Tonka pour adulte
Louis-Sébastien Laflamme
Le tonka est un arbre gigantesque d’Amérique du Sud donnant un fruit parfumé. Le séquoia est un conifère géant de la Californie reconnu pour sa longévité. Il est donc judicieux d’associer de tels noms à de gros camions fiables, robustes et durables, qu’ils soient destinés aux enfants ou aux adultes.
Carrosserie
Souhaitons que le Sequoia 2006, basé sur l’actuel Tundra, s’inspirera des lignes agressives du prototype de la camionnette. Grâce à de légères retouches esthétiques, le Sequoia a l’air plus jovial cette année. Les phares, la calandre et le pare-chocs ont été redessinés. On a enfin dévissé l’antenne traditionnelle pour l’intégrer dans le verre. Il est intéressant de pouvoir baisser la lunette du hayon arrière avec la télécommande. Par mesure de sécurité, on ne peut pas la remonter à distance. Le coffre s’avère suffisamment grand. Il devient immense lors du retrait de la troisième banquette. Cette dernière est rabattable 50/50 et convient tout juste pour les adultes, sans plus. Aussi, le transport des sièges nécessite une bonne musculature. L’ancienne différence de prix incompréhensible d’environ 10 000 $ entre le Limited et le SR5 est maintenant réduite à 6325 $.
Habitacle
L’accès à bord se fait aisément. Les sièges assez fermes, confortables durant les longs trajets, s’ajustent de multiples façons. Dans la version Limited, on retrouve l’instrumentation Optitron et la mémorisation des positions de conduite. Les pare-soleil doubles permettent une protection latérale et frontale simultanée. La visibilité trois quarts arrière étant voilée par les imposants piliers du toit, les changements de voie nécessitent la prudence. La climatisation automatique avant et arrière munie de contrôles numériques séparés est une bonne idée. On a l’embarras du choix pour déposer son verre et ranger quoi que ce soit. Pour calmer la marmaille, deux casques d’écoute sans fil peuvent être jumelés au DVD optionnel. L’écran de 17,5 centimètres, situé trop près des passagers, peut aussi afficher des jeux vidéo. La boussole constitue une bien mince consolation en l’absence d’un système de navigation.
Mécanique
On a bien fait d’éjecter l’ancienne transmission automatique, aussi perdue qu’une girafe au pôle Nord. Avec sa remplaçante à cinq rapports, l’économie de carburant est notable et le passage des rapports s’adoucit. En ajoutant le système de calage variable des soupapes (VVT-i) au moteur V8, la cavalerie gagne 42 chevaux pour un total de 282 alors que le couple augmente à 325 livrespied. La capacité de remorquage est limitée à 2812 kilos. Ce n’est pas la meilleure de cette catégorie de véhicules, mais plusieurs vacanciers s’en contenteront. Le système d’entraînement à quatre roues motrices se révèle simple d’utilisation et très efficace. Pour offrir un confort amélioré, le Limited est équipé d’une suspension arrière pneumatique ajustable selon la charge. Pour le SR5, on privilégie des amortisseurs Bilstein renforcés. Inutile de défiler l’alphabet des systèmes d’assistance électronique, ils font tous partie de la fête.
Comportement
Débrouillard sur sentier, le Sequoia est surtout utilisé sur le bitume. Avec un tel gabarit, il s’avère pratique de pouvoir replier électriquement les rétroviseurs pour faciliter le stationnement dans un endroit exigu. Le moteur est souple, puissant et pas trop glouton; les freins, progressifs et mordants. Le roulement est soyeux et l’insonorisation remarquable. Cependant, quelques cliquetis se manifestent sur une chaussée dégradée. Défaut de sécurité, il faut appuyer plus fort que la moyenne sur la pédale de frein pour annuler le régulateur de vitesse. L’accélérateur est sensible et il n’est pas rare d’entendre un petit crissement de pneus involontaire.
Conclusion
Ce n’est certainement pas le clip anodin du site Internet de Toyota qui vous convaincra d’acheter ce 4X4. Le marché, dominé par les Américains, offre d’autres options tout aussi valables. Si vous avez une famille nombreuse et que vous privilégiez des aptitudes routières civilisées, le Sequoia devient alors un excellent choix.
Forces
•Sceau de qualité Toyota •Format accueillant •Comportement routier •Fiabilité à toute épreuve
Faiblesses
• Ligne discutable • Visibilité imparfaite • Sièges lourds à manipuler • Disponibilité
Nouveautés en 2005
•Pare-chocs, calandre, jupe avant, phares et feux arrière redessinés, nouvelles jauges, sacs gonflables à déploiement en deux étapes, indicateur de statut du sac gonflable côté passager, sacs gonflables latéraux montés dans les sièges et rideaux gonflables latéraux avant et arrière, antenne intégrée à la lunette, moteur V8 4,7 litres plus puissant
2e opinion Benoit Charette
• Comment un camion qui peut accueillir huit personnes et qui prend autant de place dans votre entrée de garage peut-il demeurer aussi anonyme ? Il faut poser la question à Toyota. Le Sequoia qui sillonne les routes depuis 2001 est construit sur la base du Tundra. Mais tout comme la Camry, la Corolla et nombre d’autres produits Toyota, le Sequoia est un intraverti qui cultive la discrétion, voire l’anonymat. Il semble que Toyota ait oublié que les acheteurs de ce genre de véhicule aiment se faire voir, montrer leur grosse bébelle à tous les voisins. C’est probablement ce qui explique des chiffres de ventes aussi discret que le véhicule. La qualité et la fiabilité ne sont pas remises en cause, c’est simplement la philosophie du véhicule quoi ne colle pas à la catégorie d’acheteurs.