Une belle chaloupe
Par Michel Crépault
Chaque année, je m’attends à ce que l’Avalon disparaisse du catalogue et, chaque fois, je me trompe (il y a quand même une rumeur provenant du Japon qui rapporte que 2010 serait son chant du cygne). Cette voiture a beau être le contraire d’une apothéose pour un chroniqueur automobile à la recherche de sensations fortes, elle promène de toute évidence avec elle des qualités qui la rendent indispensable à une classe particulière de consommateurs.
Carrosserie
Une seule version au menu, soit la XLS. Quand elle nous parle de l’Avalon, Toyota insiste sur son « élégance suprême ». Bon, bien sûr, l’entreprise est peut-être un peu biaisée… Mais enlevez le superlatif « suprême », et on reste avec quelque chose qui n’est quand même pas un mensonge. Pour une grosse japonaise qui veut séduire de gros Américains, l’Avalon n’a pas besoin de correspondre à des canons de beauté qui font l’unanimité (et encore, quels seraient-ils, s’ils existaient ?), mais elle dégage assurément un certain panache.
Habitacle
Le maintien en solo de la livrée XLS signifie essentiellement que Toyota mise sur la version la plus équipée et se permet même, pour 2010, d’en améliorer l’équipement de série et en option. Rien pour justifier une parade, cela dit. Le simple fait que l’auto soit désormais munie d’une mémoire qui se souvienne autant de votre position de siège préférée que de celle de vos rétroviseurs extérieurs chauffants ne bouscule rien au palmarès des innovations. Mais ça fait toujours plaisir.
Pour sa part, l’ensemble facultatif Premium comprendra à partir de maintenant le système de navigation à DVD, une gâterie qui s’ajoute aux essuie-glaces activés par la pluie, à la chaîne audio JBL supérieure (jusqu’à 13 haut-parleurs, dont un pour les extrêmes graves) et la compatibilité Bluetooth.
Les caractéristiques de série qui dorlotent le proprio ne sont pas à dédaigner non plus : sono à neuf haut-parleurs avec tout le bataclan dernier cri (AM/FM, changeur de 6 CD, capacité MP3, prise d’entrée pour iPod et précâblage pour radio satellite XM), climatisation automatique à deux zones, sièges avant chauffants en cuir, alouette.
Tous les cadrans et les jauges sont particulièrement faciles à consulter grâce à une technologie baptisée Optitron. Manière polie pour Toyota de bien desservir la clientèle mature de l’Avalon qui n’a plus ses yeux de 20 ans. La montre numérique a sa place mais pas nécessairement le tachymètre (qui surveille les tours par minute du moteur qui devraient osciller entre 0 et 2000). L’indicateur de température extérieure est une autre bonne idée, de même que la boussole intégrée au rétroviseur (il ne faut jamais perdre le nord dans un stationnement bondé…).
Mécanique
Un V6 de 3,5 litres à double arbre à cames en tête, archi connu et archi éprouvé développe 268 chevaux et produit un couple optimal de 248 livres-pieds. On l’a jumelé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports à commande électronique (Super ECT) avec levier de vitesses multimode séquentiel et convertisseur de couple à verrouillage.
La sécurité active des occupants est assurée par une panoplie complète dont l’ABS rehaussé par le répartiteur électronique de la force de freinage et l’assistance au freinage, le dispositif de contrôle de la stabilité du véhicule et l’antipatinage, sept coussins gonflables et les appuie-tête actifs (contre les coups de fouet).
Comportement
Dès l’ouverture des généreuses portières, le conducteur et ses passagers sont accueillis par un éclairage d’accueil qui s’empresse de rappeler le luxe à bord, à commencer par le volant et le pommeau de levier de vitesses garnis de bois et gainés de cuir. La lumière rebondit aussi sur les garnitures chromées.
Démarrez, et tout se fait en douceur, l’accélération comme les dépassements. La consommation raisonnable (régulièrement autour des 10 litres aux 100 kilomètres) se révèle un autre atout pour cette auto pourtant lourde. Et spacieuse. Les passagers à l’arrière se la coulent douce, pendant que leurs bagages prennent autant leurs aises dans un coffre volumineux.
Conclusion
L’Avalon XLS 2010 en est peut-être à ses derniers tours de piste au Canada. Son luxe est très agréable sans être déplacé (vous ne vous sentirez pas parvenu), et son comportement routier est à l’image de ses organes mécaniques, c’est-à-dire prévisible. Pour certains conducteurs, c’est le nirvana garanti.
Forces
Lignes discrètement élégantes
Espace à revendre
Construction et finition sans reproche
Faiblesses
Auto trop sage pour épater le voisin
Modèle en manque cruel de renouveau
Nouveautés en 2010
Équipement de série enrichi (mémoire pour le siège du conducteur) et ensemble Premium amélioré