Bande à part
Par Philippe Laguë
Dans le segment des petites voitures, la Golf constitue un cas d’exception. Aucune voiture de cette catégorie ne propose un tel choix de versions, de configurations et de motorisations. À quelle catégorie appartient-elle ? Là est la question. Plus courte que la compacte Jetta, la Golf a cependant des dimensions supérieures à celles des rares sous-compactes encore offertes sur le marché canadien (Hyundai Accent, Kia Rio, Toyota Echo). De plus, elle coûte beaucoup plus cher que ces dernières, mais offre un niveau de luxe exceptionnel pour une voiture de ce gabarit. Inclassable, la Golf ?
Carrosserie
Voyons ça dans le détail. Vous avez le choix entre des configurations bicorps (hatchback) trois et cinq portes munies d’un hayon arrière. À ces deux types de carrosserie s’ajoutent une multitude de versions, qui disposent pour la plupart de leur propre motorisation. De petite voiture économique dans ses livrées CL, GL et TDI la Golf peut se métamorphoser en sportive dans ses versions GTI.
Habitacle
De la version de base aux onéreuses GTI, les Golf se situent dans une classe à part en matière de finition. L’assemblage est rigoureux et la qualité des matériaux utilisés surprend dans une voiture de cette catégorie. Le tout est rehaussé par une décoration intérieure du meilleur goût. L’aspect pratique n’a pas été négligé, car la Golf est une « grande petite voiture », très spacieuse. L’ergonomie mérite elle aussi une note parfaite.
Mécanique
Pas moins de quatre motorisations figurent au catalogue. La version de base (CL) partage son 4-cylindres de 2 litres avec les versions GL et GLS. Ces deux dernières peuvent aussi recevoir le 4-cylindres turbodiesel de 1,9 litre à injection directe (TDI). Véritable champion de l’économie de carburant, ce moteur n’est cependant pas reconnu pour sa fiabilité. Quant au 4-cylindres atmosphérique de 2 litres, il a fait son temps. Il en est d’ailleurs à ses derniers milles, car il ne sera pas reconduit dans la Golf de cinquième génération, dit-on. La sportive de la famille, la GTI, a droit à deux moteurs : un 4-cylindres de 1,8 litre suralimenté ainsi qu’un V6 atmosphérique de 2,8 litres qui affichent une puissance respective de 180 et 200 chevaux. Leur rendement global est impressionnant parce qu’en plus d’autoriser des performances de haut calibre, ils brillent par leur raffinement mécanique. Leur souplesse est particulièrement remarquable. Les boîtes manuelles des Golf pèchent cependant par leur imprécision et la course trop longue de leur levier.
Comportement
Au chapitre du comportement routier, les Golf sont, encore une fois, seules sur leur île. Elles tiennent bien la route et procurent une bonne dose de plaisir, peu importe la version. Et quelle puissance de freinage ! Pour une sportive, la GTI surprend par sa douceur de roulement. Mais est-ce bien ce que veulent ses fans, les vrais, ceux de la première heure ? Rien n’est moins sûr parce que l’envers de la médaille, c’est un débattement trop important entre l’absorption et la détente qui occasionne un roulis important et une fâcheuse tendance à talonner dans les trous et les bosses. À haute vitesse et dans les grandes courbes, la GTI se montre très stable, mais elle est moins à l’aise sur un parcours sinueux parsemé de virages serrés à cause des mouvements de sa caisse, qui valse, qui valse… Ajoutez à cela une direction légère qui gagnerait à être munie de l’assistance variable et qui ne communique pas suffisamment le feeling de la route. Malgré tout, il s’agit d’une voiture saine, agréable et facile à conduire pour le commun des mortels, et plus confortable que la moyenne. Mais ces qualités ne sont pas celles qui importent pour les mordus de la GTI. Le cas est classique : la rebelle d’hier s’est embourgeoisée.
Conclusion
Telle que nous la connaissons, la Golf achève son mandat. La cinquième génération, qui a été dévoilée au Salon de Francfort en septembre, devrait arriver chez nous l’an prochain. Quand ? Cela reste nébuleux, comme c’est toujours le cas avec Volkswagen. Ce qu’on sait, c’est qu’elle sera frappée du millésime 2005 et que sa mécanique sera revue de A à Z. En attendant, elle vit dans l’ombre de la Jetta, qui se vend trois fois plus au Québec.
Forces
Choix de versions Finition soignée Habitacle spacieux et confortable Moteurs performants et raffinés (GTI) Agrément de conduite Freinage puissant
Faiblesses
Boîte manuelle imprécise Versions GTI embourgeoisées Moteur de base dépassé Fiabilité inégale Qualité du service après-vente très variable
Nouveautés
Aucun changement majeur; nouveau modèle en 2005
2e opinion Benoit Charette
Vendue depuis 1974 à plus de 22 millions d'exemplaires à travers le monde, la Volkswagen Golf est devenue en trente ans une référence de sa catégorie. Attaquer de toute part par une concurrence qui se fait de plus en plus féroce, Volkswagen a décidé de rajeunir la gamme et de tout changer le véhicule d’ici l’an prochain. Si entre-temps, vous avez envie de changement, je vous conseille la Tdi pour son petit appétit et la 1,8T pour le pur plaisir de conduire.