Finie, l’ère du parent pauvre!
Par Nadine Filion
Mine de rien, cette deuxième génération d’Outlander remet Mitsubishi sur la carte. Nouvelle allure, nouvelle plateforme, troisième banquette, moteur plus puissant, nouvelle boîte séquentielle… Bref, l’utilitaire compact de Mitsubishi n’a plus rien du parent pauvre de la catégorie.
Carrosserie
L’Outlander partage sa plateforme d’assemblage (GS) avec la nouvelle Lancer et… l’éventuelle Evo X. Ce n’est pas rien, avouez-le. Le châssis est rigide, et les ingénieurs ont pensé qu’il serait avantageux de doter le véhicule d’un toit en aluminium afin d’en abaisser le centre de gravité. Force est de leur donner raison. Côté allure, l’Outlander prend du galon, d’abord parce qu’il est désormais en mesure d’accueillir une troisième banquette. Ensuite, il arbore des lignes plus nettes et fort agréables au coup d’œil, bien qu’elles rappellent à l’occasion le Toyota RAV4. On ne lui reproche que son hayon au style tourmenté, mais ce péché est bien vite pardonné quand on constate que ledit hayon s’ouvre en deux parties. Non seulement cela facilite les manœuvres de chargement, mais la partie inférieure peut se transformer en tablette. Très pratique au moment des pauses routières!
Habitacle
Mis à part un revêtement en plastique des plus communs, l’intérieur de l’Outlander est convivial. Au moins, les matériaux sont bien assemblés. L’insonorisation est de qualité, et les sièges sont enveloppants. Dans les versions de base, le velours qui tapisse sièges et portières flatte l’épiderme, tandis que le revêtement de cuir surpiqué de blanc, dans les variantes haut de gamme, est d’un bel effet. Les rangements ne manquent pas, et le tableau de bord est particulièrement réussi – il rappelle un peu ceux proposés par Audi. En outre, en s’allongeant de 90 mm, en s’élargissant de 50 mm et en accueillant une troisième banquette (version XLS seulement), l’Outlander passe dans la cour des grands. Certes, la manipulation du siège d’appoint demande un temps d’apprivoisement, mais cette banquette supplémentaire se révèle des plus pratiques si on veut accueillir temporairement deux passagers de plus – à condition que ceux-ci acceptent d’observer leurs genoux de près.
Mécanique
Peut-être vous souvenez-vous du moteur quatre cylindres de 160 pathétiques chevaux qui équipait l’ancien Outlander? Eh bien, l’époque de ces accélérations sans vigueur est révolue. En effet, le V6 (3,0 l) se fait 37 % plus puissant, tout doux, et il se modernise sur le plan technique. Sa puissance est transmise au moyen d’une nouvelle boîte automatique six rapports avec, s’il vous plaît, commandes séquentielles au volant (XLS). La traction intégrale peut être commandée – et elle offre, quel bonheur, le verrouillage manuel de la répartition du couple entre les essieux à 50/50.
Comportement
Sur la route, l’Outlander a un petit quelque chose de sportif. C’est fort plaisant! Est-ce en raison de sa direction précise ou de sa suspension (indépendante) plus ferme que la moyenne? De son empattement qui s’est allongé de 45 mm et qui autorise une meilleure tenue de route? Une chose est sûre, il permet une conduite plus raffinée que son prédécesseur et s’agrippe fermement au bitume. Le V6 de 220 chevaux offre des accélérations dynamiques, rehaussées par une boîte aux six rapports bien étagés. Le plaisir augmente d’un cran à bord de la version XLS, qui propose le passage des vitesses au volant. Je sais, je sais, on dit souvent que ces modes manuels ne sont que de la poudre aux yeux et que les conducteurs en usent les premiers jours pour ensuite les délaisser à tout jamais. Eh bien, j’ai de petites nouvelles pour vous: tout juste nichées au bout des doigts, les palettes du Outlander répondent instantanément. Ô, bonheur!
Conclusion
L’Outlander peut se targuer d’être désormais un joueur sérieux dont les compétiteurs devront tenir compte, avec un prix de base légèrement au-dessus des 25 000 $. Par contre, si l’on se montre gourmand et qu’on commande la traction intégrale, le démarrage sans clé et le système de navigation (ce dernier, à 4000 $, est indissociable du centre de divertissement), la facture grimpe rapidement à 37 000 $. On se console en pensant à la garantie de 10 ans sur le groupe motopropulseur – la plus généreuse de l’industrie – et au fait que tous les dispositifs de sécurité sont de série, à commencer par sept coussins gonflables.
Forces
Troisième banquette Transmission: des commandes au volant! Hayon qui s’ouvre en deux parties Garantie de 10 ans
Faiblesses
La facture grimpe vite… Les passagers nos 6 et 7 devront observer leurs genoux de près… Revêtement intérieur en plastique plutôt commun
2e opinion Hugues Gonnot
L’ancien Outlander était un véhicule correct mais qui ne présentait pas grand intérêt. Avec le nouveau, les choses bougent. Passez sur le style extérieur un peu biscornu pour retenir l’apparition d’un V6 pétant de santé et secondé par une excellente boîte automatique, une troisième rangée de sièges pour dépanner, un accès au coffre très facile grâce à un hayon bien dessiné, un équipement au goût du jour et une finition intérieure de bonne qualité. Par contre, on est assis vraiment très haut et, pour compenser l’indispensable prise de roulis qui en résulte, les suspensions sont trop fermes. Chose certaine, le nouvel Outlander a de quoi lutter contre les CR-V et autres RAV4. Le plus gros obstacle risque encore d’être le manque d’image de Mitsubishi au Canada.