Encore pertinent ?
Daniel Rufiange
Il a déjà fait saliver bon nombre de Québécois qui se disaient : « Un jour, j‘en aurez un ! C’était il y a 20 ans, alors que le prix du carburant et les questions environnementales se situaient plutôt loin sur les listes de priorités. Aujourd’hui, si certains rêvent encore de se parader au volant d’un Pathfinder, ils auront tôt fait de déchanter en analysant ce que ce monstre coûte à rouler, sans parler de sa facture à l’achat. Heureusement, le moteur V8 a été abandonné, et seul un V6 est toujours au catalogue. Il reste qu’il ne faut pas compter ses sous pour rouler en Pathfinder. Et vous connaissez autant que moi le contexte actuel…
Carrosserie
Je l’avoue sans retenue, les lignes du Pathfinder – et par ricochet celles de tous les camions Nissan – me plaisent beaucoup. Le design de la calandre massive et chromée est une preuve qu’on peut très bien présenter des lignes masculines sans pour autant sombrer dans le mauvais goût et l’exagération, comme le fait Ford avec ses robustes camions F350 et F450, par exemple.
Les passages de roues enflés ne font qu’accentuer le caractère robuste du véhicule, et c’est sans parler de sa taille imposante; je plains d’emblée ceux qui se trouvent coincés derrière dans la circulation lourde.
Habitacle
Si j’ai un reproche majeur à adresser à Nissan, c’est bien à propos de ses intérieurs. Ils ont longtemps été rabroués sur la piètre qualité des habitacles qu’ils offraient, et même si le tir a été un tant soit peu corrigé, il reste du travail à faire. Pour la facture exigée, nous devrions trouver mieux. De plus, les bruits de craquement sont toujours présents, résultat d’un assemblage déficient. Quant à la présentation visuelle, ça demeure une question de goût, mais ça manque de dynamisme, à mon avis.
Tout n’est cependant pas noir à l’intérieur du Pathfinder. On profite de beaucoup d’espace, même quand on se glisse à la troisième banquette. L a position de conduite est bonne et nous confère la sensation de dominer la route. Le confort des sièges est bon, et du niveau de luxe offert à bord se dégage une sensation de richesse.
Mécanique
Le Pathfinder est victime de ses propres capacités. Muni d’un V8, il se transforme en bête de travail impressionnante et ses 2212 kilos se laissent trimballer sans trop de difficultés. Toutefois, les contextes économique et pétrolier rendent impopulaires les grosses motorisations au point où Nissan n’offre maintenant qu’un seul engin, un V6 de 4 litres, bon pour 266 chevaux. Ce moteur s’acquitte relativement bien de sa tâche, mais quelque chose cloche quand on enfonce l’accélérateur; ça travaille fort sous le capot; la sensation inverse serait de propulser une versa avec un V8 ! Quoique ça pourrait être amusant !
Au chapitre des plus, mentionnons une transmission à quatre roues motrices complète et très efficace qui rend pratiquement impossible l’embourbement. Combinez cela à la structure toute camion du Pathfinder – lire ici châssis en échelle – et vous comprendrez que ce véhicule est demeuré fidèle à sa vocation première, c'est-à-dire d’être un utilitaire d’abord.
Comportement
C’est donc dire que le Pathfinder se comporte comme un camion d’abord, et c’est qu’on apprécie de lui. Nissan a fait de l’excellent travail afin de le rendre civilisé sur la route au point où, sur une belle surface, le confort prime. Par contre, ses qualités de camions se transforment en défaut lors de manœuvres d’évitement, sans parler du freinage qui donne rapidement mal au cœur; c’est inévitable quand on affiche un surplus de poids !
Conclusion
Le Pathfinder a évolué au point qu’il s’agit aujourd’hui d’un utilitaire qui agence robustesse et raffinement. Le hic, c’est que les gens l’aimaient comme il était avant. Ces derniers se tournent maintenant vers d’autres produits moins chers comme le Jeep Wrangler. Les ventes du Pathfinder souffrent, et, pour assurer sa survie, Nissan aurait avantage à simplifier l’offre.
Points forts
– Allure réussie
– Espace intérieur généreux
– Troisième banquette utilisable
– Capacités hors route
Points faibles
– Consommation
– Qualité de l’habitacle décevante considérant la facture
– Présentation intérieure fade