Ange ou démon !
Par : Hugues Gonnot
La Maxima n'a jamais eu l'aura sportive de ses concurrentes allemandes. Et pourtant, elle est loin d'être une voiture pépère et colle en fait plutôt bien à la nouvelle philosophie de Nissan, c'est-à-dire fabriquer des voitures plus excitantes. Car les entrailles de l'engin valent qu'on passe au-delà des lignes, disons, très classiques.
Carrosserie
Cette génération de Maxima a été dessinée à une époque où Nissan ne portait pas encore l'attention requise à l'esthétique de ses voitures (les choses ont changé depuis; voir l'actuelle Altima) et ses lignes commencent à dater. Malgré tout, les modifications de l'an dernier lui ont fait du bien avec une calandre actualisée et de nouveaux phares avant au xénon, assez inspirés par les tendances tuning. Le coffre est grand et bien découpé avec – ce n'est pas toujours le cas dans cette catégorie – une banquette arrière rabattable.
Mécanique
La gamme Maxima vient avec un seul moteur, mais quel moteur ! Le V6 de 3,5 litres installé depuis l'an dernier développe la coquette puissance de 255 chevaux et, surtout, déborde de couple à tous les régimes. Ce moteur transforme la voiture en une berline sportive, spécialement lorsqu'il est accouplé à la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, à l'étagement impeccable (disponible uniquement sur la SE). Il monte joyeusement dans les tours, prodiguant de sympathiques sensations de conduite.
Comportement
Le point fort de la Maxima est aussi son talon d'Achille. Dans le cas de la version SE, 255 chevaux sur les roues avant via une boîte manuelle et sans la moindre béquille électronique rendent la motricité défaillante, spécialement sous la pluie. La Maxima demande alors d'être manipulée avec circonspection et discernement. Pour les moins sportifs, voulant malgré tout profiter d'une réserve de puissance confortable, il est fortement recommandé de regarder du côté de la boîte automatique, très bien étagée aussi, qui vient de plus avec l'antipatinage. Automatique ou manuelle, vous aurez de toute façon des effets de couple dans le volant. Hormis le problème de motricité, la conduite de la Maxima est plutôt sympathique. Le châssis fait un excellent travail et l'agrément de conduite sur route est réel : prise de roulis limitée et amortissement impeccable des irrégularités. Les freins sont puissants et progressifs.
Habitacle
L'ambiance intérieure n'engendre pas la gaieté au premier abord, mais au fil des kilomètres, la Maxima s'avère très agréable. La finition est de bonne qualité et l'ergonomie générale est excellente, si ce n'est le levier de la boîte manuelle, qui est un peu trop avancé, et quelques détails mineurs agaçants (boutons de la trappe à essence et du coffre peu visibles et le réglage en hauteur de l'accoudoir constamment dans le coude). La position de conduite est facile à trouver mais les pédales sont un peu trop hautes, spécialement l'embrayage, qui a une course légèrement trop longue. Pour différencier ses versions, Nissan a décidé de créer trois saveurs : la GXE est le modèle de base (déjà parfaitement équipé), la SE est la sportive (sièges sport, pédales spécifiques, finition titane pour la planche de bord) et la GLE est la luxueuse (finition bois, synthétique malheureusement) et la mieux équipée puisqu'elle ne peut recevoir aucune option. Un système de son Bose de très bonne qualité (sept haut-parleurs, un haut-parleur de graves, 200 watts) est disponible (en option sur la SE, de série sur la GLE).
Conclusion
Grâce à son moteur, la Maxima est sensiblement plus enjouée que la plupart de ses concurrentes. De plus, ses tarifs restent plutôt raisonnables en regard des prestations et de l'équipement proposés. Alors, reste à savoir ce que vous attendez de la Maxima : qu'elle soit ange ou démon, c'est-à-dire manuelle ou automatique?
Forces
Moteur enjoué
Rapport prix-prestations
Faiblesses
Motricité avec la boîte manuelle
Effets de couple dans le volant
Deuxième avis
La Maxima se retrouve en tête de liste des voitures de luxe d'entrée de gamme. Une catégorie chargée et extrêmement compétitive qui offre des véhicules parmi les plus intéressants sur le marché. De toute évidence, vous ne serez pas foudroyé par la ligne sensuelle de la Maxima. Mais quelques minutes derrière le volant réussiront à vous convaincre du potentiel de cette berline. Sous des dehors sobre et sans fioritures, la nouvelle Maxima cache un cœur gros comme ça et des performances capables de faire rougir plusieurs berlines sport beaucoup plus dispendieuses. Ce sont 255 chevaux de plaisir abordable et une fiabilité sans tache. Une grande routière qui ne se donne pas des airs de grande diva.