La petite Volvo
Par : Benoit Charette
Avec quelques centaines de ventes par année au Québec, nous sommes assez loin des objectifs que s'était fixés Volvo au moment de mettre les S40 et V40 sur le marché. Mais il semble que le modèle d'entrée de gamme de la famille en soit à sa dernière année sous cette forme. La prochaine génération de Volvo 40/50 évoluera sur une plateforme modifiée de Ford Focus et de Mazda Protegé (maintenant que Volvo fait partie de la famille Ford). La prochaine S40 arrivera à l'été 2003 et mettra fin, du coup, à l'association de Volvo avec Mitsubishi; la V50 familiale suivra à l'automne, et Volvo parle même du XC50, une version tout-terrain petit format pour l'hiver 2003. À plus long terme, un coupé C50 demeure sur la table à dessin pour 2005, mais là, nous allons un peu loin.
Carrosserie
Visuellement, le coup de crayon du dessinateur Peter Horbury est réussi, des lignes distinctes et juste ce qu'il faut de noblesse pour bien représenter les produits Volvo. Si la version familiale offre un châssis assez ferme, la berline, qui repose sur une plateforme Mitsubishi produite en Hollande, est d'une mollesse gênante pour un produit Volvo. La déception vient de la tenue de cap sur l'autoroute, bien peu à l'image de l'agrément procuré par ses grandes sœurs. L'avant de la voiture semble s'alléger excessivement, devenant sensible au moindre vent latéral et aux dégradations de la chaussée. D'incessantes petites corrections de cap deviennent alors nécessaires. La familiale est plus précise avec une direction plus incisive et une meilleure rigidité.
Mécanique
Les S40 et V40 sont animées par un moteur tout aluminium à 4 cylindres de 1,9 litre avec turbo à basse pression qui développe une puissance souple et progressive de 160 chevaux. L'insonorisation est de haut niveau tandis que les liaisons au sol à la hauteur du train avant, qui adopte des jambes McPherson, des triangles inférieurs et un boîtier de direction, offre un parfait compromis entre confort et tenue de route. La seule boîte de vitesses offerte est l'automatique car Volvo considère que 90 à 95 % des acheteurs optent pour ce type de boîte et qu'il ne vaut pas la peine de proposer une version manuelle.
Comportement
Allons droit au but, le moteur réagit paresseusement aux accélérations, la berline souffre d'un manque de rigidité, la familiale est de loin le meilleur compromis. Ses quelques qualités dynamiques sont malheureusement éclipsées par un manque de performances. Il faudra y songer pour la nouvelle génération.
Habitacle
Le cheval de bataille du constructeur suédois reste la sécurité : les S40 et V40 adoptent les rideaux gonflables de série sur toute la gamme. Le système " Dual Stage Airbag " déclenche les coussins gonflables en fonction de l'intensité du choc. Ajoutez à cela le système de protection anticontrecoups, les freins ABS multicanal et à distribution électronique du freinage (EBD) ainsi que le régulateur de stabilité dynamique (en option). Volvo courtise les jeunes acheteurs sans enfants ou les personnes dont les enfants ont quitté le nid familial et qui n'ont plus besoin d'autant d'espace. Pourquoi insiste-t-on sur le mot sans enfant. Voici une explication qui ne vient pas de Volvo. L'espace aux places arrière est plutôt restreint et ne convient pas aux familles qui ont deux ou trois enfants. À l'image de l'Audi A4 ou de la BMW série 3, les passagers arrière se doivent d'avoir les jambes courtes.
Conclusion
Comme plusieurs fabricants de voitures de luxe, Volvo tente d'aller chercher une nouvelle clientèle en introduisant un produit moins coûteux sur le marché. Il faut toutefois éviter de trop diluer le produit; et ici, particulièrement dans le cas de la berline, le résultat est mitigé.
Forces
Esthétique réussi
Sécurité active et passive exemplaire
Tenue de route correcte
Les sièges très confortables
Faiblesses
L'espace aux places arrière un peu juste
Moteur paresseux
Pas de boîte manuelle
Deuxième avis : Gabriel Gélinas
La grande déception des récentes années chez Volvo. On s'attendait à accueillir chez nous une voiture de luxe confortable aux dimensions compactes et à prix abordable. À 40 000 dollars, on a vite déchanté, surtout que la berline est totalement anonyme sur le plan du style et que les deux modèles sont sérieusement limités quant à l'espace pour les jambes des passagers prenant place à l'arrière. Je n'ai pas plus apprécié le manque de rigidité du châssis (réalisé en co-entreprise avec Mitsubishi), de même que l'absence d'une boîte manuelle qui aurait amélioré les performances et la consommation de carburant. Parmi les points forts, je note le confort tout simplement remarquable des sièges et l'insonorisation réussie, mais je m'attendais à mieux.