Phase 2
par Benoit Charette
Même si le Cayenne fut décrié par bien des amateurs de la marque, force est d’admettre que sa popularité (et celle de la Cayman) a ajouté pas moins de 30 concessionnaires à son réseau nord-américain. Néanmoins, d'autres sérieux concurrents sont arrivés sur le marché récemment et il était temps pour la marque de Stuttgart de rafraîchir ce véhicule.
Carrosserie
Esthétiquement, pas de grands bouleversements. On retrouve toujours la même silhouette, avec un nez plus menaçant grâce aux nouvelles optiques plissées, au capot plus allongé et aux nervures plus prononcées. À l'arrière, les feux et le béquet ont été modifiés, tandis que le vitrage du hayon s'est agrandi. Des nervures sur le capot distinguent la version Turbo des autres membres de la famille. Peut-être plus gracieux que la première génération, mais de là à dire qu’il est joli…
Habitacle
On retrouve sensiblement la même configuration à l’intérieur avec quelques suppléments comme le hayon électrique. Si le prix de base a légèrement diminué, la liste des options s’est allongée. Porsche estime que les acheteurs de Cayenne déboursent en moyenne 7 500 $ en options à l’achat du véhicule, mais le constructeur vise 10 000 $ pour cette génération. Si vous optez pour la suspension à air (4 190 $) et le système de contrôle dynamique du véhicule (4 890 $), voilà déjà plus de 9 000 $ de dépensés. Un intérieur de luxe en cuir avec les garnitures harmonisées se chiffre à 4 390 $. Si vous avez des roues de 21 pouces en option, elles coûtent de 5 800 $ (pour la version Turbo) à 7 600 $ (pour le V6).
Mécanique
Toutes les nouvelles mécaniques sont à injection directe, une première chez Porsche. Cette évolution devrait diminuer la consommation de 15 % et donner plus de puissance. Le V6 de 3,6 litres (de chez Volkswagen) développe 290 chevaux, 40 de plus que l’ancienne version. Le gain en matière de performances est notable, et la boîte manuelle à six vitesses tire le meilleur parti de cette mécanique. Le Cayenne S V8 passe de 4,5 à 4,8 litres et de 340 à 385 chevaux. L’excellente boîte automatique à six rapports met un certain temps à arracher le véhicule de son immobilisme (un brin d’embonpoint), mais une fois lancé, plus de problème. Enfin, le tout puissant Cayenne Turbo déploie maintenant 500 chevaux (50 de plus). Les performances sont hallucinantes: 0 à 100 km/h en 5,1 secondes et une vitesse de pointe de… 275 km/h! Et comme si cela n’était pas suffisant, Porsche ajoute cette année un bouton sport qui autorise une réponse du moteur plus spontanée et un comportement routier plus dynamique pour les véhicules équipés des suspensions à air et du contrôle actif du roulis.
Comportement
Les 290 chevaux du V6 sont amplement suffisants pour apprécier les qualités routières du véhicule. Porsche estime que 70 % des acheteurs opteront toutefois pour le V8. Le Cayenne Turbo est un véritable missile routier. Il est doté de série du PASM (suspension à air) et du PDCC (contrôle actif du roulis), qui restent disponibles en option sur le Cayenne et le Cayenne S. Même à 9 000 $, elles sont fortement conseillées, car le PDCC limite considérablement les mouvements de caisse du véhicule. Vous pouvez attaquer une courbe à une vitesse supra légale en toute quiétude. Le Cayenne S offre le meilleur compromis. Il n’y a pas les accélérations extraterrestres du Turbo, mais plus qu’il n’en faut pour dépasser aisément deux semi-remorques.
Conclusion
Arrivé à mi-parcours, le Cayenne prend un nouvel élan et vise à retrouver ses premiers chiffres de vente. Toutefois, les responsables allemands nous ont bien avertis qu’il n’y aurait pas de rabais, peu importe les circonstances. Porsche préfère perdre des parts de marché que de vendre à rabais. Alors il faudra encore faire des heures supplémentaires!
Forces
Superbe confort, Tenue de route épatante Excellents moteurs
Faiblesses
Coût des options Consommation démesurée (Turbo) Temps de réponse de la boîte automatique à revoir
2e opinion par Carl Nadeau
La décision de Porsche de se lancer dans le lucratif marché des VUS est une idée de génie. Non seulement Porsche fait-il des profits mirobolants (en partie réinvestis dans l’ingénierie de tous ses modèles sportifs), mais le Cayenne a du mérite. Sa refonte a été faite, à l’instar des autres modèles, tout en évolution, sans révolution. C’est une partie du charme de ce constructeur: des produits bien nés qui ne cessent de s’améliorer. Le Cayenne est un Porsche à part entière, il a une excellente tenue de route pour sa catégorie, son habitacle est fait pour que le conducteur s’y sente à l’aise, et il est là pour rester, qu’on se le tienne pour dit!