Petite séance au «gym»
Amyot Bachand
Toyota fait preuve d’une progression constante pour adapter ses camionnettes aux besoins du marché nord-américain. Cette année, le constructeur a mis l’accent sur l’accroissement de la puissance de ses moteurs. Il en résulte plus de souplesse et de couple à bas régime.
Carrosserie
Le Tundra se décline en trois types de cabines comme la plupart des véhicules de la concurrence : une version de base à deux portes, une cabine de type accès avec portières à charnières et une cabine double lancée l’an dernier. La qualité d’assemblage fait encore école. Le SR5 demeure la version robuste, mais on ajoute une version Limited encore plus luxueuse. La version à cabine double compte sur une lunette arrière escamotable très pratique. Seule la cabine régulière offre la caisse longue, soit 2494 millimètres, capable de recevoir des feuilles de 4X8 avec battant relevé; les caisses courtes mesurent 1943 millimètres (Accès) et 1887 millimètres (cabine double).
Habitacle
Selon le type de modèle choisi, de trois à six personnes pourront prendre place à bord. Le marchepied devient une option nécessaire si l’on veut faciliter l’accès aux versions à quatre roues motrices. La position de conduite convient, mais on y gagnerait en assurant un meilleur support lombaire et une assise plus haute. L’instrumentation, assez complète, se lit facilement et les commandes se repèrent aisément et se manipulent même avec des gants. Si les passagers avant profitent d’un bon dégagement, il faut noter la difficulté à saisir la ceinture : elle est un peu trop loin et exige des contorsions inutiles. Dans la version à cabine double, les passagers arrière comptent sur un bon espace de mouvement, mais nous n’étions pas tous du même avis sur le confort du dossier arrière, le gabarit de chacun jouant sur les préférences. Au chapitre du rangement, on trouve de nombreux plateaux, coffrets et porte-verres. Les sièges arrière des versions Accès et cabine double offrent un excellent compromis de chargement au besoin, puisqu’on peut les rabattre séparément ou totalement pour faire place à des outils ou à de l’équipement. La visibilité demeure délicate dans la version à cabine double. Toyota gagnerait à imiter ses concurrents en dotant ses Tundra de gros rétroviseurs.
Mécanique
Le Tundra à cabine régulière est maintenant motorisé par un nouveau V6 de 4,0 litres qui génère 245 chevaux et 283 livres-pied de couple. Le nouveau V8 passe à 282 chevaux et 325 livres-pied de couple. Pour mieux transmettre cette puissance, tous les moteurs sont maintenant accouplés à une boîte automatique à cinq rapports. Celle-ci travaille très bien et en matière d’accélération, on atteint les 100 km/h en 10 secondes avec le V8. Pour les dépassements, la boîte travaille mieux en mode manuel, ce qui retranche aisément plus d’une demi-seconde au 80 à 120 km/h, réalisé en 7,5 secondes. Toyota nous avait habitués à des distances de freinage remarquables, notamment avec le Sequoia. La version à cabine double essayée, nous a déçus en mettant 48 mètres pour s’arrêter de 100 km/h à 0.
Comportement
La direction s’avère trop floue et ne transmet pas assez les sensations de la route, notamment à basse vitesse. La version 4X4 à cabine double demande une bonne attention en virage, car l’arrière chasse dangereusement malgré le système d’antidérapage. De plus, sur nos belles routes bosselées, l’arrière sautille constamment lorsque le véhicule circule à vide. On devrait regarder la solution du Ford F-150 à ce chapitre.
Conclusion
Si, aux différents lancements, nous avions été impressionnés par la qualité des Tundra, le quotidien nous révèle que Toyota a encore du peaufinage à faire en matière de raffinement mécanique pour battre le géant Ford. Toyota n’a pas la prétention d’y arriver rapidement, mais améliore constamment son produit.
Forces
• Souplesse et puissance des nouveaux moteurs • Douceur de la boîte à cinq rapports • Aménagement de l’habitacle
Faiblesses
• Tenue de route (sautillement à vide) • Confort du siège du conducteur • Rétroviseurs trop petits
Nouveautés en 2005
• pare-chocs, calandre, jupe avant, phares et feux arrière redessinés, nouvelles jauges, sacs gonflables à déploiement en deux étapes, indicateur de statut du sac gonflable côté passager, nouveau moteur V6 à cinq rapports, indicateur de basse pression des pneus de série, moteur V8 4,7 plus puissant, modifications de couleurs de carrosserie
2e opinion Pascal Boissé
• Si je devais m’acheter une camionnette grand format, ce serait probablement le Tundra que je choisirais. Même s’il n’a pas un aussi gros moteur que ses concurrents et que son tableau de bord fait franchement dur. Dans cette catégorie, c’est le seul véhicule qui vous procure cette denrée rare que l’on nomme « plaisir de conduire ». Son moteur V8 sophistiqué à arbres à came en tête fait la barbe aux autres V8 offerts dans cette catégorie. Mais les acheteurs de pick-up demeurent fidèles à leur marque fétiche et Toyota a beaucoup de difficulté à les convaincre de faire défection. Cela aiderait si les concessionnaires Toyota gardaient quelques Tundra en stock et s’ils se familiarisaient avec les besoins des acheteurs de camions. Mais c’est tellement plus facile de vendre des Corolla…