La meilleure option Alternative
Philippe Laguë
Les véhicules utilitaires sport (VUS), je ne suis pas capable… pour toutes les raisons qu’on connaît – consommation, pollution, encombrement – et plus encore. Je me fais donc un devoir d’en déconseiller l’achat et l’option alternative que je propose le plus souvent, c’est le Highlander. Explications.
Carrosserie
Le Highlander est le pionnier des crossovers, ces hybrides issus d’un croisement entre une automobile, un VUS et une fourgonnette. Malgré l’arrivée de nouveaux joueurs dans ce créneau, sa ligne est toujours dans le coup. De plus, l’aspect pratique n’a pas été sacrifié au détriment du style, comme en témoignent une visibilité impeccable sous tous les angles et un vaste compartiment à bagages. La troisième banquette peut s’encastrer dans le plancher, ce qui permet d’obtenir une surface plane.
Habitacle
L’excellente réputation des véhicules Toyota repose notamment sur une construction solide et une finition irréprochable. Le Highlander respecte ces standards élevés. Idem pour le confort, rehaussé par l’habitabilité, l’insonorisation et la douceur de roulement. À l’avant comme à l’arrière, les occupants bénéficient de sièges bien rembourrés mais offrant bien peu de support latéral. Il s’agit d’une des rares fausses notes, l’autre étant le manque de rangement à l’avant, où l’absence d’une console centrale se fait sentir. Il y a bien des vide-poches dans les portières, mais ils sont mal foutus. Question aux têtes pensantes de Toyota : les lunettes de soleil, le téléphone cellulaire, les disques compacts, on met ça où ?
Mécanique
Avec le Highlander, on a le choix entre quatre ou six cylindres et deux ou quatre roues motrices. Allons-y dans l’ordre : le quatre cylindres de 2,4 litres est adéquat, sans plus ; ses 160 chevaux suffisent à la tâche tant que le véhicule n’est pas trop chargé et que les routes ne sont pas trop montagneuses. Le V6 se tire beaucoup mieux d’affaire, d’autant plus que sa puissance a été portée à 230 chevaux l’an dernier. Ces deux motorisations ont toutefois un point en commun: leur silence de roulement. Mais l’onctuosité du V6 a de quoi impressionner. Bref, c’est de la mécanique Toyota : tout baigne dans l’huile et on sait que ça ne brisera pas. Avec la combinaison V6 et rouage intégral, le prix grimpe toutefois de plusieurs crans, sans compter que la politique de Toyota en matière d’options n’est pas loin de l’arnaque. En plus d’être nombreuses, elles sont regroupées, ce qui ne permet aucune marge de manoeuvre, en plus de gonfler l’addition. À revoir.
Comportement
Pour une fois chez Toyota, la direction n’est pas surassistée. Relativement précise et bien dosée, elle contribue à procurer au Highlander un agrément de conduite surprenant. Il faut dire que sa plateforme est celle d’une voiture (la Camry) et non d’une camionnette, ce qui fait toute la différence. La tenue de route s’apparente ainsi à celle d’une automobile et non d’un VUS. Tant mieux ! Le travail irréprochable de la suspension y est aussi pour beaucoup: elle absorbe bien les inégalités du revêtement et le roulis est bien maîtrisé. Par ailleurs, une tempête de neige « des ligues majeures » m’a permis de constater l’efficacité du rouage intégral. Terminons avec le freinage, irréprochable lui aussi.
Conclusion
S’il fallait décrire le Highlander en un seul mot, je choisirais « intelligent ». Cet hybride constitue le meilleur compromis pour ceux qui sont allergiques aux VUS et qui refusent de s’imaginer au volant d’une fourgonnette. La qualité et la fiabilité proverbiales des Toyota seront au rendezvous, tout comme, hélas ! quelques pratiques discutables, telle une certaine condescendance avec la clientèle et les réticences à honorer la garantie. C’est sans doute ce qui arrive quand on se fait trop souvent dire qu’on est bon…
Forces
•Véhicule pratique •Construction solide •Habitacle spacieux •Insonorisation remarquable •Excellente mécanique •Comportement routier sûr
Faiblesses
•Sièges offrant peu de support latéral •Manque de rangement à l’avant •Groupes d’options dispendieux •Condescendance de certains concessionnaires •Service après-vente de qualité variable
Nouveautés en 2005
•Aucun changement majeur
2e opinion Benoit Charette
• Aisance, confort et espace seraient les meilleurs qualificatifs pour décrire en quelques mots l’expérience de conduite qu’offre le Highlander. Non seulement il est très à l’aise sur la route, mais ses capacités hors route se situent à la croisée des chemins entre la robustesse du 4Runner et l’élégance du Lexus RX 330. En deux mots, le Highlander pourrait être perçu comme le fils spirituel de la Camry familiale qui a disparu il y a quelques années. Un véhicule pratique, bien conçu, qui offre les mêmes avantages que le RX 330, à un prix moins élevé : un exemple de bon goût au volant. Et pour ne pas être en reste avec certains concurrents, les acheteurs de Highlander peuvent depuis l’an dernier opter pour une troisième banquette et accueillir jusqu’à deux passagers supplémentaires.