Une intermédiaire jeune

Par : Jean-Pierre Bouchard

L'Altima fait partie de la grande famille des intermédiaires, une catégorie de voitures qui n'a certes pas la vie facile compte tenu de la féroce concurrence. Car chacune veut loger à l'enseigne de la popularité : la nouvelle génération de la Honda Accord, par exemple. Et pourquoi pas non plus celle de la Chevrolet Malibu. Malgré tout, la nippone assemblée au pays de l'oncle Sam se tire fort bien d'affaire.

Carrosserie

L'actuelle génération entame sa troisième année modèle. L'an dernier, le constructeur a ajouté une configuration coupé au catalogue. Celle-ci utilise la même plateforme que la berline, mais elle affiche des dimensions un peu moins généreuses sur le plan de l'empattement, de la longueur et de la hauteur. C'est normal : l'idée étant de créer une forme ramassée et de lui donner une allure sportive.

Habitacle

L'habitacle de la berline est d'accès facile. À l'avant, le conducteur et le passager prennent place dans des sièges fermes mais confortables. Je dois avouer toutefois que ceux de ma version d'essai étaient d'une dureté surprenante. Dur pour le séant ! Le conducteur bénéficie d'une bonne position de conduite. Le volant est inclinable et télescopique, alors que l'assise est réglable en hauteur. Le réglage du soutien lombaire est malheureusement offert en option. Le dégagement pour la tête et les jambes conviendra aux personnes de grande taille. La visibilité est bonne du côté de la berline, mais celle du coupé est inadéquate des trois quarts arrière. Les matériaux utilisés sont d'assez bonne qualité. Certains plastiques respirent toutefois le " Made in China ". La firme JD Power classe Nissan en dessous de la moyenne au chapitre de la qualité initiale. À un point, toutefois, de… BMW. À l'occasion de mon essai, surtout du coupé, certains craquements émanaient du tableau de bord. L'instrumentation est facile à consulter, et les commandes sont à portée de la main. L'Altima est dotée, de série, d'un bouton pour démarrer la voiture sans clé. Mine de rien, cette caractéristique n'équipe même pas, de série, certaines voitures haut de gamme. La banquette arrière est basse, mais elle fournit un confort approprié. La grande ouverture des portes facilite également l'accès. Du côté du coupé, l'exercice est périlleux. Les passagers profitent d'un bon dégagement pour les jambes et la tête du côté de la berline. Réservez les places arrière du coupé aux enfants. Le volume de chargement de la berline est généreux. Ce qui n'est pas le cas du coupé dont le dégagement du coffre en hauteur est insuffisant. Parfait pour des sacs de golf.

Mécanique

La berline et le coupé Altima peuvent être équipés d'un 4 cylindres de 2,5 litres de 175 chevaux ou d'un V6 de 3,5 litres de 270 chevaux. Les deux sont jumelés à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou, en option, à une boîte à variation continue (CVT). Le plus petit des moteurs fournit des performances suffisantes dans la plupart des circonstances. La CVT fonctionne ordinairement avec conviction et discrétion. Le 4 cylindres est frugal en carburant. Le V6, lui, n'est rien de moins que puissant en termes d'accélérations et de reprises. Le train avant prend rapidement l'épouvante au moment d'accélérer fortement. C'est l'effet de couple. L'Altima peut également être livrée en version hybride. Cette technologie, issue de Toyota, est performante et sobre en carburant.

Comportement

Le tempérament de l'Altima est moins pantouflard que celui de la Camry. Un tantinet plus sportif que l'imposante Accord. La suspension amortit la plupart des imperfections de la route, mais certaines réactions restent fermes. Les versions équipées du 3,5 litres ont un meilleur tempérament en ce qui concerne la tenue de route. Le dosage de la direction est heureux. La maniabilité est impeccable. L'Altima est une voiture prévisible et dont la conduite est rassurante. Le contrôle dynamique du véhicule et le système d'antipatinage à l'accélération ne sont offerts que sur l'Altima V6. Dommage. La Honda Accord en est dotée de série.

Conclusion

L'intermédiaire de Nissan mérite d'être ajoutée à la liste des choix sérieux. La valeur de revente est en plus excellente. Et son design contemporain ainsi que ses dimensions raisonnables en font une voiture attrayante pour un jeune couple qui ne veut pas avoir l'air vieux avant son temps.

Deuxième avis : Alexandre Crépault

Business is business, disent les Chinois. Et quand vient le temps de parler affaires, l'Altima a toujours la réponse. Un coupé ou une berline ? À essence ou hybride ? Pour 80 % des acheteurs, il existe une Nissan Altima capable de répondre à leurs besoins. Le prix y est, l'allure, également, et les performances ne sont pas à la traîne. Bien que l'Altima se présente davantage comme un moyen de transport plutôt qu'un jouet pour adultes, elle excelle au plan du comportement dans sa catégorie. On se retrouve même à prendre goût à la boîte de vitesses CVT qui, au fil des kilomètres, nous force à remettre en question l'utilité d'une troisième pédale dans une telle voiture.