Vision urbaine
Alexandre Crépault
Quand la C30 a fait son apparition au salon de Detroit en 2006, son design, qu’on doit au Québécois Simon Lamarre, a capté l’intérêt de tous. Pourtant, quatre ans après, les C30 ne sont pas légion comme les MINI. Pourquoi ?
Carrosserie
Ayant dans sa mire une clientèle principalement urbaine, Volvo a visé juste avec le design de la C30 qui se veut ni plus ni moins que la colonne vertébrale du projet. Inspirée de la très rare Volvo P1800ES produite entre 1971 et 1973, la voiture reprend, entre autres, la forme très particulière de la vitre arrière. Mais revenons à l’avant de la C30. Vue de face, cette dernière n’est pas laide, mais pas sensationnelle. Son faciès, identique à celui des S40 et V50, ne provoque pas l’exclamation à laquelle on aurait pu s’attendre. Il faut se déplacer sur le côté pour constater à quel point la haute ceinture et les hanches bien larges donnent du corps au coupé. Équipée de roues imposantes de 18 pouces et de l’ensemble aérodynamique dont la teinte contraste avec la couleur de la voiture, la C30 paraît aussi dynamique que moderne. Si l’on revient à l’arrière, on remarque les feux qui emboîtent le hayon en vitre et les deux pots d’échappement qui créent ainsi le style en rondeurs très à la mode de la C30.
Habitacle
La cabine peut être considérée comme du type 2+2. Cependant, elle fait mentir la définition habituelle de ce genre d’habitacle. En effet, les places arrière peuvent recevoir des passagers autres que des enfants et des nains. Avec un peu de patience (et une attestation du Cirque du Soleil), on arrive également à se glisser sur les sièges pour se rendre compte, avec une grande surprise, que l’espace se révèle suffisant pour asseoir confortablement deux joueurs de football. Par contre, vous devrez trouver un autre moyen de transport pour l’équipement; le coffre n’est pas très accommodant. Ou alors vous pourrez rabattre les sièges à plat et faire du coffre une garde-robe pleine grandeur, et ce, malgré l’ouverture limitée du petit hayon. Mais vous devrez condamner les joueurs de football à voyager avec les meneuses de claques…
Mécanique
Les moteurs de la C30 que proposait Volvo aux Canadiens pouvaient paraître raisonnables en 2006. Aujourd’hui, plus d’excuse : on veut au moins un des trois moteurs diesel dont bénéficie l’Europe. Pour l’instant, nos acheteurs devront se rabattre sur un ou l’autre des moteurs à essence, dont un turbocompressé, avec boîte de vitesses manuelle ou automatique. Malheureusement, pas de transmission intégrale sur la version T5, contrairement aux S40 et V50.
Comportement
Le comportement de la C30 dépendra surtout de vos attentes. Si vous aspirez à la sensation d’un kart, comme dans une MINI Cooper, allez voir ailleurs. Même en version turbo, la C30 se révèle trop spongieuse pour plaire à l’amateur de performances, particulièrement au chapitre de la direction et des changements de rapports de la boîte manuelle. En revanche, si vos désirs tournent plutôt autour d’une conduite saine, rassurante et confortable, alors là, la C30 est peut-être pour vous. N’oublions pas que, avec son couple de 237 livres-pieds, elle ne perd pas de temps pour bâtir de la vitesse. Quant au moteur de 2,4 litres, ses accélérations ne feront pas s’envoler votre perruque, mais vous permettront tout de même de suivre la circulation.
Conclusion
Une multitude de facteurs font de la C30 un moins bon produit que, disons, la MINI. Par exemple, l’absence d’un tempérament sportif, un prix guère concurrentiel et un marketing peu agressif. Pourtant, cette voiture possède beaucoup de qualités intéressantes, comme un côté pratique surprenant pour un couple sans enfants, un niveau de confort supérieur à la moyenne, des lignes qu’on peut réellement apprécier et une certaine exclusivité. À vous d’établir vos priorités.