Devoirs et plaisirs
Amyot Bachand
Deux versions retiennent notre attention cette année, l’une pour son aspect pratique, l’autre pour son côté sportif : les Sportback et la Ralliart. Les deux nous ont plu pour leurs qualités intrinsèques, même si elles ne sont pas parfaites.
Carrosserie
La berline Ralliart attire l’oeil avec sa gueule de métèque, ses jupes serrées et son becquet surélevé, tout comme la version OZ Rally de la gamme Lancer. Mais cette fois, c’est sérieux puisque sous ses dehors de mode tuning, le constructeur a choisi de pimenter la suspension de ce petit bolide à la sauce EVO, la version rallye des Lancer, qui n’est malheureusement pas offerte au Canada à cause des réglementations en matière de pare-chocs. Et pourtant, Mitsubishi y gagnerait en popularité, comme l’a réussi Subaru avec sa WRX. Du côté de la familiale, offerte également en version Ralliart, c’est la taille qui surprend. Avec ses 20 millimètres additionnels, l’on croit avoir affaire à une intermédiaire et non à une compacte. Son coffre possède un bon volume de chargement avec son plancher plat et ses sièges rabattables. Sous le plancher se cachent des compartiments de rangement bien utiles pour dérober aux regards des objets comme des caméras. On aurait intérêt à relocaliser le gicleur du hayon arrière pour éviter le gaspillage.
Habitacle
On accède aisément à l’avant. Malgré des sièges un peu fermes, les Lancer offrent une bonne position de conduite. L’assise s’ajuste manuellement. Mitsubishi n’est pas la seule à utiliser pour les indicateurs du tableau de bord un éclairage rouge que je trouve agaçant le soir. Autrement, la visibilité est bonne tout autour. La finition Ralliart fait appel à des appliques en kevlar et en aluminium brossé pour adopter un look cool. La qualité des tissus, des plastiques et de l’assemblage obtient une bonne note dans l’ensemble. À l’arrière, les deux versions offrent un dégagement respectable. Amateur d’audio, offrez-vous la version Infinity de 315 volts pour ne pas être déçu. La pauvre qualité des ensembles audio de base et l’insonorisation limitée des habitacles nous a désappointés.
Mécanique
Les deux modèles Ralliart jouissent du quatre cylindres de 2,4 litres, développant 162 chevaux. Accouplé à la boîte automatique à quatre rapports (de série avec la Sportback), ce moteur se révèle rugueux. On gagnerait à recalibrer l’ensemble, car on ressent les secousses des passages des vitesses en accélération et en rétrogradation. Mais une fois la vitesse de croisière atteinte, l’ensemble s’avère silencieux. La voiture se tire bien d’affaire avec des chronos de moins de 8 secondes pour les reprises de 80 à 120 km/h. Avec la boîte manuelle de la berline Ralliart, on prend plaisir à fouetter ce moteur. Au chapitre du freinage, optez pour le système ABS (de série dans la Ralliart) si vous voulez ménager vos pneus et obtenir des distances d’arrêt sécuritaires. On a inscrit 43 mètres de 100 km/h à 0 avec la Sportback.
Comportement
Je n’ai que des éloges à faire à propos de la version Ralliart. Mitsubishi est passé maître dans la calibration de ses suspensions sportives. On sent les sorciers de l’EVO à l’oeuvre. La Ralliart s’affiche solide et prévisible. On peut la coucher dans les courbes et elle maintient bien son cap. On a affaire à une vraie berline sport. Les versions Sportback se défendent raisonnablement bien, grâce à leur solide châssis. Comme elles demeurent très stables sur l’autoroute, il faut vérifier le compteur pour ne pas dépasser allègrement les vitesses légales.
Conclusion
L’amateur de conduite sera ravi de la berline Ralliart, une version digne de la mode tuning, car elle livre la marchandise à un prix concurrentiel. La Sportback nous apparaît donc intéressante grâce à son habitabilité, mais Mitsubishi devrait offrir la boîte manuelle pour diminuer son appétit en carburant (14,6 litres aux 100 km).
Forces
•Tenue de route (Ralliart) •Dimensions et volume de chargement (Sportback) •Rapport performance-prix (Ralliart)
Faiblesses
•Boîte automatique (Sportback) •Moteur rugueux •Consommation (Sportback)
Nouveautés en 2005
•Boîte manuelle offerte dans les versions familiales, jantes en alliage de 15 pouces dans modèle OZ Rally, groupe commodité optionnel dans ES offrant désormais les essuie-glaces à intermittence variable, les rétroviseurs harmonisés et le régulateur de vitesse
2e opinion Philippe Crowe
• La Lancer est une voiture très correcte pour son segment de marché. L’intérieur fait un peu bon marché face à la concurrence, mais sinon, elle est aussi compétente que ses rivales. Malheureusement, et c’est là que le bât blesse, elle ne s’en démarque point et n’est pas aussi connue. Ajoutons à cela une mise en marché qui a besoin d’être raffinée et on comprend vite les problèmes auxquels fait face Mitsubishi depuis son arrivée au Canada. Une belle surprise : la version Ralliart avec boîte manuelle. Des rapports de boîte courts et bien étagés, des sièges sport et confortables, un moteur d’une puissance intéressante et une suspension extrêmement bien étudiée pour la conduite « inspirée ». Une petite merveille à découvrir en attendant l’EVO.