provenant de la S80. Enfin, la traction intégrale est fidèle à sa réputation: elle répond rapidement aux roues qui patinent, dans un bel équilibre. Qui a dit qu’il fallait un utilitaire pour sortir des sentiers battus?
Conclusion
Justement, parlant d’utilitaires… Dans le collimateur de la concurrence pour ses nouvelles famili