T’es qui toi ?

Daniel Rufiange

Certains véhicules peinent à trouver preneur. Suffit de les regarder ou d’en prendre le volant pour en saisir la raison. Ce n’est pas le cas du Tribeca. Si ses ventes correspondaient à son niveau de qualité, elles se situeraient dans le premier tiers dans la catégorie. Mais voilà : l’image de Subaru traîne de la patte, et même si les cotes de fiabilité du constructeur sont nettement à la hausse, les consommateurs hésitent encore à lui faire confiance. Le Tribeca vaut le détour, mais méfiez-vous car son prix s’envole au gré des options.

Carrosserie

Au cas où vous l’auriez oublié, la génération actuelle du Tribeca a très mal amorcé sa carrière. Souvenez-vous de cet affreux faciès; même les moustiques en avaient peur et l’évitaient ! Subaru a eu beau corriger le tir en remodelant la calandre, difficile de ne pas faire de lien entre ce faux départ et ses ventes plutôt anémiques. Aujourd’hui, la bouille du Tribeca se veut plus sympathique, spécialement à l’arrière où les formes arrondies agissent harmonieusement sur le design.

Offert en trois livrées, les versions de base et Limited demeurent mes choix. La mouture Platinum affiche une facture salée, difficilement justifiable si vous voulez mon avis.

Habitacle

Vous avez envie de subir un choc ? Montez à bord du Tribeca les yeux bandés et, une fois assis, ouvrez-les ! La présentation de la planche de bord et de la console centrale vous ébranlera sûrement. Subaru n’a pas joué la carte du conservatisme en dessinant l’intérieur, et personne ne s’en plaindra. L’œil s’habitue rapidement surtout que l’ergonomie est excellente. Le confort aussi d’ailleurs ! À l’arrière, de la place pour trois autres adultes, même si le Tribeca offre une troisième banquette,cette dernière sera plus utile dans votre garage; vous pourrez ainsi profiter des 2106 litres de chargement alors libérées une fois les sièges abaissés.

Mécanique

L’étape la plus expéditive de l’expérience d’achat d’un Tribeca, c’est le choix de moteur. Seul un engin Boxer à 6 cylindres disposés horizontalement trouve niche sous le capot. Sa puissance, évaluée à 256 chevaux, se veut adéquate, sans plus. La boîte de vitesses à 5 rapports effectue du bon boulot et propose trois modes différents : normal, Sport et Sportshift. Un bon mot pour la très efficace transmission intégrale Subaru qui distribue le couple selon ce que commande la situation.

Comportement

Je n’ai pas d’excès d’euphorie à la suite de mon essai du Tribeca. Toutefois, c’est toujours avec plaisir que j’en ai pris le volant. Subaru a du Volvo dans le nez. Son offre de modèles est limitée, le souci du détail, toujours présent, et on ressent ce lien affectif et cette fidélité entre l’acheteur et la marque. Tout cela se ressent au volant; sans être éberlué, on apprécie le côté prévisible du véhicule ainsi que son degré de confort. Il faut cependant éviter de trop le brasser; La suspension guimauve aura tôt fait de vous donner le mal de mer. Pour ce qui est du freinage, j’ai trouvé que le Tribeca se tirait bien d’affaire, mais cela ne devrait pas vous empêcher de garder vos distances.

De bons mots pour le moteur qui étale sa puissance tout en souplesse et pour la boîte automatique qui se fait presque oublier. Le comportement routier du Tribeca se veut efficace mais plus neutre qu’inspirant.

Conclusion

On ne compte plus les utilitaires sur le marché, sans mentionner les camionnettes, les plus utilitaires de toutes, et les véhicules multisegments. Pour connaître du succès, il faut frapper un grand coup, et le Tribeca n’a actuellement pas les atouts pour passer à l’attaque. De un, son prix fait sérieusement réfléchir, et de deux, le réseau de concessionnaires demeure limité. Néanmoins, si vous avez envie de quelque chose de différent, n’hésitez pas à en faire l’essai; c’est bien l’une des dernières choses gratuite dans l’industrie !

Points forts

–        Qualités intrinsèques du véhicule

–        Accès à la différence

–        Présentation intérieure originale

–        Fiabilité en progression

–        Confort

Points faibles

–        Prix

–        Véhicule encore méconnu

–        Faible valeur de revente