Bien vieillir
Par Philippe Laguë
La Honda Accord et la Toyota Camry sont les reines de la catégorie des berlines intermédiaires, mais depuis que Nissan a remplacé la défunte Stanza par l’Altima, en 1993, celle-ci a connu une progression constante, au point de talonner les deux autres au chapitre des ventes.
CARROSSERIE
Le coupé et la berline utilisent la même plateforme, mais, vocation oblige, le premier est moins long, moins haut, et son empattement est plus court. Dans les deux configurations, le coffre arrière est généreux en espace, mais, dans la version hybride, ça se gâte sérieusement en raison de la présence de la batterie derrière le dossier de la banquette, lequel ne s’incline pas, de surcroît.
Le coupé a de la gueule, ce qui est une bonne chose car c’est le critère numéro 1 pour la clientèle cible. Quant à la berline, elle vieillit très bien.
HABITACLE
Lorsque Renault s’est porté acquéreur de Nissan, la qualité d’assemblage en a pris un coup, surtout la finition. On était loin des standards japonais, et plus près des Américains… Au moins, les critiques ont été entendues, et le tir a été corrigé. Il y a moins de plastique qu’auparavant, et la qualité de construction s’est nettement améliorée, tout comme l’insonorisation.
L’habitacle est confortable, à l’avant comme à l’arrière. Le conducteur prend place dans un gros baquet bien rembourré; le maintien latéral est correct, mais il pourrait y en avoir un peu plus. À l’arrière, l’espace pour la tête et les jambes est satisfaisant, mais il y en a moins que dans une Accord, une Camry ou une Malibu. Dans le coupé, c’est radical : seuls des enfants pourront prendre place à l’arrière.
MÉCANIQUE
Malgré la réticence du grand patron, Carlos Ghosn, la gamme Nissan compte finalement une voiture hybride. C’est l’Altima qui a été choisie, et Nissan a tout simplement acheté la technologie de sa rivale, Toyota. Adaptée par Nissan, elle n'a pas le même raffinement, le passage du mode carburant au mode électricité étant plus brusque dans l'Altima que dans la Camry, tout comme les accélérations. Sinon, on retrouve cette douceur propre aux engins hybrides. Les deux motorisations régulières de cette berline brillaient déjà par leur petite soif, et l'Altima Hybrid fait encore mieux : nous avons obtenu une moyenne de 7,5 litres aux 100 kilomètres, ce qui est vraiment impressionnant pour une berline intermédiaire. Avec une conduite éconergétique, nous avons même réussi à obtenir 6,6 litres aux 100 kilomètres.
Deux autres motorisations sont offertes : un 4-cylindres de 2,5 litres et un V6 de 3,5 litres. Ce solide trio de moteurs constitue l'une des principales forces de l'Altima qui n'a rien à envier à l'Accord ou à la Camry à ce chapitre. Le seul hic, c'est que ces moteurs sont jumelés à une boîte de vitesses à variation continue (CVT). Il faut aimer, ce qui n'est pas mon cas. Le but est d'optimiser la consommation de carburant et force est d'admettre que c'est réussi, alors je m'incline. Une boîte manuelle à 6 rapports est également offerte, mais pas dans l'hybride.
COMPORTEMENT
Autre point en faveur de l'Altima face à l'Accord et à la Camry : sa conduite plus affirmée et moins ennuyeuse. Tout part de la direction, précise et parfaitement dosée. Le comportement général est dans la même veine : l'aplomb de cette berline lui donne une touche plus européenne, qui la démarque de ses compatriotes.
Le confort n'est nullement altéré par les qualités routières, preuve de l'équilibre remarquable de l'Altima qui repose sur une excellente plateforme. La douceur de roulement a beaucoup contribué à la réputation des voitures japonaises, et ça se confirme une fois de plus avec l'Altima.
CONCLUSION
Même si elle vit dans l'ombre de l'Accord et de la Camry, l'Altima n'a rien à leur envier et demeure l’une des meilleures voitures de ce créneau hautement concurrentiel. En plus de posséder les qualités habituelles des voitures japonaises – qualité de construction, confort, fiabilité –, elle montre plus de caractère, de dynamisme que la plupart de ses compatriotes, trop aseptisées au goût de plusieurs.
FORCES
– Lignes qui vieillissent bien
– Finition en progrès
– Trio de moteurs
– Consommation frugale
– Conduite inspirée
– Fiabilité
FAIBLESSES
– Petit coffre (Hybrid)
– Places arrière symboliques (coupé)
– Sièges manquent de maintien
– Changement de mode brusque (Hybrid)
NOUVEAUTÉS EN 2010
Aucun changement majeur (à confirmer)