Encore meilleure
Philippe Laguë
La Toyota Camry est considérée, à juste titre, comme l’une des meilleures voitures au monde. Championne incontestée de la fiabilité, cette berline intermédiaire est également célébrée pour sa construction solide et son confort, disons-le, exceptionnel. Ce qui ne l’empêche pas d’être boudée par certains acheteurs, qui la trouvent trop sage. Toyota a donc décidé de travailler à changer cette perception, qui affecte aussi d’autres modèles de sa gamme.
Carrosserie
Afin de dépoussiérer l’image de la Camry, on lui a d’abord fait subir une cure de rajeunissement, en redessinant les parties avant et arrière. Cela ne la rend pas plus belle, mais ça lui donne un air un peu plus agressif. Sa nouvelle calandre et ses nouveaux phares la font ressembler encore plus à son clone de luxe, l’ES 330. Par ailleurs, Toyota a utilisé la même recette qu’avec la Corolla, soit de mieux outiller la version dite sportive. La Camry SE reçoit donc des jantes de 17 pouces en alliage et l’incontournable aileron arrière.
Habitacle
La présentation intérieure a elle aussi été rafraîchie et celle de la SE se distingue par sa touche sportive, avec son volant à trois branches et son levier de vitesses gainés de cuir, ainsi que ses garnitures en aluminium brossé. Les sièges ont également été redessinés et le résultat est heureux: dans une Camry SE, on est aussi bien assis à l’avant qu’à l’arrière. À l’avant, les baquets moelleux procurent un bon maintien, tout comme la banquette arrière ; cette dernière est également munie de trois appuie-tête et d’un dossier inclinable. Par ailleurs, je ne crois pas me tromper en affirmant que l’habitacle et le coffre sont les plus vastes de cette catégorie. Pour le reste, on retrouve les attributs habituels d’une Toyota : ergonomie, finition et qualité d’assemblage irréprochables. Et n’oublions pas l’insonorisation, exceptionnelle.
Mécanique
Au quatre cylindres de 2,4 litres et au V6 de 3,0 litres s’est ajouté, l’an dernier, un autre V6, plus puissant, de 3,3 litres, réservé à la version SE. Il s’agit du même moteur qu’on retrouve sous le capot de la Lexus ES 330, le clone de luxe de la Camry. Un moteur qui brille avant tout par son onctuosité et son silence de roulement, mais qui n’a rien d’électrisant. En fait, ses 225 chevaux montrent un vilain défaut : la paresse. Ils rechignent à l’effort et n’aiment guère être brusqués. L’accélération et les reprises manquent de vigueur et la boîte automatique à cinq rapports n’y est pour rien, car elle offre un rendement exemplaire. C’est d’ailleurs le point fort de cette voiture : l’exécution mécanique, d’une rigueur qui n’a rien à envier à n’importe quelle voiture allemande. En fait, ce serait plutôt le contraire : avec une Toyota, au moins, on sait que ça ne brisera pas.
Comportement
Vocation sportive oblige, la suspension de la version SE est munie d’amortisseurs plus fermes. Mais dès les premiers tours de roues, on constate une nette différence avec les autres versions de la Camry en ce qui concerne la direction, moins floue, plus rapide et plus précise. Mais les modifications apportées à la SE ne parviennent pas à atténuer – ou si peu – le roulis et le sous-virage qui affligent cette berline. La conduite sportive, ce n’est pas son truc. L’agrément de conduite est rehaussé d’un cran, certes, mais ça reste une Camry… Pour le confort, en revanche, elle se situe dans une classe à part. Peu importe la version, la douceur de roulement d’une Camry se compare avantageusement à celle de n’importe quelle berline de luxe.
Conclusion
Si l’industrie automobile était une entreprise et les véhicules des travailleurs, la Camry serait une abonnée au titre d’employée du mois. D’une rare compétence, cette berline japonaise est de celles qui ne vous laissent jamais tomber, tout en accomplissant un boulot exemplaire. Le genre de véhicule qu’on peut recommander les yeux fermés.
Forces
• Habitacle spacieux • Finition sérieuse • Insonorisation poussée • Raffinement mécanique • Douceur de roulement superbe • Fiabilité légendaire
Faiblesses
• Style quelconque • V6 qui manque de vigueur • Roulis et sous-virage • Conduite peu dynamique
Nouveautés en 2005
•Commandes audio au volant, appuie-tête central arrière et freins ABS avec répartition électronique de force de freinage de série dans tous les modèles, nouvelle transmission automatique à 5 rapports optionnelle dans modèles 4 cylindres, phares, feux arrière, capot, calandre et pare-chocs avant redessinés
2e opinion Jean-Pierre Bouchard
• La Toyota Camry a toujours eu le vent en poupe. Car depuis son introduction, elle jouit des faveurs des consommateurs en termes de fiabilité, de qualité d’assemblage et de valeur de revente. Sans oublier la qualité du confort et de la douceur de roulement. En fait, peut-être lui manque-t-il simplement un zest de piquant pour sortir le jeune conducteur que je suis de l’ennui. Et je ne parle pas ici des performances qui sont fort honnêtes, surtout avec le V6. Je songe plutôt à la frilosité des lignes, de l’aménagement intérieur et de l’agrément de conduite. Il est vrai que les ingénieurs du constructeur nippon ont conçu la Camry pour un acheteur qui privilégie une conduite parfaitement zen. Je ne dois pas l’être assez !