Vision mondiale
Par : Philippe Laguë
Apparu en 2002, le premier VUS de la famille Saturn, le VUE, était l'illustration même de tous les maux qui accablaient cette marque. Affligé d'un physique ingrat, il était recouvert de cette fameuse carrosserie en polymère, si chère à Saturn, et inondé de plastiques bon marché à l'intérieur. Quelqu'un, quelque part, a sérieusement cru qu'on pouvait concurrencer les petits VUS japonais avec un véhicule aussi médiocre.
Carrosserie
"On efface tout et on recommence." Voilà ce qui semble être le mot d'ordre de Saturn. Cette fois, GM a eu recours à ses filiales asiatiques et européennes pour concevoir la deuxième génération du VUE. Sur le plan esthétique, le modèle de deuxième génération a bien meilleure allure que son prédécesseur. La barre n'était pas haute, c'est vrai, mais le résultat est néanmoins flatteur, à défaut de révolutionner le genre. Remarquez, c'est peut-être mieux ainsi, car du côté de GM, quand on ose trop, ça peut donner des résultats, comment dirais-je… hallucinants. L'Aztek, ça vous dit quelque chose ?
Habitacle
Après un premier examen de l'habitacle, le doute n'est plus permis : à Saturn, on est vraiment passé d'un extrême à l'autre. En matière de finition et de qualité d'assemblage, c'est maintenant ce qui se fait de mieux parmi les nombreuses divisions de GM. Il en va de même pour l'ergonomie, exemplaire avec ses commandes simples, d'utilisation intuitive et d'accès facile. Les espaces de rangement sont omniprésents dans l'habitacle et également dans le compartiment à bagages. Les occupants disposent d'un environnement aéré offrant beaucoup d'espace pour la tête et, à l'arrière, pour les jambes. Autre gros progrès : les sièges. Leur confort est appréciable, si ce n'est du rembourrage un peu trop ferme du dossier (à l'arrière surtout). Mais l'amélioration la plus notable, après la finition, est sans nul doute l'insonorisation, nettement supérieure à celle du modèle qu'elle remplace.
Mécanique
Saturn offre à l'acheteur quatre motorisations ainsi que des versions à 2 et à 4 roues motrices. En entrée de gamme, on retrouve le 4-cylindres Ecotec de 2,4 litres (169 chevaux), une motorisation honnête qui n'a rien à envier à ce que propose la concurrence. Saturn propose aussi non pas un, mais trois V6 ; il s'agit, en réalité, des groupes motopropulseurs de la berline Aura, soit des V6 de 3,5 litres (222 chevaux) et de 3,6 litres (257 chevaux), jumelés à une excellente boîte de vitesses automatique à 6 rapports. La nouveauté cette année : le moteur V6 de 3,6 litres est associé à la nouvelle technologie hybride bimode. Ce modèle qui promet des économies de carburant pouvant atteindre 50% remplace le peu convaincant modèle Green Line. Cette technologie hybride bimode développée en collaboration avec Chrysler et BMW a valu au modèle hybride chez Saturn notre prix de la voiture verte de l'année.
Comportement
La métamorphose du VUE se ressent également dans son comportement, combien plus inspiré – et inspirant ! – que celui de son prédécesseur. L'amélioration la plus notable se situe au chapitre de la rigidité. La tenue de route en est la première bénéficiaire et se compare avantageusement à celle d'une berline. Le confort y gagne tout autant, grâce à des trains roulants savamment étudiés. La direction pèche par son grand rayon de braquage, mais elle est précise, et son assistance est bien dosée. Les versions à 4 cylindres ont droit à la direction assistée électrique, beaucoup moins agréable.
Conclusion
Le Saturn VUE est désormais fort bien outillé pour affronter la concurrence. Mieux, c'est la meilleure alternative, du côté américain, aux Honda CR-V, Toyota RAV4, Subaru Forester et autres ténors de la catégorie. La solution était pourtant simple : faire appel aux ressources planétaires de l'empire GM. Mais justement, c'était trop simple… Enfin, mieux vaut tard que jamais, et il se passe désormais des choses très intéressantes du côté de ce constructeur, en particulier Saturn.
Deuxième avis : Daniel Rufiange
Placée face à la réalité peu reluisante de la désuétude de ses modèles, Saturn a entrepris de faire volte-face afin de renouveler l'entièreté de sa gamme. Ç'a débuté avec l'Aura et ça s'est terminé avec l'Astra, cette année. Le VUE y a goûté l'an dernier, lui qui se démarque totalement de son prédécesseur, une excellente chose. Châssis désormais rigide, suspension à quatre roues indépendantes, précision de la direction, bref, les améliorations sont nombreuses et réussies. Cet utilitaire à l'allure jadis plutôt moribonde arbore maintenant des lignes enjouées. " C'est un Saturn… ça ! ", m'a-t-on lancé à plus d'une reprise. Et, comme tout bon petit utilitaire, un moteur à 4 cylindres le rend écologiquement correct. La version hybride ? Malheureusement décevante en matière de consommation de carburant.