Toujours sans concession
Par : Nadine Filion
L'un des vrais. Le Nissan Xterra est l'un des seuls vrais 4 x 4 encore offerts sur le marché. Ce dur de dur ne fait aucune concession dans le seul but de préserver ses qualités hors route. Vous aimez les utilitaires doucereux aux balades complaisantes? Tournez la page, le Xterra n'est pas pour vous.
Carrosserie
Le design est viril, et la calandre, imposante : encore aujourd'hui, l'allure Tonka du Nissan Xterra sert bien sa cause d'aventurier des grands bois. La garde au sol est si élevée que les marchepieds sont nécessaires pour une utilisation urbaine. C'est sur la plateforme F-Alpha, qui accueille également les Titan et Armada, qu'est assemblé le Xterra. L'utilitaire mise donc sur les véritables gênes d'un châssis à échelle de camion. Il s'offre en trois versions : de base S, Tout-terrain et SE. Personnellement, j'ai un faible pour la version Tout-terrain avec ses plaques de protection, ses pneus "Rugged Trail", son contrôle de l'adhérence en descente, son assistance au démarrage en côte et son différentiel arrière à blocage électronique avec commande au tableau de bord.
Habitacle
Simple et fonctionnel, l'intérieur du Xterra. Les matériaux ont été choisis pour leur durabilité, et c'est fort logique. Mais voilà que ça se traduit par un revêtement de plastique rêche, un recouvrement de sièges aride et, dans l'espace de chargement, par un plateau plastifié plus facile à nettoyer que le tapis – mais qui fait valser à l'infini les sacs d'épicerie non sécurisés. Sur la banquette, l'espace est vaste, merci au renflement du toit. Par contre, pour y accéder, les occupants doivent se métamorphoser en acrobates : la marche est haute, en plus d'être obstruée par les proéminentes arches de roue. Rabattue (facilement, en configuration 60/40), cette banquette dégage un vaste espace de chargement. Le hayon est cependant lourd à manier – du genre " pour homme seulement ", celui-là. Un dernier mot : le Xterra n'offre pas les sièges à réglage électrique, pas même dans sa version SE qui exige pourtant plus de 36 000 $.
Mécanique
Pas de concession pour le Xterra, disions-nous plus haut ? C'est donc un véritable système à 4RM qui monte à bord, avec sa gamme à bas régime. Sous le capot, un seul moteur, un V6 de 4 litres qui développe 261 chevaux. Dit comme ça, ça peut sembler impressionnant, mais le Xterra pèse lourd dans la balance, et le propulser nécessite une telle puissance. Le contrecoup ? La facture à la pompe… La consolation ? Une capacité de remorquage de 2268 kilos (5000 livres). C'est une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports qui équipe les versions S et Tout-terrain. L'automatique à 5 rapports est offerte en option, mais elle monte de série sur la variante SE. Toujours pas de mode séquentiel pour cette boîte, et c'est bien dommage. Comme tout 4 x 4 qui se respecte, le Xterra compte, pour sa suspension arrière, sur un essieu rigide et des ressorts à lames. L'ABS est de série, de même que le système de contrôle de la stabilité. Par contre, on ne retrouve pas les coussins et les rideaux de sécurité gonflables latéraux sur toutes les versions.
Comportement
Si vous êtes encore à nous lire, c'est que vous êtes prêt à accepter, en puriste du hors-route, les caractéristiques suivantes : une suspension arrière qui sautille sur les cahots, dans une balade plus rock'n roll que ne le voudrait votre grand-mère; une direction maniable en situation orageuse, qui se fait moins précise sur l'autoroute; enfin, l'impression de rouler dans un camion qui se fait sentir en virage, où la garde au sol surélevée devient un handicap. Personnellement, j'apprécie ce caractère brut – je l'ai souvent dit, si j'avais à faire l'achat d'un seul véhicule, ce serait le Jeep Wrangler que je choisirais. Alors, imaginez à quel point le Xterra tombe dans mes cordes. Reste que je lui reproche des démarrages lourds et peu athlétiques ainsi qu'un freinage qui manque de mordant.
Conclusion
Le Xterra a vieilli. Étonnamment, sa technologie à 4RM est encore à point – peut-être parce qu'il ne reste presque plus de véritables 4 x 4 sur le marché. Par contre, l'utilitaire a pris des rides au chapitre de ses équipements. Pas d'innovation, pas de coussins latéraux pour toutes les versions, pas de mode séquentiel pour la boîte automatique… On en ferait moins de cas si le prix affiché à l'étiquette était le même qu'aux États-Unis (à partir de 27 000 $), mais de ce côté-ci de la frontière, l'utilitaire à mi-chemin entre les compacts et les intermédiaires a l'arrogance de demander plus ou moins 35 000 $…
Deuxième avis : Daniel Rufiange
Ils sont rares les utilitaires qui le sont vraiment. Le Xterra fait partie de cette catégorie. Ce véritable joujou pour adulte affiche une conception qui fait de lui un vrai véhicule pratique et capable de s'aventurer hors des sentiers battus. Oubliez les fioritures et les touches de fantaisie; tout sur le Xterra trahit sa véritable vocation. Sa garde au sol élevée lui permet de franchir les obstacles qui se dressent devant lui, son habitacle avec plancher lavable ne demande qu'à être sali, et la trousse de premier soin comprise à l'intérieur est là pour guérir les petits bobos des vrais aventuriers. De plus, il tire aisément les charges qu'on lui impose grâce à son moteur V6 de 4 litres, peu économique, mais travaillant comme pas deux.