Double personnalité
Par Alexandre Crépault
La famille Lancer n’a jamais été aussi complète. On compte maintenant quatre modèles à traction (Lancer DE, SE, GT et GTS) et trois modèles à transmission intégrale (Ralliart/Evolution, GSR et MR). On peut tous les obtenir en version berline ou en version Sportback pour ce qui est de la GTS et de la Ralliart.
Carrosserie
Depuis l’introduction de la huitième génération de Lancer en 2007, le langage du style chez Mitsubishi a littéralement fait volte-face. Fini les boîtes à savon ! La Lancer présente maintenant une allure moderne, des lignes saillantes qui semblent avoir été taillées au couteau. La partie avant se révèle plus dynamique que jamais grâce aux phares effilés et à la calandre massive en forme de trapèze. L’exercice est encore plus marquant sur les modèles Ralliart et Evolution : la bouche géante, complètement noire, laisse entrevoir le refroidisseur d’air du turbo. Par les trois trappes d’air sur le capot, ces deux versions s’affichent clairement comme des engins de performance. La haute ceinture du coffre et les lignes fluides du hayon confirment l’orientation athlétique de la Lancer et en font l’une des familiales les plus sportives sur le marché.
Habitacle
Toutes les variantes de la Lancer partagent le même habitacle de base. Deux imposants cadrans, de couleur argent, dominent le tableau de bord. Sur les modèles Ralliart et Evolution, les bancs Recaro, le volant gainé de cuir et le levier de vitesses en aluminium transforment en « sportive » l’apparence autrement sobre de l’habitacle. Une chaîne audio performante Rockford Fosgate peut être installée en option ainsi qu’un système de navigation comme accessoire.
Mécanique
Vous avez l’embarras du choix. Le moteur de base, un 4-cylindres MIVEC de 2 litres, développe une puissance de 152 chevaux et produit un couple de 146 livres-pieds. Très respectable. Qu’on l’équipe de la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports ou de l’automatique CVT, sa consommation de carburant demeure à peu près identique. Le modèle GTS propose un moteur à 4 cylindres MIVEC d’une cylindrée de 2,4 litres. La capacité plus grande de carburant dans la chambre de combustion lui permet d’atteindre 168 chevaux et de produire un couple de 167 livres-pieds. La hausse de puissance n’a rien de renversant, il en va de même avec la consommation de l’engin. Quant aux versions Ralliart et Evolution, elles utilisent un moteur turbocompressé au lieu d’un moteur plus gros. La Ralliart arrive à lui extirper 237 chevaux et 253 livres-pieds; l’Evolution, quant à elle, nous donne 300 livres-pieds et pratiquement autant de puissance. Sa grande vigueur peut être attribuée à une augmentation de la pression du turbo. Elle profite, de plus, de pièces internes plus solides qui assurent la fiabilité de sa mécanique. Toute cette puissance peut être envoyée aux quatre roues grâce à une boîte de vitesses à double embrayage. Seul le modèle Evolution GSR offre une boîte manuelle dotée de 5 rapports. Un indice d’octane minimum de 91 et une forte consommation de carburant en font une assidue des pompes à essence.
Comportement
Il y a un monde de différences entre les modèles atmosphérique et turbocompressé de la Lancer. Qu’on préfère le moteur de 2 litres ou celui de 2,4 litres, on parle de performances honnêtes qui peuvent affronter la concurrence sans rougir. On peut ne pas aimer les boîtes CVT; celle de la Lancer fait du bon boulot, c’est indubitable. Les roues de 18 pouces et les barres stabilisatrices plus volumineuses de la GTS aident cette dernière à maintenir une bonne position en courbes. Toutefois, si on veut de la performance, il faut aller du côté de la Ralliart et de l’Evolution. Ce qui frappe au premier abord, c’est la rigidité du châssis. Le court délai de réaction du turbo impressionne également. Aussitôt le pied sur l’accélérateur, la turbine simple envoie une charge d’air supplémentaire au moteur qui grimpe en régime avec force. La boîte de vitesses à double embrayage change de rapport en une fraction de seconde, surtout sur le mode Sport. Cependant, sa souplesse dans le trafic laisse à désirer. Quant à la boîte manuelle de l’Evolution GSR, l’absence d’un sixième rapport fait de cette dernière une piètre voiture de croisière.
Conclusion
La Lancer possède plusieurs cartes dans son jeu qui la rendent féroce face à ses rivales, tant les berlines et les familiales compactes que les sportives à transmission intégrale comme les Subaru WRX et STi. Si Mitsubishi peut corriger certains détails irritants, comme l’absence d’une boîte manuelle à 6 rapports, l’affaire sera « ketchup ».
Force
Une familiale aux allures sportives
Moteur turbocompressé performant
Transmission intégrale
Faiblesse
Absence d’une boîte manuelle 6 rapports
Modèles turbo qui consomment
Intérieur moyen